20.9 C
Alger
mardi, 11 novembre 2025
Accueil360°Un nouveau décret encadre strictement la diffusion des films et événements culturels

Un nouveau décret encadre strictement la diffusion des films et événements culturels

Date :

Dans la même catégorie

Il faut renforcer les lois pénales en Algérie ! selon un juriste

C’est vrai à en croire Djamel Khefif, le grand...

L’ancien président français Nicolas Sarkozy sort de prison

L'ancien président français Nicolas Sarkozy est sorti de prison....

Le président allemand demande à Tebboune de gracier Boualem Sansal

Le Président fédéral d'Allemagne, M. Frank-Walter Steinmeier, a demandé...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Le gouvernement algérien a publié au Journal officiel du 9 septembre 2025 le décret exécutif n° 25-238, qui établit les conditions et modalités d’obtention du visa d’exploitation cinématographique et du visa culturel. Ce texte, signé par le Premier ministre Sifi Gherieb, traduit une volonté d’encadrement renforcé de la diffusion des œuvres audiovisuelles dans le pays.

Deux visas distincts

Le décret impose un visa d’exploitation cinématographique pour tout film projeté en salle, diffusé sur les chaînes de télévision ou sur des plateformes en ligne. Un second visa, dit « culturel », devient obligatoire pour la projection d’œuvres lors de festivals ou d’événements organisés par des institutions étrangères ou des centres culturels accrédités.

Certaines productions échappent toutefois à cette obligation : films éducatifs, œuvres de sensibilisation sanitaire ou environnementale, productions à vocation commerciale ou institutionnelle.

Procédure et délais encadrés

Les demandes doivent être déposées auprès du Centre national du cinéma (CNC) avec un dossier administratif complet, incluant copie du film, contrats de distribution et autorisation d’exercice de l’activité cinématographique.

La commission de visionnage dispose de dix jours pour examiner le dossier et rendre un avis. En cas d’accord, le CNC délivre le visa dans un délai maximal de trente jours. Les refus peuvent être contestés auprès du ministre de la Culture puis, le cas échéant, devant la juridiction administrative.

Pouvoir de retrait et sanctions

Le texte confère au ministère de la Culture un pouvoir de contrôle étendu : suspension d’une projection si l’œuvre est jugée contraire à l’ordre public, retrait du visa en cas de modification du contenu ou de manquement au code de déontologie, réexportation des films importés sans visa, aux frais de l’importateur.

Une mesure à double lecture

Officiellement, l’objectif affiché est d’organiser le secteur et de protéger la production nationale. Mais cette réglementation soulève des interrogations dans le milieu culturel. L’obligation d’autorisation préalable, la latitude accordée à l’administration pour censurer ou retirer un visa, ainsi que l’exigence de dépôt 40 jours avant une manifestation pour les visas culturels, pourraient ralentir la programmation et restreindre la diversité des œuvres accessibles au public.

Dans un contexte où la création et la diffusion culturelles font déjà l’objet d’un encadrement restrictif de l’administration, le décret 25-238, s’il a le mérite de clarifier les procédures, fait planer de nouveaux risques pour les professionnels du cinéma et les organisateurs de festivals. En renforçant le contrôle administratif, il pourrait freiner la création et limiter la circulation des œuvres en Algérie. 

Des interdictions officieuses qui structurent le paysage culturel 

Les cas de censure recensés ces dernières années illustrent une stratégie de contrôle culturel persistante. Le film Larbi Ben Mhidi de Bachir Derrais, financé à la fois par des fonds publics et privés, demeure privé de diffusion, symbole d’une interdiction officieuse qui ne nécessite même plus de décision formelle. Dans le secteur du livre, cafés littéraires et salons ont été annulés sans explication transparente. La maison d’édition Frantz Fanon a subi une fermeture administrative de six mois et son directeur a été poursuivi pour la publication d’un ouvrage sur les juifs d’Algérie, tandis que les Éditions Koukou, dirigées par Arezki Aït Larbi, se sont vu exclure de plusieurs salons littéraires.

Ces épisodes, loin d’être isolés, traduisent un climat où l’autorisation préalable et la sanction implicite deviennent des instruments de régulation, restreignant de fait l’espace de création et de débat public.

Samia Naït Iqbal

Dans la même catégorie

Il faut renforcer les lois pénales en Algérie ! selon un juriste

C’est vrai à en croire Djamel Khefif, le grand...

L’ancien président français Nicolas Sarkozy sort de prison

L'ancien président français Nicolas Sarkozy est sorti de prison....

Le président allemand demande à Tebboune de gracier Boualem Sansal

Le Président fédéral d'Allemagne, M. Frank-Walter Steinmeier, a demandé...

Dernières actualités

spot_img

1 COMMENTAIRE

  1. Un peuple sous ISTN est privé de films, d’activités culturelles et de tout autres moyens de distraction ! Sa religion lui suffit et c’est d’ailleurs son prophète n’est jamais allé au cinéma ou assisté à une pièce de théâtre. Les décideurs sont claires voyants, ils protègent les ouailles de comportements déviants, ils leur garantissent le firdaws et tous les présents en natures qui les attendent après trépas !
    C’est une initiation, une préparation, une formation…
    Un musulman doit mériter l’Eden verdoyant et fleuri que le lui réserve son créateur ! Les commandeurs des croyants, altruistes qu’ils sont, font tout ce qui est de leur ressort pour mener le troupeau à bon port!
    Qu’ils trouvent ici tous les affligeants remerciements et l’absurde reconnaissance de la plèbe et de tous les mortels qui ne prétendent évidemment qu’accéder, après toutes les souffrances endurées joyeusement sous cette militaro-théocratie, au royaume suprême avec la grâce et la bénédiction de Ben Bella et de tous ses successeurs !

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici