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Un nouveau livre sur le nouveau Bouteflika

« Le mystère Bouteflika » de Mohamed Benchicou paraît le 22 mars

Un nouveau livre sur le nouveau Bouteflika

« Selon qu’il croit en Dieu ou en Bouteflika, l’Algérien vit avec compassion ou admiration, mais toujours avec anxiété, le spectacle de son président handicapé, en train de conduire un peuple, en chaise roulante, vers une destination inconnue. En ce début d’année 2018, à l’exception de Gérard Depardieu, tout le monde a peur du futur algérien : le peuple à qui on cache tout mais qui se doute bien que l’avion est sans pilote, les voisins du Maghreb ou d’Europe qui prévoient une proche catastrophe mais aussi les dirigeants algériens eux-mêmes, assez madrés pour ne pas croire à leurs propres bobards mais pas suffisamment pour savoir comment annoncer à une population désabusée que les caisses sont vides. »

Ainsi commence « Le mystère Bouteflika », le nouveau livre de Mohamed Benchicou, à paraître le 23  mars chez l’éditeur Riveneuve.  

Un livre de plus sur Bouteflika ? Oui. Ainsi le dicte la longévité d’un homme au pouvoir depuis 19 ans et qui entend le rester jusqu’à la mort.

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Les faits sont ramassés en une matinée du 6 décembre 2017, jour de la visite du chef de l’Etat français Emmanuel Macron à Alger. Bouteflika y est décrit comme une victime, victime de sa propre soif du pouvoir, de son propre stratagème celui qu’il a lui-même mis en place et auquel Emmanuel Macron allait devoir se prêter. « Le président français va lui rendre visite comme à un grand-père grabataire et impotent. Avec compassion et délicatesse. Faire comme si on avait compris ses bredouillages, lui dire les mots qu’il aimerait entendre…

L’audience sera aussi brève que laborieuse. Le vieil homme sera arrivé en chaise roulante et installé péniblement sur un fauteuil. Comme attendu, il n’arrivera ni à parler, ni à bouger ses membres. Il aura l’air totalement perdu, le regard hagard. Mais personne ne saura rien de ces scènes. L’équipe des « retoucheurs » d’images, triés sur le volet par Saïd et s’activant sous la supervision de fidèles alliés dont le directeur général de la télévision, Tewfik K., – un homme clé du cercle présidentiel, originaire de Hennaya, le village natal du père de Bouteflika – va se charger de remanier le film de la rencontre. De leurs ciseaux sortira une minute et demie d’images bricolées dans lesquelles le président algérien apparaîtra comme miraculeusement guéri, discutant tout à fait normalement avec son nouvel homologue français… »

Voilà où en est un pays riche de ses hommes et de ses femmes, de son histoire et de son pétrole, après 19 ans de règne d’une président qui considère le pouvoir comme un bien familial.L’auteur souligne la responsabilité occidentale dans cette hécatombe. La presse française, autrefois dithyrambique envers le président Bouteflika, multiplie aujourd’hui les reportages alarmistes. « Enfermé dans une bulle souverainiste, le pays s’enfonce dans la crise sociale », lit-on chez les uns, « l’Algérie à bout de souffle s’enfonce dans la crise », lit-on chez les autres. On révèle des chiffres inquiétants : l’Algérie ferait désormais partie des 10 nationalités les plus représentées parmi les demandeurs d’asile en France soit une hausse de plus de 24 % pour les Algériens de 2016 à 2017 (selon les chiffres de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, OFPRA).

Les Algériens représentent 17,9 pour cent des arrivées de migrants en Espagne qui s’attendrait à l’arrivée possible de près de 90 000 clandestins algériens. Pire : au ministère de l’Intérieur français, on craindrait un rush potentiel de cent mille réfugiés algériens dans les prochaines années. Vrai ? Faux ? La question n’est plus là. Elle serait plutôt de savoir comment un pays qui ambitionnait de se hisser au niveau de l’Espagne, de la Turquie ou de l’Italie, s’est retrouvé, vingt ans plus tard, au rang des nations maudites.

« L’Algérien n’a jamais aspiré à vivre chez les autres, écrit l’auteur. Il possède un grand chez-soi, avec toutes les commodités, le soleil, la mer, une terre féconde,le sable du désert, les vrais clairs de lune et le pétrole en cadeau de Dieu. Qui a fait de cet Éden les bas-fonds de la corruption, de la misère morale, du mensonge et de la peur ? » Des hommes comme Bouteflika, répond-il. « C’est ici une contribution à la compréhension du présent d’un grand pays voisin, qui semble vitrifié, et à son futur immédiat, affirme l’éditeur en avant-propos. Un sujet essentiel pour tous les Algériens, mais – qu’on ne s’y trompe – pas pour tous les Français aussi. »

« Le mystère Bouteflika » sort en librairie vendredi 23 mars mais sera disponible une semaine plus tôt au Salon du livre de Paris, (16 au 19 mars) avec une séance dédicaces par l’auteur le samedi 17 mars de 18 h à 19 h 30)

L. M.

« Le mystère Bouteflika « , 240 pages, Riveneuve 2018
 sortie en librairie vendredi 23 mars
 Disponible au Salon du livre de Paris, (16 au 19 mars) 
 Séance dédicaces par l’auteur le samedi 17 mars de 18 h à 19 h 30)

Auteur
L.M.

 




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