16 janvier 2025
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Un touriste étranger enlevé près de Tamanrasset

Le kidnapping d’un étranger a eu lieu mardi 14 janvier près de Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie. Selon les informations de RFI, il s’agirait d’un citoyen espagnol, ce que Madrid n’a pas confirmé officiellement.

Des hommes armés l’ont emmené au Mali voisin. Cet enlèvement n’a pas été revendiqué, mais les sources jointes par RFI accusent la branche sahélienne du groupe jihadiste État islamique.

L’enlèvement a eu lieu mardi soir, au coucher du soleil. Selon les nombreuses sources locales jointes par RFI – cadres de la rébellion indépendantiste du FLA (Front de libération de l’Azawad), dans le nord du Mali, et notabilités communautaires –, des hommes armés ont embarqué à bord de leur pickup un citoyen espagnol – un homme et non une femme, contrairement à ce que certaines premières rumeurs laissaient entendre – dans la zone d’Assekrem, près de Tamanrasset.

Les accompagnateurs algériens enlevés avec lui, son guide notamment, ont rapidement été libérés. Le lendemain, c’est-à-dire mercredi, les ravisseurs traversaient la frontière malienne en passant par Tinzaouatène. Leur véhicule a ensuite été repéré vers Inguijal, à une centaine de kilomètres au nord de Ménaka.

Investigations en cours

Sollicitées par RFI, les ambassades d’Espagne en Algérie et au Mali renvoient vers le ministère des Affaires étrangères, à Madrid, qui n’a pas souhaité commenter à ce stade.

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Aucune déclaration officielle non plus côté algérien. La presse espagnole, citant des « sources gouvernementales », affirme cependant que les autorités de Madrid mènent actuellement des investigations pour vérifier les informations liées à cet enlèvement et s’assurer notamment que c’est bien un citoyen espagnol qui a été enlevé. Ce que les sources locales jointes par RFI assurent. Le nom d’un homme d’une soixantaine d’années a été transmis à RFI, mais son identité et les motifs de son séjour n’ont pas pu être suffisamment recoupés.

Assekrem est un haut plateau situé dans les montagnes du Hoggar et dans le parc national culturel de l’Ahaggar, réputés pour ses nombreux sites naturels. La zone est toutefois déconseillée aux touristes occidentaux.

L’État islamique au Sahel pointé du doigt

L’enlèvement n’a pas été revendiqué. Si le sud de l’Algérie et la partie frontalière du nord du Mali correspondent à la zone d’influence du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, les sources jointes par RFI accusent de manière unanime la branche sahélienne du groupe État islamique. Ce que le repli des ravisseurs dans la région de Ménaka, au Mali, sous contrôle quasi total de l’EIS (État islamique au Sahel), semble confirmer.

Cet enlèvement constitue donc un camouflet pour le Jnim, avec cette incursion en forme de coup d’éclat de la part du groupe jihadiste rival.

Camouflet

Il constitue surtout un revers pour l’Algérie, qui avait pourtant réussi depuis plusieurs années à contenir la menace jihadiste sur son territoire. En 2011, trois Européens, deux coopérants espagnols et une italienne avaient été enlevés à Tindouf par le Mujao, ancêtre de l’État islamique au Sahel. Elles avaient été libérées après neuf mois de captivité.

En 2013, les salariés du site gazier d’In Amenas étaient pris en otages par les « Signataires par le sang » de Moktar Belmoktar, un groupe dissident d’al-Qaïda qui avait ensuite rallié le Mujao. L’évènement s’était conclu par un assaut militaire. Près de quarante salariés de diverses nationalités avaient été tués.

En 2014, Hervé Gourdel, un randonneur français était enlevé dans le massif du Djurdjura, région de Tizi Ouzou, puis exécuté trois jours plus tard par « Les soldats du califat », groupe affilié à l’État islamique.

Samedi dernier, c’est une Autrichienne qui a été enlevée au Niger voisin, à Agadez, par des hommes armés non identifiés. Là encore, les sources locales accusent l’État islamique, qui n’a pas revendiqué. Le Jnim a en revanche officiellement démenti toute implication dans l’enlèvement d’Eva Gretzmacher. « C’est le retour de l’État islamique sur la scène de la prise d’otages internationaux au Sahel », commente avec dépit un chef communautaire touareg.

Avec Rfi

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