L’acte 31 du mouvement de dissidence citoyenne, a été, de l’avis de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, une totale réussite pour le Hirak. A Constantine, à Alger, à Béjaia, à Mostaganem, à Oran, à Oum El Bouaghi ou ailleurs, les slogans qui reviennent sont hostiles au régime, à ceux qui prennent les décisions au nom du peuple mais contre ses intérêts, aux élections présidentielles prévues le 12 décembre prochain, à l’agenda concocté d’en haut pour bâillonner la voix de tous les opposants, etc.

Que dira désormais le chef d’Etat-Major, devant les foules nombreuses ayant envahi les rues d’Algérie, lui qui, dans un récent discours, aurait affirmé avoir donné des instructions spéciales à la Gendarmerie nationale  et aux différents corps des forces de l’ordre pour bloquer les accès à la capitale?

Que dira le chef d’Etat ? Que diront les ministres du gouvernement Bedoui ?

Les dés sont jetés, les Algériens ont décidé de briser les chaînes et de rejeter tout ce système pourri qui fabrique des crises et les leur fait subir à leur corps défendant, au lieu d’ouvrir le passage pour des solutions, en se retirant définitivement de la scène.

Le message de la rue en ce vendredi est éloquent: la jeunesse veut prendre la relève, la jeunesse veut gérer ses affaires par elle-même, la jeunesse veut un Etat civil qui garantit les droits, la jeunesse veut passer à une nouvelle étape, celle de la construction effective de la démocratie.

Outre ces exigences-là, il y a aussi son cri pour la libération des détenus d’opinion, ceux qui ont bravé la logique de « la fuite en avant » et de la manipulation de l’opinion publique  par la mise en route du train d’une justice expéditive dressée contre les corrompus.

Une opération en trompe-l’oeil, qui ne convainc plus personne, au moment où aucune démarche concrète pour l’avènement d’une deuxième république n’a été faite.

En résumé, l’alternative démocratique aux dérives autoritaires, au péril intégriste et aux frasques des mauvais gestionnaires des affaires de la cité est le voeu cher d’une population algérienne ayant subi dans sa chair le trauma de la guerre civile et  deux décennies de corruption massive, lesquelles ont totalement désordonné le psychisme de la société algérienne.