3 mai 2024
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Au rythme de la crise

REGARD

Au rythme de la crise

Où va-t-on à ce rythme? Y aura-t-il vraiment des élections présidentielles dans les mois qui viennent? Quelle sera la réaction du peuple face aux appels incessants du chef de l’Etat-major pour leur organisation avant la fin de l’année, et pourquoi ce dernier insiste-t-il sur ce point précis alors que la situation politique globale est encore dans le flou?

Le panel du dialogue a-t-il réussi à désamorcer aussi facilement la bombe de la crise, sans qu’il ne trébuche sur l’obstacle de l’illégitimité de l’exécutif et du chef d’Etat , lequel posera un sérieux problème si l’on a vraiment l’intention, en haut lieu, de jeter dans le futur les bases d’un Etat de droit? Du petit citoyen aux cadres de l’Etat, en passant pas les jeunes des quartiers populaires et de toutes les couches de la société, tout le monde est dans l’expectative! L’on s’interroge où l’on va et comment sortir de ce tunnel qui paraît, de plus en plus, fermé. Sept mois, c’est trop long dans la vie d’un pays et tergiverser encore pour trouver une solution est porteur de gros risques de dérapage. Si l’éditorial de la revue « El-Jeich » du début du mois en cours émet des lueurs d’espoir, en tablant sur le calendrier de l’Etat-major, la rue en dit tout à fait le contraire et espère l’avènement d’un Etat civil et moderne dans les plus brefs délais. Mais comment et dans combien de temps cela serait-il possible?  Le problème, c’est que le bras de fer qui oppose le pouvoir et la rue n’a fait qu’affaiblir économiquement l’Algérie, au lieu de la booster en haut, en raison de l’absence d’une proposition constructive de sortie de crise. 

A titre d’exemple, le climat des affaires est terne à cause des multiples incertitudes politiques qui freinent le fonctionnement normal de l’appareil administratif, le pouvoir d’achat des citoyens est toujours en baisse, les prix du pétrole n’enregistrent pas d’augmentation majeure depuis quelques mois et risquent même de plonger dans une descente infernale. En clair, les données semblent se compliquer, au fur et à mesure que nos officiels reportent sine die le diagnostic du corps malade de la nation. La question qui se pose désormais est la suivante : si jamais le peuple campe sur sa position du rejet catégorique de l’offre du pouvoir, que fera ce dernier pour éviter l’explosion?Ira-t-il, par exemple, jusqu’à tenter l’expérience de la répression?

Tout est possible à vrai dire! Si, jusque-là, nos officiels ont épuisé toutes les combines, sans succès, il n’en reste pas moins que l’option de la répression présente un avantage certain pour eux : c’est la seule méthode qu’ils maîtrisent et à laquelle ils ont recours de par le passé. Ce qui suppose, d’après certains observateurs, une possible dérive autoritaire, au nom de l’Etat sécuritaire. Autrement dit, le recours au subterfuge de la sauvergarde de l’unité nationale avec ses motifs éculés tels que le complot des ennemis de la nation et des saboteurs, la main étrangère, etc. 

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Auteur
Kamal Guerroua

 




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