4 mai 2024
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La dame du parc et le pauvre Zola

Je souhaitais aujourd’hui témoigner au lecteur d’une histoire réellement vécue qui illustre le triste sort de la lecture et particulièrement celui de la littérature classique. Elle se restreint en peau de chagrin par une société pourtant bien plus instruite que celle des générations passées.

Il faisait beau ce jour-là dans le parc, face à l’étendue d’eau qui est traversée d’une multitude de canards dans leur danse paisible. Cela faisait au moins une demi-heure que je lisais un roman à une des tables de la buvette du parc, un joli kiosque dans un endroit qui se prête merveilleusement bien à la lecture.

La dame s’assit à la table voisine, posa son café et ouvrit un livre que je devinais être un roman classique, par son format et sa charte graphique, d’un éditeur de littérature très connu. Elle sortit une marque-page de son sac et commença à lire.

Il ne s’était pas écoulé deux minutes qu’elle prit son portable. Il était impossible à tout esprit, même le plus discret, d’ignorer la conversation tant la distance était courte et la voix enjouée de la dame assez sonore.

« Salut, comment vas-tu ? ». C’était comme si l’urgence d’une telle conversation s’imposait  pour un appel qui venait interrompre une lecture et oublier l’existence même du café chaud posé sur la table.

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En fait, l’urgence consistait à annoncer à sa copine, l’intensité du volume permettait d’identifier la voix d’une femme, non pas son inquiétude soudaine sur son état de santé, ce qui serait surprenant qu’elle ne s’en inquiétât qu’à ce moment, mais  de parler d’elle-même et de ce qu’elle faisait.

« Tu ne peux t’imaginer où je suis. Au parc, au bord de l’eau, il fait un temps merveilleux, je prends un café et je vais lire un bon livre ». Jusque-là on devinait tout le bonheur de cette dame à lire un livre dans un merveilleux endroit et qu’elle avait l’irrésistible envie de le partager.

Puis elle se mit enfin à lire son roman lorsqu’elle reprit le téléphone comme par réflexe d’une cigarette que beaucoup de fumeurs ont ce besoin lorsque le café est sur la table et que le moment est à la décontraction.

« Tu ne peux t’imaginer… », soit une répétition, mot pour mot, de la précédente conversation. Vous avez compris, le marque-page n’avait pas fait un long voyage à travers les pages, interrompues toutes les deux ou trois minutes par le fameux « Tu ne peux t’imaginer où je suis ».

Le café était froid et la terre entière a su que la dame le buvait en lisant un livre dans un parc, baigné de soleil.

Puis elle ferma le livre, le remis dans son sac et se leva pour partir. Elle ne devait même pas avoir lu en entier le prologue. À son visage, on devinait le sentiment d’avoir passé un bon moment de bonheur avec un café qu’elle n’avait pas bu et un livre qu’elle n’avait pas lu. Mais elle les avait partagés avec toutes ses amies, cela suffisait à sa satisfaction.

La dame avait visiblement un niveau d’instruction assez confirmé par une maîtrise parfaite de la langue et le choix du livre. Et c’est cela qui est inquiétant car même dans cette frange de la population, le livre n’est plus au centre de la passion et de l’attention lorsqu’on le tien. Il n’est plus, même pour les personnes éduquées à la littérature, l’objet premier de l’évasion, de la sensation du bonheur et de la nécessité de vivre un moment de culture nécessaire à l’esprit.

Ce n’est pas une généralité, bien entendu, mais ce petit moment au parc peut tout de même illustrer une tendance massive dans toutes les sociétés et qui atteint jusqu’aux plus instruits.

On ne pourrait même pas me reprocher de m’être éloigné de ma lecture, moi également, par un instant de curiosité et d’indiscrétion. Je l’ai déjà dit, la voix de la dame en perturbait la continuation avec le fameux « Tu ne peux t’imaginer.. ». Et puis, ce spectacle offert était devenu à lui seul un véritable roman.

J’avais finalement pu lire le titre et le nom de l’auteur. De retour à la maison, j’avais fouillé mon placard où étaient stockés les livres qui ne pouvaient plus tenir sur une étagère. Je l’avais enfin retrouvé et me suis mis à le lire de nouveau, après l’avoir lu plusieurs fois depuis la période lycéenne.

C’était le merveilleux roman d’Émile Zola, « Le Ventre de Paris », un classique qui n’a pourtant pas plus résisté au téléphone portable que ne l’avait pu le bon café fumant, au bord de l’eau.

Pauvre Zola, la dame du parc venait de l’assassiner, en avait-il encore besoin après son enterrement collectif par la nouvelle génération de collégiens et de lycéens ?

Boumediene Sid Lakhdar

19 Commentaires

  1. Sans vouloir offenser Son Excellence qui me reproche souvent mon ingratitude envers les lumineuses contributions dont il nous gratifie généreusement , je voudrais, sans excuser cette femme qui a offensé la lecture , plaider sa cause, car moi je ne vois dans son comportement point d’affront mais au contraire un hommage, à Zola. Et partant à tous ceux qui ne l’ont pas lu.

    Au passage cela me rappelle cette pique de Brassens à Corneille pour sa diatribe contre La Marquise qui lui reprochait sa vieillesse :

     »Peut-être que serais vielle
    Répond marquise, cependant
    J’ai vingt ans, mon vieux Corneille
    Et je t’emmerde en attendant ».

    Je me dis que peut-être tout le plaisir de cette dame et d’emm… l’Enseignant. Et le moins que l’on puisse dire , et qu’elle a réussi.

    J’avais un ami que la providence avait protégé contre les turpitudes de la vie grasse à la fortune dont elle avait doté largement ses parents, et cela l’avait dispensé de se luxer les synapses à l’école où il ne faisait que le minimum. On ne saurait dire qu’il était complètement idiot, loin de là , mais il n’avait aucun besoin d’être un grand érudit car le peu de chose qu’il savait lui suffisait largement pour affronter les vicissitudes de la vie. Cet ami s’en est largement sorti, beaucoup mieux que la plupart de ses amis d’enfance sans avoir eu besoin d’être instruit comme eux qui lui vouait un mépris injustifié eut égard aux services qu’il leur rendait quand toute fierté bue il osait le solliciter.

    Cet ami n’a jamais lu un seul livre , que dis-je : une page , de sa vie . Mais il aimait pourtant la compagnie de ses amis d’enfance qui ne lui rendait pourtant que du mépris, et ce n’était point pour les narguer, mais au contraire par pure empathie.

    Je ne saurais jamais remercier cet ami d’enfance grâce à qui j’ai pu lire énormément beaucoup de livres. Il ne lisait pas , il se contentait d’acheter tous les livres dont on lui parler. Quand on voulait lire un livre , on se contentait d’en faire l’éloge devant lui, car on savait qu’il allait vite l’acheter pour garnir sa bibliothèque qui était largement fournie. Son plaisir était de nous prêter ses livres que lui n’a jamais lus.

    Je l’aimais beaucoup, car il était bon, humain et généreux, et de bonne compagnie, beaucoup moins ennuyeux que amis qui profitaient de ses largesses en lui bavant dessus. Il était d’une simplicité exemplaire pendant qu’eux compensait avec leur hauteur de vue.

    Un jour,il me fit cette confidence: tu sais a Hend, je sais le mépris de mes amis, ils se moquent de moi parce que je ne suis pas instruit comme eux, et ils disent que tous mes livres ne m’ont pas servi. Mais moi je suis sûr que j’ai plus de plaisir à les regarder qu’eux à les lire.

    • Nonobstant quelques fautes de conjugaison notées au passage, je me reconnais dans la description que tu fais de ton ami, à la différence près que moi je suis féru de lecture. Je l’avoue : Je n’ai jamais lu Balzac car il m’horripile. Cependant, j’ai lu La peau de chagrin de Zola à 14 ans et ça m’a mis le pied à l’étrier. Pour le reste, je partage entièrement ta conclusion quant au mépris des parvenus et autre condescendance.

      • C’est exact, j’en ai repéré une, merci. Je ferai attention la prochaine fois, il y a trop longtemps que j’ai quitté le cours préparatoire.
        Ça se dit encore « nonobstant » ? J’aime bien « subséquemment » ou « grandiloquent »
        Amitiés

        • Yasmina Khadra , disait:  »il y en a qui cherche la coquille au moindre détour de phrase ». Mais je crois que la remarque était pour mézigue.

        • ça se dit encore nonobstant, sans guillemets. Quant à tes contributions, j’avoue que je ne les lis plus depuis fort longtemps, ayant compris leur stérilité. Pour ce qui est des remarques concernant les fautes de conjugaison, pas vraiment importantes à mon goût, elles étaient destinées à Hend.

    • Ca doit être chengriha ce type la, n’est ce pas ? Ton ami d’enfance. Vous, en tant qu’instruits invisibles, vous restez cachés, dans les coulisses pour travailler pour lui et ses copains qui n’ont jamais lu un livre. Vous leur trouvez toujours des solutions pour déboussoler le peuple et les sortir de leur ignorance et perdurer longtemps. Les KDS ne sont pas seulement intelligents, ils sont TROP intelligents.

  2. Il y a juste une différence importante avec l’ami en question. Lui, c’était son regret de ne pas pouvoir lire mais il savait combien il était important de lire.
    Il se comportait ainsi par amour de la lecture qu’il ne pouvait atteindre et il voulait prouver cet amour.
    Ce n’est absolument le cas de cette dame, absolument pas le cas. Elle est instruite.
    D’autre part, il y a une pointe d’humour de ma part. Cela ne s’est manifestement pas ressenti, c’est de ma faute.
    J’ai rédigé une dizaine d’articles dans ce journal et dans le Quotidien d’Oran pour honorer ceux qui ne savent pas lire ou n’ont pas d’instruction mais qui, manifestement, ont connaissance de la beauté de la lecture.

    • Sid Lakhdar, je ne crois pas avoir compris que vous connaissiez cette dame, et que vous saviez qu’elle instruite , et de quoi elle le serait. Nous avions déjà eu un change sur la lecture et je vous ai dit que la plupart des livres que j’ai lus ne m’a été d’aucune utilité, du moins dans l’exercice de ma profession. ou alors je ne suis qu’un ingrat. Je vous le dit parce que s’il m’est arrivé de lire avec plaisir, il m’est aussi arrivé d’y être forcé et assez souvent.

      Ce que je dis, vous le saviez, sauf que c’est un regard froid que je jette sur ce que je vois, pendant que vous vous vous en êtes encore à le déplorer , je vous comprends , je suis passé précocement par là, mais ça m’a passé. Mais admettez que la lecture , des livres, n’a aujourd’hui ni le prestige ni son utilité de jadis .

      Quand j’étais jeune, pour des besoins de recherche ou tout simplement pour préparer des examens j’ai souvent dû lire des dizaines , pour ne pas dire des centaines, de livres , laplupar du temps inutilement, car je n’y trouvais point ce que je cherchais. En ces temps-là nous n’avions que les livres pour nous informer,et nous nous torturions à lire des livres ennuyeux et répétitifs qui le plus souvent se plagiaient. Pour passer le temps et fuir la pesante morosité il n’y avait que les livres et la radio. Enfant la lecture était pour moi un réflexe de survie pour échapper à ma misérable condition ou pour ne pas mourir d’ennui. Puis avec le temps c’est devenu une habitude, presque une addiction, comme on dirait aujourd’hui. Et ça m’est resté . Je lisais, parfois sans plaisir, parce que je n’avais pas d’autre alternative.

      Mes enfants qui ont tous fini leur études universitaires n’ont jamais lu autre chose que sur internet. Et encore uniquement ce qui a trait à leur spécialité. De nos jours avec les mots-clefs il n’y aucun risque d’apprendre ce qu’on n’a pas cherché. Ils travaillent tous aujourd’hui sans que le niveau zéro de culture livresque ne les aient jamais handicapés. Les informations nous parviennent et saturent nos esprits à notre insu, sans qu’on ait à lire et à faire l’effort de les chercher, sans compter celles qui sont disponible à la vitesse d’un simple clic. Il faut vraiment être un maso incurable pour se torturer les méninges à lire des livres fastidieux à la quête d’une réponse hypothétique à ses interrogations.

      Je vous le dis en toute franchise : à part pour se donner une contenance d’érudit, pourquoi se vanter d’avoir lu?

    • Je ne cherche ni à blâmer ceux qui lisent ni au contraire à encenser ceux qui ne lisent pas. Ce qui ne lisent pas des livres surtout les classiques , qui en toute légitimité peuvent paraître ennuyeux à plus d’un titre pour ceux de vingt ans, et même plus, d’aujourd’hui.

      Sid Lakhdar, je ne crois pas avoir compris que vous connaissiez cette dame, et que vous saviez qu’elle instruite , et de quoi elle le serait. Nous avions déjà eu un change sur la lecture et je vous ai dit que la plupart des livres que j’ai lus ne m’a été d’aucune utilité, du moins dans l’exercice de ma profession. ou alors je ne suis qu’un ingrat. Je vous le dit parce que s’il m’est arrivé de lire avec plaisir, il m’est aussi arrivé d’y être forcé et assez souvent.

      Ce que je dis,vous le saviez, sauf que c’est un regard froid que je jette sur ce que je vois, pendant que vous vous vous en êtes encore à le déplorer , je vous comprends , je suis passer précocement par,là, mais ça m’a passé. Mais admettez que la lecture , des livres, n’a aujourd’hui ni le prestige ni son utilité de jadis .

      Quand j’étais jeune, pour des besoins de recherche ou tout simplement pour préparer des examens j’ai souvent dû lire des dizaines , pour ne pas dire des centaines, de livres , laplupar du temps inutilement, car je n’y trouvais point ce que je cherchais. En ces temps-là nous n’avions que les livres pour nous informer,et nous nous torturions à lire des livres ennuyeux et répétitifs qui le plus souvent se plagiaient. Pour passer le temps et fuir la pesante morosité il n’y avait que les livres et la radio. Enfant la lecture était pour moi un réflexe de survie pour échapper à ma misérable condition ou pour ne pas mourir d’ennui.Puis avec le temps c’est devenu une habitude, presque une addiction, comme on dirait aujourd’hui. Et ça m’est resté . Je lisais, parfois sans plaisir, parce que je n’avais pas d’autre alternative.

      Mes enfants qui ont tous fini leurs études universitaires n’ont jamais lu autre chose que sur internet. Et encore uniquement ce qui a trait à leur spécialité. De nos jours avec les mots-clefs il n’y aucun risque d’apprendre ce qu’on n’a pas cherché. Ils travaillent tous aujourd’hui sans qque le niveau zéro de culture livresque ne les aient jamais handicapés. Les informations nous parviennent et saturent nos esprits à notre insu, sans qu’on ait à lire et à faire l’effort de les chercher, sans compter celles qui sont disponible à la vitesse d’un simple clic. Il faut vraiment être un maso incurable pour se torturer les méninges à lire des livres fastidieux à la quête d’une réponse hypothétique à ses interrogations.

      Je vous le dis en toute franchise : à part pour se donner une contenance d’érudit, pourquoi se vanter d’avoir lu?

      • Manifestement mon curseur qui se balade à sa guise dans mon texte est décidé à me saloper mon propos. Je ne le remarque qu’en me lisant après publication. Vous auriez corriger de vous même , comme je le fais à la lecture.

  3. Ce qui est triste, ce n’est pas tant la perte d’importance du livre, car après tout, le livre n’a même pas toujours existé et la plupart des êtres humains du passé n’en ont jamais lu ni vu un. Ce qui est triste, c’est ce qui remplace le livre dans la vie des gens.
    Avant le livre (et je parle de littérature, pas de toutes les catégories de livres) il existait d’autres façons pour les humains de partager leurs mondes intérieurs. Le livre lui-même a tué le conteur et les contes qui circulaient dans toutes les sociétés humaines.

    Le monde des contes était merveilleux. Nos aïeux nous racontaient les mêmes contes presque chaque soir et nous ne nous en lassions jamais. Il y avait une magie dans le fait qu’une personne vénérée et aimée vous les racontait, si bien qu’on leur demandait de nous re-raconter encore et encore les même dix ou vingt contes chaque soir. Djeha, les ogres et ogresses, les Mille et une nuits, etc. C’est comme la magie du théâtre par rapport au cinéma. Le livre, puis le cinéma et la télévision ont tué la tradition du conte raconté en famille probablement depuis que l’homme existe. Mais au moins le livre était, ou encore pire, « fut » (au passé, regrettablement,) un substitut qui en valait très largement la peine.
    Malheureusement, peut-on en dire autant de ce qui a remplacé le livre? Il y avait d’abord le cinéma, en grande majorité sans valeur artistique malgré beaucoup de chefs-d’œuvres, puis la télévision, plutôt destructrice que productrice de culture, et maintenant il y a encore pire, les « écrans hypnotiques ».
    Un jour proche ou lointain, avant que ces écrans ne soient devenus obsolêtes eux-mêmes, pourra-t-on dire qu’ils ont donné à l’homme plus qu’ils lui ont pris? De mon de vue présent, non. C’est une perte nette. Mais qui sait ce qu’en penseront les gens du futur, si encore l’homme ne disparaît pas de la planète?

    • Et s’il ne disparaît pas, il mutera, A la question de savoir si le progrès technologique ou scientifique a rendu l’homme plus sage et plus humain , la réponse est connue. Je ne sais pas jusqu’où iront L’IA et le progrès et je n’ai pas envie d’être pessimiste pour le peu de temps qui me reste, mais franchement je n’ai aucune envie de m’en désoler.
      Je ne sais pas si tu as lu  »Demain les chiens » de Clifford D. Simak : une sorte de planète des singes mais avec des chiens. Il y a de fortes chances que cela arrive.

      • Non, je n’ai pas lu ce livre.
        Concernant le futur de l’homme, son existence même, je trouve un petit espoir dans le fait que depuis plus de 2000 ans au moins l’homme prédit la fin du monde, souvent de façon imminente. Aux USA c’est une industrie lucrative. Jésus et Mohamed s’y attendaient tous les deux de leur vivant-même. Chez nous, on s’y attendait d’abord pour le début du 14ème siècle (en 1883) et quand ce n’est pas arrivé on a dit qu’il y avait eu erreur : C’est à la fin du 14ème siècle, pas à son début, que le « qoum tedjal » arrivera, en 1982. 42 ans après, nous voici toujours là.

        • Il ne s’agit pas de la fin « du monde  » a yamdakul, mais de l’extinction d’une seule espèce ,la plus prédatrice. Ou du moins de la fin de sa domination. C’est plus darwinien que messianique .

    • Effectivement, l’un des meilleurs moyens de cultiver son sens de l’abstraction, fondamental, est la littérature.

      Comme l’ennui et le détachement car ils font sortir du bruit de la société et permettent de construire sa propre personnalité.

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