6 mai 2024
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Une déferlante humaine de la diaspora algérienne de France et d’Europe à Paris

DISSIDENCE CITOYENNE

Une déferlante humaine de la diaspora algérienne de France et d’Europe à Paris

Plus de 50 000 personnes, selon les chiffres de la police, ont honoré la mémoire de Novembre pour le parachèvement du projet de libération de l’Algérie inauguré il y a 65 ans par des hommes et des femmes résolument décidés à réhabiliter le peuple algérien dans sa dignité et lui redonner le sourire dans une Algérie libre, démocratique et sociale.      

La revendication est claire : la communauté algérienne de France et d’Europe rejette sans appel l’élection présidentielle du 12  décembre prochain et appelle à une transition démocratique dans l’ordre en dehors du système. Plus de 50 000 personnes ont répondu à l’appel à la marche lancé par plusieurs collectifs, organisations et partis politiques activant sur la place de la République, à Paris ainsi que les collectifs de Lille, Marseille et Belgique.

Le temps était à l’unité et l’ambiance était festive et conviviale au sein de la diaspora algérienne en ce jour anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er Novembre 1954. Cette marche organisée en cette date hautement symbolique s’inscrit non seulement dans la continuité du parachèvement du processus révolutionnaire enclenché il y a 65 ans, et de ce fait, elle est un vibrant hommage à la mémoire des «chouhadas », mais dans le même temps, elle fait écho au 37ème vendredi de mobilisation qui coïncide, hasard du calendrier ou connexion intergénérationnelle, avec le jour de début de la Révolution contre le colonialisme. 

La marche s’est ébranlée vers 15h de la place de la République, la place emblématique du rassemblement dominical de la diaspora algérienne de la région parisienne vers la Place de la Bastille dans une ambiance bonne enfant ponctuée par des chants patriotiques alternant avec des slogans hostiles au pouvoir. Le Boulevard Beaumarchais, l’itinéraire de la marche, été envahi par une marée humaine scandant des slogans habituels contre le pouvoir et le chef de l’état-major de l’armée, Gaïd Salah, devenu la cible première des manifestants depuis la déchéance de Bouteflika par la rue le 02 avril 2019 et la concentration de tous les pouvoirs civils entre ses mains. C’est le début d’un état de siège qui ne dit pas son nom.  

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Après avoir tenté un coup de force en voulant imposer mordicus le premier calendrier électoral qui a fait pschitt le 4 juillet dernier grâce à une mobilisation très forte durant tout l’été, il retente à nouveau son diktat électoral  par tous les moyens, quitte à envoyer tout le peuple en prison pour le 12 décembre. Ce qui n’est pas loin d’être le cas, puisque plus d’une centaines de personnes croupissent à ce jour en prison et la menace carcérale pèse sur tout le peuple. Des arrestations de militants et manifestants se font chaque vendredi et mardi.  Un véritable climat de terreur et de guerre contre le peuple est ainsi instauré par l’état-major de l’armée afin d’obtenir la reddition de tout un peuple. D’où les slogans phares contre lui et les généraux qui cristallisent la colère des manifestants. « Dégage Gaïd Salah had al3am ulach le vote »  Dégage Gaid Salah, il n’y aura pas de vote cette année », « Les généraux à la poubelle et l’Algérie commencera à prendre son indépendance », « Libérez les détenus », « libérez Bouregaâ», « Makench el intikhbat  yal Issabat » (vous avez pillé le pays espèces de gangs !) qui ont retenti en plein Paris.

La France aussi n’a pas été épargnée par des slogans visant Macron pour sa complicité avérée avec la junte militaire : «Généraux assassins, la France complice ! » Une déferlante humaine qui a donné de la voix Boulevard de Beaumarchais en ce jour de la fête des morts en France. Du camion où est placé le matériel permettant l’animation, il est difficile d’apercevoir le bout de la marche en raison de l’immensité de la foule. Il faut dire que c’est une grande réussite et que la communauté algérienne a su  honorer son rendez- vous avec l’histoire.  

Plusieurs carrés ont été formés dans la marche avec des banderoles  porteuses de messages. Ainsi peut-on lire sur l’une un message très fort «le peuple se révolte contre le système colonial en place depuis 1830 » assimilant ainsi la période post- indépendance à un prolongement du système colonial sous une autre forme de colonialité. Sur une autre on lit : «pour un changement radical du système, pour une transition démocratique », « Dawla madania machi Askaria » (État civil et non militaire).  Sur autre banderole portée seulement  par un groupe de femmes, le message appelle à la résistance «Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir », une allusion faite aux détenus politiques et d’opinion arrêtés arbitrairement  les uns pour le port de drapeau amazigh, les autres pour avoir exprimé leur opinion publiquement en refusant de cautionner le complot  de l’État-major de l’armée contre le peuple dans le seul but de se maintenir au pouvoir et de régénérer le système à travers une élection jouée d’avance, en l’occurrence Lakhdar Bouregaa, Karim Tabbou, Fodhil Boumala et tous les autres militants du RAJ très actifs sur le terrain.

Sur une autre petite carte brandie par un Monsieur, l’image est très saisissante. La scène se déroule dans un milieu carcéral, elle montre un officier français devant Ben M’hidi accroupi dans sa cellule et Gaid Salah devant Lakhdar Bouregaa. On lira sur la pancarte : « Les victimes sont toujours les mêmes, seuls les bourreaux ont changé ». C’est dire la teneur politique et le message adressé par la diaspora algérienne de  France au monde qui regarde faire la répression féroce à laquelle est confronté le peuple algérien dans sa lutte pour la liberté et le droit à la dignité dans son pays. 

La marche s’est terminée à la place de la Bastille inondée rapidement par la marée humaine arrivant du Boulevard de Beaumarchais plein du monde. Le dernier carré est à peine sorti de la Place de la République. La foule s’est amassée ensuite sur la place de la Bastille écoutant et applaudissant la lecture de la déclaration de l’appel à la marche lue par un garçon qui s’appelle Assirem, un nom qui veut dire espoir, dans une solennité absolue : « Il y a 65 ans, le peuple algérien suscité l’admiration du monde entier  en brisant le joug du colonialisme pour arracher son indépendance. Il a mené avec bravoure une guerre d’indépendance, une révolution qui a marqué l’histoire de la lutte des peuples contre l’oppression coloniale et l’exploitation.  Aujourd’hui, à nouveau, le peuple algérien répond par une mobilisation pacifique face au système arbitraire mis en place au lendemain de 1962  par un coup de force de l’Etat-Major général contre le GPRA » (déclaration d’appel, 1er novembre 2019).  

Auteur
Omar Tarmelit

 




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