29 mars 2024
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Une nouvelle Algérie est en éclosion

REGARD

Une nouvelle Algérie est en éclosion

Image retirée.Le régime ne peut échapper au changement qui est la loi et le sel de l’histoire. La société algérienne est déterminée à aller de l’avant et à se délester de toutes les scories qui paralysent son épanouissement et son entrée dans le giron de la démocratie.

L’évidence d’une métamorphose sociale et politique d’envergure du pays se précise à chaque vendredi. Fissuré, le mur de la peur s’effondre sur ceux qui ont joué depuis longtemps sur le spectre du retour du chaos des années de plomb sur fond des douleurs et des blessures mal guéries des Algériens. Les roses que ces derniers ont offert le 22 février, soit le premier jour des manifestations, aux forces de l’ordre, pour témoigner de la fraternité des enfants de la même patrie, ne se sont pas transformées en fleuve de sang, comme l’a prévu un ex-Premier ministre sous Bouteflika, aujourd’hui incarcéré pour corruption à la prison d’El-Harrach. 

Le défi de la rue de lancer sa révolution a tué dans l’œuf tous les fatalismes enkystés dans les esprits, effets de la mobilisation aidant. Et nous voilà dans la phase délicate de déverrouiller la machinerie rouillée d’un régime construit sur la logique des clans, les reniements et la traîtrise la plus basse. Ni le cliché de la main de l’étranger ni la récente polémique, combien stérile, sur le port du drapeau amazigh lors des manifestations, n’ont eu raison de la témérité du peuple.

L’Algérie est debout comme un seul homme et marche sans se fatiguer contre le système. Elle s’attache à l’instauration de l’Etat de droit et balaie d’un revers de la main tous les ragots de trottoir colportés par les oiseaux de mauvais augure qui visent à répandre la haine et à casser son unité, sa solidarité et sa force.

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Les décideurs doivent comprendre que les Algériens ne rentreront pas de sitôt chez eux, tant que la totalité de leurs revendications légitimes ne sont pas satisfaites, tant que la justice fonctionne encore sous la tutelle et à coups de téléphone, tant que les responsables de ce désastre national ne sont pas punis, tant que cette nomenklatura de gérontocrates corrompus ne cèdera pas sa place à cette jeunesse fraîche, cultivée et en phase avec le monde du savoir et de la technologie d’aujourd’hui. 

Il faut être aveugle ou touché mentalement pour ne pas s’apercevoir que le cri de la société n’est ni un chahut de gamins ni une colère passagère de râleurs aux ventres creux, mais une aspiration profonde à tourner la page du passé, pour voir briller le soleil de la démocratie. 

Trêve de plaisanteries et de tergiversations ! Il va falloir que ce Système revoie sa carte graphique et reconsidère à sa juste valeur ce vaillant peuple qu’il regarde de haut, comme s’il n’est redevable de quoi que ce soit à quiconque alors que la Constitution le rappelle clairement dans son article 7 : «le peuple est la source de tous les pouvoirs».

Faudrait-il répéter pour la énième fois cet article-là ? Oui, volontiers ! Mille fois s’il le fallait. D’autant que c’est le début de la compréhension de notre problème, décidément. 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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