Pour ce 20 mars, il faudrait souhaiter à la francophonie de se donner un supercontinent Internet à la hauteur de sa croissance mondiale.

Il faut faire un constat ce 20 mars, Journée internationale de la Francophonie. Nous sommes de plus en plus nombreux, instruits et puissants sur la planète. Le français, qui est déjà la cinquième langue la plus parlée au monde avec 300 millions de locuteurs devrait être celle de 700 millions de personnes en 2050.

Cette situation ne se reflète cependant pas avec la même intensité sur la grande toile. Dans l’actuelle mer anglophone, tous les locuteurs francopĥones naviguent dans des vaisseaux de différentes grosseurs compte tenu des moyens qu’ils possèdent. Il serait donc maintenant le temps de se faire une place à notre taille dans le monde Internet.

Ce nouveau territoire francophone pourrait être une sorte de Pangée moderne ou tous les locuteurs de notre langue pourraient aller afin de se divertir, s’instruire, échanger ou commercer. Un supercontinent Internet réunissant toute personne qui aurait une appartenance à la langue ou aux cultures francophones. Ce havre linguistique pourrait être peuplé de toutes les beautés de ces cultures.

Dans cette Pangée seraient représentées les réalités géographiques, linguistiques et culturelles de chaque francophone. Des organismes comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), l’Association internationale des régions francophones (AIRF) et des dizaines d’autres pourraient y présenter leurs services. Les plates-formes et médias en ligne utilisant le français pourraient y être représentés. La francophonie, qui se fait déjà appeler « monde francophone », le deviendrait réellement sur l’Internet.

Ce supercontinent permettrait le développement d’un écosystème unique. Il pourrait supporter une variété de programmes de formation et la mise en place de Centres d’excellences accessibles à tous. On pourrait y montrer le dynamisme et l’attractivité grandissante du français. Il s’y discuterait d’éducation, surtout celle des filles, des perspectives d’immigration, du réchauffement climatique et une multitude d’autres choses.

On y ferait la promotion de l’initiative « Objectif 2030 » pour soutenir la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans l’espace francophone, de l’Initiative panafricaine pour la transformation digitale de la formation professionnelle et du Forum Francophone des Affaires, ce réseau international d’entreprises qui accompagne les acteurs économiques en français dans le monde.

Ce rêve d’un continent francophone n’est pas si irréaliste qu’il pourrait le paraître. Il ne nécessiterait qu’un petit investissement ponctuel pour créer le site Internet et de légères charges annuelles pour payer les frais fixes et quelques gestionnaires Internet créant des standards à respecter par les programmeurs et les internautes. Chaque pays, organisme, entreprise ou individu présent sur ce supercontinent pourrait gérer à moindre coût leur parcelle de territoire à partir de leur bureau ou résidence.

Il pourrait y avoir de vastes zones ou tous pourraient circuler librement et profiter des richesses culturelles des francophones du monde entier. D’autres endroits réservés au commerce et autres services lucratifs pourraient être plus privés et nécessiter des abonnements. Les administrateurs pourraient délivrer des certificats de citoyenneté de ce supercontinent qui permettrait à tous les francophones de la Terre d’avoir un lien entre eux reflétant leur engagement à protéger et faire prospérer leur langue tout en y apportant les éléments de leur culture. Certains pays pourraient même s’en inspirer pour diminuer leurs exigences administratives pour ces citoyens.

Cette Pangée francophone aurait le potentiel de mettre en un seul lieu toutes les réalisations et idées innovantes permettant à l’Humanité de faire progresser ses connaissances bénéfiques au bien-être commun. On pourrait y ancrer solidement les réalisations passées les plus importantes au niveau du respect des droits humains. En ce sens, le 20 mars 2021 peut être un jalon important pour la réalisation de cet idéal francophone. Il faut non seulement faire vivre la Francophonie sur les cinq continents, mais aussi ouvrir la porte à tous les innovateurs de la planète pouvant se rejoindre par leur langue pour qu’ils apprennent les uns des autres et créent collectivement un environnement dans lequel se réalisera le plein potentiel de tous les humains.

Comme le promeut l’Atlas de la Francophonie récemment parue, le français est plus qu’une langue. Cette Pangée francophone réaliserait sur Internet le rêve du président du Sénégalais, Léopold Sédar Senghor, de ceux du Niger, Hamani Diori, de la Tunisie, Habib Bourguiba et du chef de l’État du Cambodge, Norodom Sihanouk, tels qu’ils l’avaient exprimée lors de la conférence de Niamey en 1969.

Elle incarnerait la conscience d’avoir en commun une langue et une culture et serait le point de ralliement d’une multitude de peuples, les fédérant dans un idéal culturel et linguistique. Puisant dans les plus importantes réalisations du Siècle des lumières, ce site ferait la promotion d’une deuxième édition de celui-ci. Un siècle où les lumières viendraient des quatre coins du monde. Elles seraient de toutes les couleurs, formes et forces. Ces lumières éclaireraient une nouvelle humanité offerte, en français, à tous les gens de la planète.