Cinq jours après l’évacuation musclée par la police des étudiants de Sciences Po Paris mobilisés pour dénoncer la situation à Gaza et alors que la mobilisation s’étend dans les universités françaises, la question continue d’agiter le landerneau politique.
La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a ainsi été interpellée à plusieurs reprises lors des questions au gouvernement.
« Le débat, c’est oui, et le blocage, ce sera toujours non. » Sylvie Retailleau le martèle : le gouvernement français restera inflexible face aux mobilisations étudiantes. Tout blocage entraînera une évacuation, tout dérapage des poursuites judiciaires. Une nécessité absolue, selon la députée du camp présidentiel Violette Spillebout : « C’est aussi le rôle des pouvoirs publics, du gouvernement en place, des chefs d’établissement, de se faire respecter. »
Le mouvement prend de l’ampleur
Sauf que ce message de fermeté a du mal à se faire entendre. Le mouvement prend de l’ampleur : dix Sciences Po en France désormais mobilisés, huit universités, preuve d’une stratégie défaillante, selon la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain : « La manière dont a été gérée [la mobilisation] par le gouvernement, d’aller décrédibiliser, d’aller accuser… mais bien évidemment que ça allait mobiliser d’autres étudiants partout en France. »
Et même aggraver la situation, selon le député Insoumis Hadrien Clouet : « Mais bien sûr, ce sont des provocateurs. Lorsque vous avez Violette Spillebout qui explique qu’il faut faire pression sur la fac pour faire interdire des réunions de jeunes, que vous avez des députés qui disent qu’il faut dissoudre des associations étudiantes, tout ça vise à mettre de l’huile sur le feu. »
Un conseiller politique centriste préfère en sourire : « La vérité, selon lui, c’est que cette polémique permet de mettre en avant ceux qui sont en difficulté dans la campagne des Européennes : le camp présidentiel et les Insoumis. »