2 mai 2024
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Venezuela/Algérie et le secret de Polichinelle

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Venezuela/Algérie et le secret de Polichinelle

On ne se lassera jamais de répéter cette évidence : s’il n’y a pas d’économie, pas d’emploi, pas de croissance, pas de stabilité, pas d’équilibre social, pas de stratégies ni de plans pour la création des richesses dans l’avenir.

Le manque de volonté politique pour des réformes d’envergure, le laxisme dans la gestion, l’absence de diversification en matière d’exportations, l’obsolescence de nos infrastructures et de notre tissu industriel, le délaissement de l’investissement productif au profit de la rente (le cas récent du patron du groupe Cevital M. Issad Rebrab contraint par la bureaucratie administrative locale d’aller investir outre-mer pour des projets économiques prometteurs prévus initialement en Algérie), les abus de pouvoir, la corruption, le refus d’aller vers la transition démocratique, etc., tout ça mène au blocage systématique de l’Algérie.

Regardons bien le Venezuela, cet exemple vivant d’une puissance pétrolière en chute libre et tirons-en les leçons qui s’imposent : l’inflation a franchi en ce 2018 le seuil de 1 000 000 %, un niveau catastrophique comparable à celui du Zimbabwe, ce pays africain qui était depuis quelques années déjà au bord de la faillite, sa monnaie nationale est dévaluée de 96% avec 5 zéros en moins et indexée sur une nouvelle crypto-monnaie «le petro», adossée au prix du baril de pétrole.

Ce qui a forcé récemment le président Nicolas Maduro à faire un emprunt de 55 milliards de dollars auprès de la Chine, en échange du pétrole et d’importantes concessions minières.

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Ressentant les effets néfastes de la crise, près de 2.5 millions de Vénézuéliens se sont déplacés hors des frontières, vers l’Équateur, le Chili, le Brésil, la Colombie, où la plupart d’entre eux vivent malheureusement dans la précarité, forçant nombre de pays limitrophes à déclarer l’état d’urgence à leurs frontières, comme l’Équateur par exemple.

Ironie du sort, le gouvernement vénézuélien est même sommé par le Conseil des droits de l’homme de l’O.N.U, lequel aurait approuvé en septembre dernier une résolution historique, préparée par nombre d’Etats d’Amérique de Sud, d’accepter l’aide humanitaire à laquelle il a refusé l’entrée au pays.

Et pourtant,l’on sait bien que le Venezuela est détenteur des plus importantes réserves de brut au monde, soit environ 303.2 milliards de barils en 2017.

Que s’est-il passé alors ? Secret de Polichinelle, ironiseraient sans aucun doute certains : la maladie hollandaise est passée par là pour mettre à bas l’économie de ce géant de l’Amérique latine. Quand les recettes des exportations de matières premières s’effondrent, elles entraînent forcément la chute des seules recettes de l’État puisque celui-ci est monoproductif, et par ricochet, l’importation des produits de première nécessité qui augmente, suivant les besoins croissants de la population, provoque de graves pénuries de produits de consommation courante,

Auteur
Kamal Guerroua

 




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