24 novembre 2024
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Vivement un cinquième mandat pour Bouteflika !!!

DIGRESSION

Vivement un cinquième mandat pour Bouteflika !!!

Je suis consterné que le droit à la candidature de notre grand Président soit aussi contesté dans un pays qui ne semble pas avoir de mémoire et veut jeter aux orties un homme qui est notre passé, notre présent et notre avenir.

Abdelaziz était le plus jeune homme politique de la bande de résistants à qui l’on doit notre fière indépendance. Chaque jour je rends hommage à celui qui a mis sa vie en danger pour notre dignité. Je le vois encore dans cette rude vie dans le maquis, le danger permanent qui guette, dans le froid et la crainte de la mort.

Il a souffert dans son exil politique au fin fond d’une contrée lointaine, aux frontières de son pays natal. Sa hargne de combattre n’avait d’égal que son objectif à mourir pour la patrie. C’est que les rues d’Oujda étaient redoutables, de celles qui créent les héros !

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Puis ce jeune homme, à la moustache des plus glorifiantes, avait l’ambition d’un Napoléon qui, du haut de sa stature, eut un destin national des plus brillants. Abdelaziz aimera, plus tard, raconter aux journalistes étrangers sa connaissance et son admiration pour le grand homme.

Très clairvoyant, il a su s’entourer de bonnes fréquentations, notamment de son camarade Ben Bella, un philosophe démocrate, discret et résolu à fonder une patrie libre, sous le soleil d’un pays qui lui tendait les bras.

Dès ses débuts, le jeune cadre a compris que le pragmatisme du devoir d’État devait toujours l’emporter et il participa à la mise à l’écart de son vieil ami en lui ôtant la liberté pendant de nombreuses années. Perspicace et visionnaire, il avait choisi un autre ami pour la fondation d’un pays libre et épanoui.

Un grand escogriffe, ténébreux et au regard qui assassine, c’était le bon choix. Prendre le pouvoir par les armes, quoi de plus logique pour ce baroudeur de l’Atlas, ce conquérant des libertés, protecteur de la veuve et de l’orphelin.

Il comprit rapidement qu’il fallait s’entourer d’une administration et d’experts compétents, des plus solides, de ceux qui font la stabilité, soit les colonels, grands commis de l’État. Il avait effectivement compris qu’une société avait besoin de sécurité pour s’épanouir, il participa à la lui donner, ce fut la sécurité militaire, la bien nommée.

Puis ce fut l’envol pour une carrière internationale brillante. Un jet Falcon, un pantalon pattes d’éléphant et des cheveux aussi longs que ceux d’une rock star, le voilà parti pour voyager autour de la planète, douze mois sur douze. Il n’était pas inquiet, la sécurité militaire veillait sur les enfants de la patrie restés au foyer national.

Les chefs d’Etat et les plus prestigieuses têtes couronnées de l’époque le recevaient avec respect et tapis rouge. Ils avaient compris l’importance de ce grandissime personnage. Abdelaziz n’avait pas la vulgarité de sentir le pétrole, non, il faisait régner autour de lui flagornerie et admiration par sa seule stature d’homme d’État cultivé.

Puis, comme tous les grands hommes de l’histoire, un jour, il connut l’exil et s’enfonça dans une traversée du désert, seul et mal compris par cette déplorable ingratitude des Algériens. On le disait être partout. Certains affirmaient l’avoir rencontré à la sortie du grand hôtel de Genève, d’autres dans une librairie de la Fnac (où pouvait-il être d’autre, ce grand intellectuel ?) et surtout dans des aéroports. C’est que notre homme déchu et dépité ne pouvait fréquenter que des lieux à la hauteur de son prestige national.

Exilé, oui, mais pas dans une chambre d’un immeuble d’une banlieue mal fréquentée. La dignité du personnage était intacte, de la prestance même dans le chagrin et les difficultés de la vie.

Enfin, comme dans les livres d’histoire, ce peuple ingrat le rappela au triomphe et lui accorda le seul fauteuil qui pouvait lui correspondre, celui de Président de la république. Avec Abdelaziz, le fauteuil était consubstantiel à sa grandeur, avec ou sans roulettes.

Et la saga du personnage mythique continua dans une version encore plus prestigieuse que son passé glorieux. Les millionnaires sont devenus milliardaires et les généraux avaient remplacé les colonels à la tête du haut fonctionnariat. La police des mœurs, des affaires médiatiques, des affaires criminelles et des affaires financières, comme disait notre excellent et regretté commissaire Tahar, s’est développée avec un élan aussi véloce qu’Internet et les techniques modernes.

Abdelaziz, cela fait 53 ans qu’il est dans ma vie. Il était déjà présent auparavant mais son image ne m’est devenue perceptible qu’au début de l’adolescence. Je ne connais que lui, c’est ma madeleine de Proust, la mesure de l’écoulement de ma vie.

Lorsque nous avons eu notre première télévision, il était là. Lorsque j’eus mes premiers émois amoureux, jamais il ne ne s’est dérobé pour me réconforter de sa présence. Toujours des messages par la RTA, pas un seul jour où il ne m’oublia. Étudiant à Paris, il fut toujours là, y compris pendant son exil. Et lorsque le mien avait commencé, ce brave compatriote a repris symboliquement ma place dans ce beau pays, comme pour me prouver qu’il serait toujours pour moi le lien avec la terre natale.

Non, je ne pourrais pas vivre sans la lumière de ce phare qui illumina mon chemin, il représente mon existence et mes références dans chacun de mes souvenirs. Je ne subsisterais pas à son départ du pouvoir. Ce serait comme le néant qui me guetterait, ce vide qui vous précipite vers la mort. Car Abdelaziz est notre raison de vivre, nos images et nos tourments, il est la référence du temps pour nous qui n’en avons pas connu d’autres.

Vous êtes tous des inconscients à vouloir lui ôter le fauteuil car, pour lui, une vie sans fauteuil, c’est la mort assurée.

Bande de gredins, vous êtes les fossoyeurs de mon pays en lui refusant la poursuite d’un mandat qui lui appartient éternellement.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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