26 avril 2024
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Xavier Jeanpierre : « Ifri construit patiemment son réseau en Europe »

RENCONTRE

Xavier Jeanpierre : « Ifri construit patiemment son réseau en Europe »

L’histoire de la Limonaderie Ibrahim & Fils prend sa source au fond du jardin familial, dans la commune d’Ifri-Ouzellaguen (Algérie). C’est en 1986, que Hadj Laïd Ibrahim eut l’idée d’exploiter le puits qui s’y trouvait et de lancer une fabrication artisanale de boissons aromatisées.

Grâce aux qualités intrinsèques de cette eau et au dur labeur de la famille de Hadj Laïd Ibrahim, la SARL Ibrahim & Fils a reçu en 1995 un précieux titre de concession qui l’autorise à mettre en bouteille cette eau minérale. Il aura suffi d’un an à peine pour lancer la première bouteille d’eau minérale Ifri.

Au bout de trois décennies, la petite entreprise familiale d’Ifri est devenue l’un des géants de l’industrie agro-alimentaire algérienne. Elle met sur le marché 1 milliard de bouteilles. Rencontre ave Xavier Jeanpierre, directeur d’Ifri European Partener.

Le Matin d’Algérie : Après le marché algérien pourquoi le groupe Ifri a investi le marché français ?

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Xavier Jeanpierre : Il faut préciser d’emblée que le groupe Ifri a toujours été en avance sur le marché avec de gros investissements dans l’outil de production en Algérie. Un outil de production sans cesse optimisé afin de produire les meilleurs produits. C’est pour dire que la pénétration du marché français et européen est l’aboutissement d’un travail d’excellence.

La France est le premier pays au monde dans lequel Ifri a une grande notoriété, la marque s’est développée naturellement grâce à tous les Algériens et Français d’origine algérienne qui y résident.

Si la vallée d’Ifri reste la base, le Ifri d’aujourd’hui a tout pour devenir une nouvelle boissons à la mode ici en Europe. Hadj Ibrahim répète toujours que celui qui « travaille honnêtement ira toujours de l’avant ». C’est dire que le travail est une valeur cardinale au sein du groupe.

Le Matin d’Algérie : Mais comment et quand se sont faites les premières opérations d’exportations vers la France des bouteilles d’Ifri ?

La marque est présente depuis 15 ans en France. Cependant, depuis janvier 2019 nous amenons nos innovations de boissons aux fruits sans conservateurs ni colorants et aux arômes naturels.

Le Matin d’Algérie : Comment arrivez-vous à vous imposer dans un marché saturé par les produits ? Votre valeur ajoutée ?

On ne s’impose pas, on construit patiemment. Notre stratégie est de faire connaître nos superbes boissons fabriquées en Algérie en se positionnant comme alternative aux marques internationales dans le rayon snacking. C’est-à-dire en proposant un format nomade 33 cl avec bouchon afin que les consommateurs puissent repartir avec la bouteille. Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas toujours envie de finir une boisson d’un seul coup surtout en hiver. D’où cette alternative que nous avons imaginée.

Notre valeur ajoutée est notre image de marque, elle est véhiculée par la forme de la bouteille allongée, celle de la bouteille d’eau minérale Ifri en verre que vous trouvez partout en Algérie pour nos boissons gazeuses et par la reprise du logo Ifri sur notre marque Ifruit. Pas seulement. Il y a également nos recettes car nous avons baissé le taux de sucre et n’utilisons que des arômes naturels. Ce qui plaît beaucoup d’ailleurs.

Notre dernier lancement est la délicieuse citronnade ifruit, elle a une teneur en fruit de 16,5%. Et la teneur en sucre est de 7 g., ce qui répond aux standards européens.

Quant à la méthode de fabrication c’est la même que celle utilisée pour les produits écoulés en Algérie, le tout grâce à la technologie de chaîne de production aseptique, c’est ainsi que nos boissons n’ont pas de conservateurs.

ifri bis

Le Matin d’Algérie : Qui est la clientèle d’Ifri en Europe ?

La clientèle d’Ifri en Europe est une clientèle qui connaît Ifri car c’est la boisson du pays. Pour la génération des 20 40 ans c’est la marque de boisson de leurs vacances au bled.

Pour d’autres, la marque a été découverte chez des amis lors de soirées de Ramadan par exemple.

Nous avons réalisé des études consommation dont les résultats sont très intéressants. Aujourd’hui, la nouvelle génération souhaite trouver de bons produits en bas de chez eux et pas que pendant le Ramadan. C’est pour cela que nous construisons notre distribution en se basant sur la proximité. Et nos produits seront bientôt disponibles dans des enseignes de proximité et de restauration snacking.

Le Matin d’Algérie : Dans un marché où le circuit court et le bio prennent de grosses parts de marché, comment votre groupe arrive-t-il à tirer son épingle du jeu ?

L’un des axes prioritaires du groupe Ifri est de compenser l’impact écologique inhérent à ses activités. Dans un premier temps : la création de nouvelles filiales a permis de mieux maîtriser les étapes en amont et en aval de la production. La fabrication de préformes, par exemple donne lieu à des études visant à utiliser du plastique recyclé. Le renforcement de la chaîne logistique du groupe a pour but d’intégrer des méthodes éco-logistiques, afin d’optimiser chaque trajet. La marchandise arrive par bateau à Marseille et est directement acheminée par train avant livraison. Nous réduisons ainsi l’emprunte carbone au maximum.

Nous travaillons actuellement sur la logistique du dernier kilomètre.

Le Matin d’Algérie : Vous comptez vous cantonner au secteur du snacking ?

Nous commençons à pénétrer aussi les grands établissements de restauration. Exemple à Paris notre nouvelle citronnade et l’huile olive Numidia sont distribués dans un grand restaurant, salon de thé et pâtissier parisien. Non seulement on peut les acheter mais le chef cuisine aussi avec l’huile d’olive Numidia. Nous sommes en train de prospecter les établissements de restauration leur proposer nos produits.

ifri

Le Matin d’Algérie : Vous êtes aussi très investis dans des opérations de partenariat de manifestations culturelles…

En effet, le groupe a toujours été présent lorsqu’il le fallait. Nous avons été partenaires du spectacle 1,2, 3 Kabylie qui a eu lieu le 12 janvier à l’occasion de Yennayer, à Bercy. Ce fut fabuleux. 18 000 fans ont chanté et dansé pendant trois heures dans une ambiance conviviale. Ce sont des événements culturels comme ceux-là que nous essayerons d’accompagner.

Le Matin d’Algérie : Comment allez-vous faire afin que ces boissons puissent être découverte par toutes et tous en Europe ?

En communiquant intelligemment. En utilisant l’image de marque d’Ifri via les réseaux sociaux Facebook et Instagram, mais aussi en diffusant des spots à la radio avec notre partenaire Beur FM pour le marché français. Également via nos sites web www.ifrifrance.com avec une version espagnole et néerlandaise dont les lancements sont proches pour nous adresser aux autres pays européen. Important enfin, nous serons présents pour le lancement officiel de la marque d’huile d’olive Numidia sur le salon international de l’agriculture de Paris fin février.

Auteur
Hamid Arab

 




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