9 janvier 2025
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Yennayer : les mines identitaires !  

A chaque célébration de Yennayer, – le calendrier amazigh -, des voix haineuses s’élèvent contre la symbolique de cette date, et par extension contre tout ce qu’elle charrie comme symboles et fondements civilisationnels.

A la limite du racisme, et même si cette date est inscrite dans la liste officielle des jours fériés nationaux, ces attaques sont incompréhensiblement tolérées, ce que leurs parrains et leurs exécuteurs prennent vraisemblablement pour un encouragement.

Pourtant, ces véritables mines identitaires semées initialement par les anciens colonisateurs partout où ils sont passés continuent indubitablement de faire des ravages au sein des populations des pays anciennement sous leurs jougs.

Et contrairement aux mines anti-personnelles pour la plupart déjà désamorcées, celles-ci restent toujours posées et représentent un risque de dislocation permanent pour les peuples et les nations concernés. 

En créant des amalgames inextricables parmi les populations, elles ciblent l’essence même de l’individu et son âme en le transformant en être perdu, se cherchant des racines fictives, tout en reniant violemment et avec excès de zèle tout ce qui lui rappelle ses véritables origines.

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On assiste ainsi à des situations rocambolesques et ubuesques où le natif ou « l’indigène » est perçu comme l’intru qui doit sans cesse justifier sa présence et son appartenance, alors qu’il est l’authentique « maître des lieux ».

Il est ainsi tenu de redoubler de zèle et de fantaisie afin de prouver qu’il n’est pas la source de la division dont il est accusé, à tort bien sûr, alors que l’histoire et la logique disent que c’est l’identité venue d’ailleurs (qu’il est prêt pourtant à accepter, -ouvert qu’il est naturellement à toutes les civilisations-, si elle ne menaçait pas de tuer la sienne) et imposée qui en est la cause.

L’amazigh se retrouve ainsi de manière cocasse dans le collimateur partout en Afrique du Nord dès qu’il crie son appartenance berbère ou revendique son identité millénaire, alors que c’est lui le natif et le propriétaire historique des lieux ; et tout le rappelle, en partant de la langue à la topographie, en passant par l’histoire authentifiée, -malheureusement submergée ces derniers temps par les adeptes des théories falsifiées actionnés par des puissances implantées à la fois en Orient et en Occident-.

Des citoyens de la même matrice se livrent contre toute logique des combats verbaux fratricides violents, alors que même les dernières analyses ADN les renvoient tous aux mêmes gènes (berbères, ndlr).

Exacerbées par des luttes politiques dont les exécuteurs ne sont pas toujours ceux qui tirent les ficelles, les conquérants d’hier voient leurs intérêts protégés et leur domination prolongée même s’ils ont quitté les terres contraints depuis des décennies.

Les « autorités », à la légitimité douteuse, luttent par conséquent constamment contre leurs propres peuples déchirés, qui même s’ils partagent la même géographie, se vouent une haine dont l’identité a été semée par celui qui les a hier soumis, humilié et sucé toutes leurs richesses.

En créant des foyers de tension faciles à remodeler selon les besoins du moment, ils sont toujours maîtres à bord et menacent de faire remuer le cocotier par leurs hommes de main à chaque fois que leur « sources de revenus supplémentaires » sont menacées et leurs serviteurs démasqués.

Comme les mouvements religieux créés et exploités partout dans les anciennes colonies pour faire les peuples s’entretuer sans répit, annihilant tout espoir de développement ou d’émancipation, les identités clonées et conquérantes sont de véritables remparts à toute véritable union ou esquisse de solution durable.

Il va sans dire que la stabilité, -tant que l’identité réelle des peuples n’est pas réhabilitée-, sera toujours un vain mot et les remous politiques et les risques de dislocation et d’affrontements fratricides pèseront telles des épées de Damoclès sur les têtes des citoyens de ces pays qui verront, une fois leur patience tarie et les routes de la harga coupées, la pression générer l’inévitable explosion.

Et le comble dans tout cela est que même les gouvernants de cette large partie de la planète ne semblent pas conscients de ces véritables bombes à retardement posées sur les chemins de leurs peuples ; à moins qu’ils n’en tirent eux-mêmes profit en semant la division pour continuer à régner.

Les identités multiples représentent un intarissable vivier de richesses culturelles si elles sont bien gérées ; malheureusement, elles deviennent vite meurtrières en se transformant en incontrôlables poudrières dès lors qu’elles sont exploitées à des fins politiciennes par les gouvernants à l’intérieur, et transformées en un outil de déstabilisation et de domination par le néo-colonialisme à l’extérieur.

Gouverner, c’est trouver des solutions, et la solution dans ce cas de figure est toute trouvée : le retour aux sources et l’acceptation pleine et entière des toutes les identités que l’histoire a implantées dans les profondeurs de ces contrées. C’est cette égalité pour tous qui va asseoir une véritable stabilité vitale pour tout espoir de développement et de progrès.

Il y va de la quiétude des générations futures dont le destin dépend de celle d’aujourd’hui incluant gouvernants et gouvernés.

Youcef Oubellil, écrivain

3 Commentaires

  1. Là où nous indigènes qui se reconnaissent comme tels avons péché c’est quand on confond Occident et Colonialisme. Il est vrai que le colonialisme occidental est plus récent et celui oriental est devenu chose normale.
    L’Occident est une civilisation à laquelle, avec un peu de discernement, on s’aperçoit qu’on est même les détenteurs de sa forme la plus ancienne.
    Le colonialisme représente des intérêts économiques ou religieux d’une frange d’une société quiconque. Il n’est en rien le propre de l’Occident à lui tout seul. Sinon, on ne serait pas là entrain de nous plaindre que Yennayer soit contesté sur ces terres par l’Orient.
    Il se trouve que les contempteurs de Yennayer n’ont aucun scrupule à s’allier avec le premier venu contre nous, leurs congénères biologiques, pour lieux réduire en fumier, pourvu que le premier venu en question soit d’Orient.
    Nous, on dirait que c’est comme c’est coucher avec sa mère que dire qu’on est du côté de l’Occident, du moins sur le plan de la civilisation – Yennayer – et des valeurs: la cité et la citoyenneté. Et on se laisse comme ça réduire en tas de rien, à nous laisser faire emporter avec les eaux usées. Et on n’ose même plus dire ‘Hé, à ce jeu là, nous aussi nous avons une famille, une appartenance, une immense civilisation à laquelle nous faisons partie’. Non, atavisme du christianisme primitif ou je ne sais quoi, onlaisse toute la meute se fédérer contre nous sans qu’on bronche, comme des orphelins tétanisés. On tend l’autre joue.
    C’est normal après que ces attardés nous martyrisent matin et soir, et chez nous.

  2. Je cite: »Là où nous indigènes qui se reconnaissent comme tels avons péché c’est quand on confond Occident et Colonialisme. Il est vrai que le colonialisme occidental est plus récent et celui oriental est devenu chose normale. »
    Ce nb’est pas tout « l’occident » qui a colonise’ mais la France. La France et ceux qui l’ont vraiment combattue et VAINCUE, ont tourne’ la page et sont passe’s a autre chose – puis, il y a les intrus-collobos, qui se cherchent une histoire en s’installant comme une cheveux sur la soupe. Comment la France peut-elle reconcilier quoi que se soit avec les mouchards? Meme pas supplatifs, car ceux-la, contrairement a cette MDR, ont fait un choix politique logique et surtout HONNETE et l’ont assume’. La MDR dont il s’agit c’est celle TRAITRE ! Doublement !!!

    • «tout « l’occident » qui a colonise’ mais la France.», ce n’est pas faux mais ce n’est pas le sujet.
      Je parle de notre propension à considérer que le colonialisme c’est uniquement l’Euorpe-Amérique au point de confondre Occident et colonialisme. On croit sur parole ceux qui nous disent les colombes de l’islam ne versent pas dans ce commerce colonial puis, 5ln après,on se plaint que Yennayer soit contesté par les orientaux de cœurs ou de tripes. On s’ampute ainsi tout seuls de nos neurones et on se plaint que le vent souffle librement dans nos caboches.
      C’est vrai qu’à force de fréquenter leur école, d’écouter leurs média et leurs cercles, on arrive à oublier que l’islam écrase encore aujourd’hui les berbères.

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