Adversaires formels et d’apparat, Youcef Aouchiche comme Abdelaali Hassani Cherif n’ont été choisis que pour donner un relief pluraliste et démocratique à un scrutin plié d’avance et dont l’issue est réglée comme du papier à musique.
De qui se moque-t-on ? Peut-on croire une seconde que Youcef Aouchiche puisse devenir président de la république par un heureux scrutin ? La partition que l’ambitieux Aouchiche claironne à qui veut bien l’entendre que sa participation à la présidentielle vise à rendre visible le bloc national progressiste est évidemment de mauvais goût.
Comme le ridicule et l’absurde ne tuent point en Algérie, il soutient qu’il dit représente ce bloc et ambitionne de le porter au pouvoir, à l’issue du rendez-vous électoral du 7 septembre 2024. La ficelle est bien courte.
En vérité, personne ne parie un dinar dévalué sur les chances de candidat de 43 ans, peu expérimenté sans audace d’audience ni relief politique. Nommé premier secrétaire du FFS le 16 juillet 2020, on ne peut pas lui reprocher d’être un opposant ayant contribué sur la scène politique avec un sens syncréthique, voir d’être un visionnaire. Loin s’en faut malheureusement. Lhomme s’y croit plus qu’il ne contribue à faire croître les chances de son parti dans les couches populaires
Le seul objectif de sa participation est de faire voter la Kabylie, mission qui, visiblement, lui a été dévolue, selon toute vraisemblance.
Le FFS est même soupçonné d’avoir conclu un deal avec le pouvoir en contrepartie de l’assurance du bénéfice de dividendes politiques, au lendemain de l’intronisation d’Abdelmadjid Tebboune sur son siège présidentiel. Lesquels ? On ne manquera d’assister au retour sur investissement pour le FFS.
On ne sait d’ailleurs pas comment Youcef Aouchiche pourra gagner le challenge alors même que la majorité des forces du courant démocratique progressistes, qu’il prétend représenter, à l’instar du RCD, du PT et d’autres forces de gauche rejettent le processus électoral de la rentrée.
Autre aléa, Youcef Aouchiche et tous les dirigeants qui contrôlent avec lui l’appareil du parti auront du mal à convaincre une partie importante de la base militante qui ne leur pardonne pas d’avoir tourné le dos aux principes cardinaux du parti et le putsch opéré contre l’ancienne direction délogée de force du siège national du FFS. Les militants n’oublient rien.
Samia Naït Iqbal