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Zoheir Zeghada : une grève de la faim pour clamer son innocence

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Depuis plus de 26 jours, Zoheir Zeghada observe une grève de la faim dans sa cellule. Non pas pour rechercher la mort, mais pour protester contre ce qu’il considère comme une injustice : son emprisonnement, non pour un crime, mais pour avoir dit un mot.

Sa situation a poussé son fils à écrire une lettre poignante, rendue publique récemment. Dans ce texte, le jeune homme ne plaide pas la pitié : il raconte la vérité d’un père intègre, un homme droit, connu pour son attachement à son pays et à ses concitoyens.

Un geste de résistance pacifique

La grève de la faim de Zoheir Zeghada est un acte de résistance pacifique. Chaque jour qui passe épuise son corps, mais son esprit reste intact. Son fils souligne que cette lutte n’est pas un geste désespéré, mais un dernier recours pour clamer son innocence et exiger justice.

La lettre montre aussi l’impact de la détention sur la famille : une attente quotidienne, des journées rythmées par l’inquiétude et la prière, une fatigue silencieuse qui accompagne l’angoisse et l’impuissance des proches.

« Mon père n’est pas un numéro de cellule », écrit le fils. Cette phrase résume la portée de son message : refuser la déshumanisation, rappeler que chaque détenu reste un homme, un père, un citoyen, porteur de droits inaliénables, dont le premier est celui à une justice équitable.

Une demande simple et juste

Le texte du fils ne formule qu’une seule demande : la vérité, un procès équitable et le retour de son père chez lui, la tête haute. Rien de plus, rien de moins. Dans un contexte où la parole critique est de plus en plus souvent criminalisée, cette lettre agit comme un rappel : lorsque la parole conduit à la prison, et lorsque le corps devient le dernier espace de protestation, c’est l’ensemble de la société qui est interpellé.

La lettre complète du fils de Zoheir Zeghada

Papa,

Aujourd’hui tu es derrière les barreaux, non pas parce que tu as commis un crime, mais parce que tu as prononcé un mot…

Un mot, quand il est sincère, effraie les oppresseurs.

Je te connais comme tout le monde te connaît : un homme intègre, qui a servi son pays avec conscience, marchant parmi les gens avec un cœur pur, sans rancune et sans compromis sur le droit.

On t’a privé de ta liberté injustement, mais ils n’ont pas pu t’ôter ta dignité, ni ternir ton honneur. La dignité ne se met pas en prison et la justice ne peut être enchaînée.

Depuis plus de vingt-six jours, tu es en grève de la faim, non pas pour rechercher la mort, mais pour proclamer la vie face à l’injustice, une clameur qui dit au monde : je suis innocent. Ton corps s’épuise, papa, et nous souffrons à chaque jour qui passe, mais ton esprit reste fort, et ta foi en la justice n’a jamais été brisée, comme elle ne l’a jamais été auparavant.

Nous, ta famille, vivons l’angoisse à chaque instant, nous comptons les heures, et la prière ne quitte jamais nos lèvres, car l’espoir est la dernière chose qui ne peut être emprisonnée.

Papa,

Tu n’es pas un numéro dans une cellule, tu es un père, tu es un être humain, avec un nom, une histoire, et un droit à la justice.

Nous demandons seulement la vérité, un procès équitable, et que tu retournes chez toi la tête haute, comme tu l’as toujours été.

Rien n’est plus cruel que de voir un père emprisonné injustement, et rien n’est plus noble que la patience d’un innocent.

Le fils de Zoheir Zeghada

Mourad Benyahia 

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