Onze jeunes harragas, originaires de la localité de Fouka, dans la wilaya de Tipaza sont décédés en mer, apprend-on de plusieurs sources.
La sympathique localité de Fouka est endeuillée par la disparition en mer de onze de ses jeunes. Cinq autres jeunes sont portés disparus.
L’Organisation non gouvernementale Heroes del Mar souligne qu’une embarcation avec à son bord 16 personnes dont des femmes, des filles et des enfants, a fait naufrage dans la nuit de dimanche 15 mai et lundi 16 mai au large de Fouka. La mer était agitée. Leur embarcation n’aurait pas tenu face à la furie des vagues.
Ils avaient tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe dans l’espoir de se reconstruire, d’avoir des projets et un avenir. Mais la mer en a décidé autrement. Ils sont morts jeunes, trop jeunes dans un pays dirigé d’une main de fer par des vieux qui n’ont d’avenir que celui de se maintenir coûte que coûte au pouvoir.
Regardez ces visages juvéniles. Ces jeunes pleins de vie que la mort a happé à leurs familles.
Onze jeunes de plus sacrifiés sur l’autel du désespoir. Onze jeunes de trop. Des familles endeuillées par la perte d’êtres chers.
Comment l’Algérien en est arrivé à préférer risquer de mourir en mer que de continuer à vivre sous le règne du régime actuel ? La situation confine désormais à l’insupportable. Tout le pays est paralysé, suspendu à un avenir incertain.
L’espoir de lendemains meilleurs a disparu du pays et du jargon des Algériens. L’arrivée au pouvoir de Tebboune-Changriha en pleines manifestations dissidentes du Hirak/Tanekra a tué justement tout espoir. La répression, la manipulation, le mensonge institutionnalisé, relayé par des médias « larbinisés » ont sapé le moral et plongé le pays dans un mélange d’apathie, de peur et de démission généralisée.
Nul empan du pays n’échappe à ce triste constat. Résultat ? Dans l’incapacité d’imposer un changement profond, les Algériens n’aspirent plus qu’à partir ailleurs. Etudiants, cadres, ouvriers, jeunes ou vieux… tout le monde n’a qu’un seul objectif : partir. Les pères de familles qui leur peuvent se saignent les veines pour envoyer leurs enfants à l’étranger. Les patrons quittent par centaines le pays, sans parler des milliers de médecins, étudiants, etc. C’est la fuite généralisée… Tous les moyens sont bons pour « foudre le camp » et laisser le pays à son terrible sort.
Pendant ce temps, alors que le pays se délite, en haut lieu, ceux qui tiennent la décision regardent ailleurs, font semblant de gouverner et s’emploient à étouffer toutes les voix libres… tout en espérant que la situation leur reste favorable.
Yacine K.
C’est triste aucun mot à dire
Je peux comprendre que l’on déplorât avec une si grande indignation ce drame mais mon âge m’interdit de dévaler avec une rapidité incontrôlable le raccourcis que l’auteur a pris pour en imputer la responsabilité et pour joindre la cause à l’effet.
Si ces jeunes ont péri en mer c’est la faute au gouvernement , c’est vite dit. Ou en pire, ce que ce raisonnement laisse comprendre : le gouvernement ne fait rien pour améliorer les conditions de vie de ces jeunes , il ne leur reste qu’une solution : risquer leur vie en traversant la mer pour aller au paradis.
Iben moua je pense que ce n’est pas en faisant le procès du Pouvwar, ni ce lui de ces jeunes, qu’ont posera le mieux l’équation.
J’ai eu vinta en Algérie , comme ces jeunes, et en pire. Nous étions obnubilés par le désir de quitter le pays.Et à lipouk ce n’était pas plus facile.Mais aucun d’entre nous n’a songé à traverser la mer à la barque et risquer ainsi sa vie qu’on voulait sauver. Et d’ailleurs personne ne pensait qu’il allait trouver le paradis quelque part. Et même si à lipouk on nous disait avec une arrogance inqualifiable : li ma ihebch syassa ta3na youkhredj mebladna, je n’ai jamais accusé le pouvwar d’être responsable de ma misérable condition. Je ne comptais que sur mouamim.
En effet , pourquoi mourir à petit feu en Algérie alors qu’il suffit de prendre une barque et deux rames pour traverser la mer et rejoindre le paradis qui est de l’autre coté. Des milliers de jeunes pensent ainsi, il y en a même qui pensent qu’ils sont attendus.
Je voudrais tenir un autre discours à ces jeunes sans les décourager dans leur quête du bonheur, mais en leur dessillant un peu les yeux. Je voudrais leur dire que ni leurs prières , ni aucun fantasme ne leur fera atteindre le paradis, car il n’y en a nulle part. De l’autre coté aussi la majorité des gens en chie. Les gens se privent pour joindre les deux bouts , une bonne partie des travailleurs est pauvre. Je voudrais leur dire, s’ils y parviennent, qu’ils n »ont pas intérêt à abandonner leurs rames sur la rive une fois qu’ils ont fini de traverser car il n’auront jamais fini de trimer et il en auront besoin toute leur vie ?.
Azul a Dda Hend, hier même j’ai poster un commentaire dans cette rubrique pour faire part de ma tristesse et compatir avec les familles des victimes. apparemment il a disparu.
Difficile d’analyser en quelques lignes l’étendu du problème dont on récolte les conséquences et les dégâts aujourd’hui.
Comme je disais à un ami en France il y’a deux chose principales a prendre en compte dans cette situation actuelle qui diffère de la situation de l’époque.
La première c’est les réseaux sociaux et les moyens de communication modernes. La facilité d’accès a l’information et la rapidité de sa circulation.
La deuxième c’est la matérialisation de la société mais surtout la perte d’espoir et de la patience des gens au pays. A l’époque partir c’est le dernier recours et l’ultime solution , partir c’est de mourir un peu qu’ils disent Maintenant rester qui pose problème.
Sientifkma, le passage d’un mode vie de pasteurs nomades de nos sociétés vers celui mode de chasseurs cueilleurs pose un grand problème avec à la clé pour compliquer ce problème une démographie galopante accentuée par le vaccin.
On se retrouve donc avec le désir d’une vie moderne de mode chasseur cueilleurs mais avec les problèmes démographiques et la vitesse de la vie qu’on connaît actuellement.
Y’a plus de modestie dans nos société matérialiste jadis le riche ne se remarquaient pas au village à présent les gens vivent pour les autres et ont cesser de vivre pour eux même .
Que reste t’il lorsque un jeune ou un père de famille perdent espoir et confiance dans tout et dans l’avenir ? Un suicide collectif ? Voilà la question philosophique qui mérite réponse.
Et puis c’est quoi le fait réussir sa vie ou de l’échoué ? Sur quel repère mesuré ?
Nighakh a Dda Hend sousseme kan anef kan.
Dans l’équation algérienne, certes à moult variables, mais où s’entrechoquent 3 éléments pour l’essentiel et depuis l’indipadace : La jeunesse qui a changé d’époque, d’horizons, de mode de vie voire même de paradigme d’une part. D’autre part, les deux autres éléments que son le « pouv-war » et la religion, qui eux n’ont changé, ni d’époque, ni d’horizon et encore moins de paradigme. Pour mwa, le régime a une grande responsabilité dans cette tragédie. l’aventure en mer est, hélas, un suicide! La jeunesse a mieux à faire (on ne vit qu’une fois), c’est combattre ce pouv-war et son cheval de Troie (la religion) jusqu’à le dégager de préférence pacifiquement et par les grèves continues et la désobéissance civile.
Eh oui malheureusement
Je savais , je savais que ne n’allais pas plaire à tout le monde, alors comme il a dit l’autre quand il a giflé sa belle-mère : je vais aggraver mon cas en allant au bout de mon iksissiviti.
Mais si, mais si ! Je compatis.Vous n’avez pas le monopole du cœur ! Ohaqarbi que difwa ça m »arrive d’être sensible aux éplorements.
Mais c’est kamim un choix , un choix personnel , que de prendre ce genre de responsabilité. On ne se lève pas comme ça , un beau matin, en se disant: « té ,je crois que je vais prendre le large », comme s’il s’agissait de prendre le métro. Ipi regardez la photo, choufou dik lposates ta3 Travolta. , ces jeunes n’ont-ils pas l’air plus insouciants que malheureux ? On dirait qu’ils sont habillés pour aller au bal. Saturday night fever.
Je dis tout simplement que moua amounage je ne peux pas prendre avec la même vitesse le raccourci pris par l’auteur pour trouver des coupables. L’auteur nous fait comprendre , je ne sais plus dans quelle phrase igzactma, que tout se serait bien passé si le Pouvwar n’avait pas fait couler la barque de ces jeunes gens. S’il ne l’a pas dit il l’a pensé très fort pour je puisse l’entendre.
Eh non ! Je ne cherche pas à absoudre qui que ce soit de ses responsabilités. Mais présenté ainsi , on voudrait faire croire que c’est le pouvoir qui a forcé ces jeunes à prendre la mer, on ne le dirait pas autrement.
Quand on est devant un danger imminent, on prend la première sortie. On peut dire qu’il y a urgence à sauver sa peau quand on est Ukrainien, et encore , ceux-ci ne courent aucun danger en quittant leur pays. Mais dire que les Algériens sont dans la même situation c’est tout bonnement exagéré.Les Algériens, eux , ont le temps d’échafauder mieux leur plans. Ils connaissent les dangers. Il y a eu d’autres naufrages.
Quand une femme enceinte de huit mois entreprend de prendre la mer, elle fait fi du danger qu’elle coure , elle se dit, : je prends la mer pour accoucher en Espagne, idebrou rissanhoum les Espagnols pour s’occuper de moi et de mon enfant. Yakamim de quoi se turlupiner, non ? Et c’est cet état d’esprit qui prédomine chez la plupart de ceux qui traversent dans des barques. Je traverse , là-bas on s’occupera bessif de moi. Si ça c’est pas une mentalité , kiskici ? Ou pitite comme le suggère Lhos , c’est une phylosophie.
Eh oui à Dda Hend ouhek rebbi ar je te comprend et que tu a raison.
Si j’ai parlé de la philosophie c’est pour faire un peu le raccourci vers le mythe de sisyphe condamné à rouler éternellement un rocher. La question de suicide (collectif ici) de Camus, ou d’un crime dans notre cas. Et le peuple de l’abîme de jack London et son jeune londonien qui avait une philosophie bien particulière de la vie, qui est’ celle de se soûler.
On est tous un peu responsable non? Y’a aussi cette ignorance institutionnalisée. Peut on faire confiance à la mère que tu a cité en exemple dans ton commentaire? Au point de mettre sa vie et celle de son enfant en danger de mort.
Est ce que il faut se batte sur place et améliorer son sort et combattre le régime ou fuir simplement au risque de perdre sa vie ?
Moi même je suis dans l’étonnement et puis comme tu dis à Dda Hend qu’est ce qui manque à ces jeunes la? On t´ils soufferts les souffrances qu’ont enduraient les anciens ? Si je m’adressait à des philosophes je leurs dirais qu’il existe deux sorte de prison, la prison des murs et celle de l’esprit. Celui qui a un esprit libre même si tu l’emprisonne dans une forteresse il se sentira libre ( Mandela est un exemple) mais celui qui a sont esprit étroit même si il vit en pleine liberté a l’extérieur il se sentira emprisonné.
Pour te dire que Même on Europe et aux usa il y’a beaucoup de suicide non ? pourtant se sont des pays ou c’est facile de d’en sortir à première vue et que leurs états offrent un minimum à leurs citoyens et au jeune. Mais y’a beaucoup de misère et des gens sur le carreau.
Je vais te citer un exemple à mon tour. Je travaillais comme bénévole dans une association en France juste après la révolution tunisienne et le débarquement des haragas Parmis les bénéficiaires je remarquais un jeune homme un peu zinzin sdf qui venait des l’ouverture jusqu’à la fermeture du centre. Je lui ai demandé de me raconter son histoire, il habitait dans une ville côtière en Tunisie et était pêcheur occasionnel, ils ont pris le large sur une barque fortune qui ne tarda pas à tomber en panne au début de la nuit en plein milieu de nul part. A l’aide des torches de leurs portables ils ont essaient de réparer en vain et les torches s’éteignaient l’une derrière l’autre et un gars a perdu par inadvertance la seule clé à leur disposition, la panique s’installe des bagarres éclataient et un gars armé menaçait de tirer sur les autres, voilà comment il a perdu raison. Malgré qu’ils ont été secourus après plusieurs heures de dérive.
A propos de J.London : le harag . As-tu lu « la route » ? Moua c’est ce roman qui me vient tidswit en mimwar.
Non désolé à Dda Hend je ne me souviens pas d’avoir lu ce livre , je vais le chercher et essayer de le lire, ça doit être intéressant comme tout les autres d’ailleurs.
Tcheers
Meme moi j’ai eu 20 piges en Algerie mais c’etait une epoque differente. Au moins on pouvait toujours manger a sa faim quelque part, meme les mergez a la viande d’ane du tunnel des facultes faisait l’affaire jusqu’au jour ou vous terminez a l’hopital Mus et la encore pas de doc ! Vous vomissez tous par terre dans la salle d’attente, cela a fait mon affaire au moins. En plus on pouvait toujours s’offrir une biere freche quelque part avec de l’argent economise ou en connaissant un frere qui travaillait. Aussi on pouvait toujours echanger des coups d’oeils avec de belles femmes et meme s’ccrocher a l’une d’entre elle; fini tout cela les tchadoristes ont tout miner de l’interieur et les femmes puent la sueur a distance.
Du boulot il y en avait , mal paye mais au moins vous ne foutez rien au bureau ou sur le chantier car la companie nous appartient a nous tous. Qui oseras me demander de faire un effort pour terminer ceci et cela ? C’etait une autre epoque , j y pensais souvent foutre le camp aiileurs mais j’ai attendu en vain une belle europeenne pour me deloger de ce trou qui etait l’Algerie. Bingo, une jour de passage a Paris, une Canadienne ….et la vise est en place.
Bien sure ma Kabyle dont je revais, je l’ai vu dans la rue pas loind de chez moi, onm a meme parler et parler et parler.. pour rien.
Mais de la, a partir sur un radeau du type Meduse come disait Brassens, ca j’en avais pas l’idee car les copains d’abord, voulainet que je reste en vie. Je valis plus que de terminer comme bouffe pour les poissons!
En termes de chanson référence de BRASSENS @ y’izem, mwa je pencherais pour « Mourir pour des idées/d’accord/mais de mort lente » 🙂