20 avril 2024
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20 ONG appellent à la fin de l’escalade répressive

13:13:36

Hirak tanekra

Dans un appel commun, une vingtaine ONG appelle au respect des droits humains en Algérie et dénonce l’escalade répressive.

A la date du troisième anniversaire du mouvement de protestation pro-démocratie « Hirak », les organisations soussignées expriment leur vive inquiétude face à l’intensification dangereuse des manœuvres répressives pour museler le mouvement citoyen pacifique et étouffer les voix de la société civile en Algérie. Les arrestations des défenseurs des droits humains Zaki Hannache et Faleh Hammoudi respectivement le 18 et 19 février – ce dernier ayant été condamné le 20 février à trois ans d’emprisonnement en première instance – sont les derniers exemples de ces manœuvres répressives.

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Les signataires appellent le gouvernement algérien à mettre fin de toute urgence à la criminalisation systématique de l’activisme pacifique, du journalisme indépendant, du syndicalisme autonome et de la dissidence, et à la libération immédiate de tous.tes les individus emprisonné.e.s arbitrairement.

Alors que le nombre de prisonnier.e.s d’opinion a atteint un nouveau record (340 au 9 février 2022, dont sept femmes [1]), la multiplication de lourdes poursuites arbitraires pour terrorisme et les actions en justice sans précédent contre des organisations civiles et politiques sont particulièrement préoccupantes.

Depuis le 28 janvier [2], au moins 46 prisonnier.es d’opinion ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire. Dans ce qui semble être une action de représailles, cinq d’entre eux ont été agressés physiquement [3] tandis qu’au moins 23 ont été transférés arbitrairement dans d’autres prisons.

Les autorités tentent d’étouffer ce qu’il reste encore d’espace civique, menaçant le multipartisme et la survie même de la société civile dans toutes ses composantes.

En réponse à cette nouvelle vague répressive, 12 organisations algériennes, européennes et internationales ont renouvelé leur volonté de mobilisation collective pour la défense des droits humains en Algérie à travers la création d’un groupe de travail dédié le 11 février 2022.

Alors que la possibilité de poursuites judiciaires en Suisse contre le général Khaled Nezzar pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité semble se concrétiser, nos organisations soulignent l’urgence de lutter contre le manque d’indépendance de la justice algérienne. Ce manque d’indépendance a contribué à une longue histoire d’impunité qui rappelle tristement les années 90, avec près de 8000 disparitions forcées du fait des agents de l’État[4].

Signataires
1. AfricanDefenders (Réseau panafricain des défenseurs des droits humains)
2. Article 19
3. Centre Justitia pour la protection juridique des droits de l’Homme en Algérie
4. Collectif des Familles de Disparus en Algérie (CFDA)
5. Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT)
6. Confédération Générale Autonome des Travailleurs en Algérie (CGATA)
7. Confédération Générale Italienne du Travail (CGIL)
8. Confédération générale du travail (CGT, France)
9. Confédération Syndicale des Commissions Ouvrières (CCOO, Espagne)
10. Euromed Droits
11. Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH)
12. Free Algeria
13. Internationale de Services Publics (ISP)
14. Institut du Caire pour les Études des Droits de l’Homme
15. Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH)
16. L’Union syndicale Solidaires
17. MENA Rights Group
18. Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
19. Riposte Internationale
20. Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP)
21. Union Internationale des Travailleur-euses de l’Alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du catering, du tabac et des branches connexes (UITA)

[1] Kamira Nait Sid, Fatiha Daoudi, Wissam Safouan, Thalli Belabassi, Laila Hamama Maked, Fatima Boudouda et Moufida Kharchi.
[2] Certains ont commencé le 25 janvier, d’autres le 31 janvier.
[3] Mohamed Tadjadit, Soheib Debaghi, Tarek Debaghi, Malek Riahi et Nourredine Khimoud.
[4] 8023 disparus déclarés par les familles aux autorités dans le cadre de l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Les disparitions forcées en Algérie : un crime contre l’humanité, 1990-2000, publié par le Collectif des Familles de Disparus en Algérie en 2016, https://www.algerie-disparus.org/app/uploads/2016/03/CFDA

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