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32 militants convoqués devant la justice à Bejaia

Violation des droits de l’Homme en Algérie 

32 militants convoqués devant la justice à Bejaia

Les autorités algériennes ont encore une fois frappé fort à Béjaia, ville connue pour être à l’avant-garde du mouvement politique et citoyen qui a cours en Algérie depuis le 16 février 2019.

En effet, « la Révolution du sourire » ou ce qu’on appelle communément « Hirak », c’est-à-dire «mouvement » ne s’est pas essoufflée dans cette contrée du pays contrairement à ce que prétendent les fossoyeurs de ce mouvement citoyen sans précédent, qui tentent d’enterrer dans les limbes de l’histoire du pays ce soulèvement populaire.

Malgré la crise sanitaire, des milliers de Bougiotes continuent à manifester pour revendiquer une refonte du système politique et un renouvellement radical de la classe politique algérienne. 

Depuis quelques jours, un groupe de 32 activistes des droits politiques et humains sont poursuivis en justice par les autorités. Le chef d’inculpation ? « Incitation à un attroupement non armé » sur la mythique Place Saïd Mekbel, le 2 octobre dernier.

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Leur revendication principale ? « Une Algérie libre et démocratique. » Dit autrement, ces 32 militants qui activent dans le cadre de la Révolution du sourire sont accusés d’avoir enfreint l’article 97 du Code pénal qui criminalise les rassemblements pacifiques spontanés.

«Nous n’étions pas les seuls à nous être regroupés ce jour-là sur la place Saïd Mekbel, Nous étions au moins une centaine », explique W. qui à l’instar de ses 31 camarades comparaîtra demain, jeudi 7 janvier devant le tribunal de la Ville.

La nouvelle a circulé très vite. Elle a fait le tour de la ville et le buzz sur les réseaux sociaux suscitant émoi, indignation et colère. « 32 militants viennent d’être convoqués par le tribunal de Béjaia pour le jeudi 7 janvier. Totale solidarité avec vous les amis. Halte aux intimidations ! La lutte et la mobilisation pacifiques continuent », écrit un internaute qui exprime sa solidarité et sa volonté de poursuivre le combat politique et citoyen malgré la répression institutionnelle. 

Beaucoup vivent la traduction en justice de ces 32 personnes comme un acharnement contre ceux qui oeuvrent pour un changement radical du pays et de son système. « Ils sont nos concitoyens. Ils ne sont pas des voyous. Ils ne sont pas des hors-la-loi. Ce sont de simples citoyens amoureux de leur pays. Ils veulent les bâillonner et les tenir en laisse », confie une amie des personnes incriminées.

Pour K., le comportement des autorités est l’expression d’un mépris et d’une injustice. Ceux qui arrêtent et convoquent au tribunal sont « des hagarines (ils sont méprisants). Ils libèrent la mafia et emprisonnent ceux qui militent pour le bien de l’Algérie. Où va ce pays ? » 

En Algérie, manifester est un délit. A défaut d’écoute, de coopération et de prise en compte des aspirations populaires, les autorités algériennes continuent à s’acharner sur les militants en leur imposant des restrictions en matière de liberté pour se rassembler sur la voie publique, espace devenu le lieu privilégié des hirakistes  pour exprimer leur désaccord avec le système politique et celles et ceux qui le reproduisent, le justifient et le légitiment. 

Les personnes convoquées par le tribunal le 7 janvier risquent plusieurs années de prison. Ces militants ne seront pas seuls puisque la population bougiote a exprimé son « soutien et sa solidarité indéfectibles » sur les réseaux sociaux.

« Les 32  camarades militants convoqués devant la justice sont les dignes fils d’une Algérie de liberté et de justice pour laquelle ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Nous resterons mobilisés jusqu’à leur acquittement définitif. Le combat pacifique continue», martèle un internaute sur la page Facebook de l’un des militants qui comparaîtra demain. 

Ces personnes ne seront pas livrées à elles-mêmes puisqu’un collectif d’avocats s’est constitué spontanément pour défendre ces chantres d’une Algérie « libre et démocratique ». « Une Algérie juste, égalitaire, solidaire et respectueuse des droits de la personne humaine. »

 

Auteur
Nadia Agsous

 




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