De nouvelles décisions gouvernementales préparent une formation au rabais de médecins et de praticiens hospitaliers en Algérie. A la fuite de médecins s’ajoute maintenant des décisions irresponsables. Que va devenir l’hôpital algérien ?
Dans une étude, Boudene Ramzy(*), blogueur et étudiant en médecine à l’université de Constantine, met en perspective les récentes décisions des autorités algériens de créer de nouvelles facultés de médecine et des annexes universitaires du même type dans des villes dépourvues d’institutions hospitalo-universitaires, voire d’un établissement hospitalier digne de ce nom.
Résultat des courses, une formation médicale au rabais et un ravalement du statut socio-professionnel des futurs médecins qui viendront s’ajouter aux légions de diplômés universitaires en chômage. Le constat est accablant.
Décision au doigt mouillé
En juin dernier, lors de sa visite dans la wilaya de Khenchela, à l’est du pays, Abdelmadjid Tebboune avait pris la décision d’ouvrir une annexe de faculté de médecine dans la dite wilaya dépourvue d’un Centre hospitalo-univrsitaire (CHU). Louable initiative a priori… Mais.
La décision d’Abdelmadjid Tebboune est survenue avec une rapidite et une spontanéité qui ont déconcerté plus d’un dans les milieux universitaires. Celle-ci est venue en réponse à l’interpellation d’un citoyen lors d’une réunion qu’il avait tenue avec de soi-disant militants de la société civile locale. C’est ce qu’on appelle diriger au doigt mouiller. Du Tebboune pur !
Pour les spécialistes, l’engagement pris ainsi par le chef de l’Etat devant un parterre de citoyens n’est rien d’autre que l’expression de l’approche populiste qui caractérise la plus part de ses actions à la tête de l’Etat.
« Cette décision, qui nécessite souvent 10 ans d’étude et d’évaluation dans le reste du monde, a été prise par le président de la République algérienne en 10 secondes, dans une scène misérable qui résume la tutelle politique exercée par le régime en place sur l’université et l’indifférence sans fin du pouvoir dans un domaine étroitement lié aux obligations scientifiques et sanitaires de l’État envers ses citoyens, qu’ils soient médecins ou patients », analyse Ramzy Bouden, blogueur et étudiant en médecine à l’université de Constantine.
Et au blogueur de rappeler qu’auparavant, « le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé dans une circulaire relative aux inscriptions universitaires l’ouverture de 10 nouvelles annexes médicales (auxquelles s’est ajouté à la dernière minute celle de la wilaya de Khenchela), en plus des 11 ouvertes l’année dernière, avec un total de 21 annexes, avec la présence de 15 anciennes facultés de médecine au niveau national. Ce qui porte le total à 36 institutions qui enseigneront les sciences médicales à partir de la prochaine rentrée universitaire ! » Epatant bilan !
Poursuivant son analyse, Ramzy Bouden, explique : « Après que le nombre de places pédagogiques ait approché les 13 000 en 2023, cette année, selon mon estimation, il atteindra 18 000 places pédagogiques. A titre de comparaison, ce nombre serait le double de celui de la République française (10 000 places), alors même que nous ne disposons que de la moitié des hôpitaux universitaires (14 contre 30).
C’est dire l’improvisation qui ronge le secteur. Une méthode appliquée partout ailleurs. Dures, dures seront les conséquences de ces inconséquences. Et malhereusement à l’heure des bilans Tebboune ne sera plus là.
Facultés sans hôpital
La plupart des annexes susmentionnées qui ont été ouvertes se trouvent dans des wilayas sans hôpital universitaire. Pire, il y a même des wilayas qui ne disposent même pas d’un établissement hospitalier public décent capable d’assurer la formation appliquée requise par la spécialité médicale, bien que l’objectif déclaré, selon le ministère, est de lâcher la pression sur les principales facultés.
Mais en doublant le nombre de places au niveau des facultés déjà existantes et de leurs annexes affiliées, au lieu de les répartir, signifie que l’objectif visé et non déclaré est la promotion ultérieure de toutes les annexes en facultés autonomes, même si cela se fait sans institutions hospitalières universitaires pour accompagner la formation appliquée des étudiants.
C’est une répétition du scénario des facultés de médecine de Béchar et d’Ouargla, dont les étudiants ne s’exercent pas en institution hospitalière, mais se contentent de cours théoriques, malgré le fait qu’une décennie se soit écoulée depuis leur inauguration. En clair, ici on forme des médecins qui ne mettent pas à l’épreuve leurs connaissances théoriques. C’est dire que leur formation sera terriblement incomplète.
De ce point de vue, on peut imaginer l’ampleur du niveau et de la dilution qu’atteindra une spécialité censée être qualitativement élitiste, s’appuyant avant tout sur une formation verticale centrée autour des grands pôles universitaires des seules grandes villes, comme cela se fait de par le monde.
« La logique soviétique avec laquelle le régime en place traite le système de formation médicale, poursuit Boudene Ramzy, ne supporte aucune justification pratique ou théorique. Le nombre de médecins au chômage augmente, les capacités financières de l’État en matière d’emploi sont limitées et la concurrence en matière de spécialisation est incapable d’absorber l’énorme quantité de médecins ».
Il constate que « le pouvoir en place en Algérie a toujours eu à coeur de diluer l’élite scientifique et culturelle, et force est de constater que le tour est venu pour l’élite médicale de ne pas devenir captive de ses hautes exigences économiques et sociales dues à l’état de spécialisation (…)
La situation risque de se dégrader encore tant que la volonté politique ignorera les solutions radicales en faveur de la logique de dilution quantitative, et sans aucune révision de la réalité de la formation médicale à court terme. Nul doute qu’un avenir noir attend véritablement les Blouses blanches ! »
Synthèse de Samia Nait Iqbal
(*)Boudene Ramzy, étudiant à la faculté médecine, Université de Constantine, blogueur intéressé par les affaires politiques et culturelles arabes et internationales, et collaborateur avec de nombreux sites Web et magazines arabes.
« La logique soviétique avec laquelle le régime en place traite le système de formation médicale, poursuit Boudene Ramzy, ne supporte aucune justification pratique ou théorique. Le nombre de médecins au chômage augmente, les capacités financières de l’État en matière d’emploi sont limitées et la concurrence en matière de spécialisation est incapable d’absorber l’énorme quantité de médecins ».
Faut comparer ce qui se compare tout de meme ! Par Sovietique on fait reference au Communisme Russe, contrairement au Communisme Britanique, Chinoix, Cubain ou Americain. Pourquoi pas COMMUNISME tout court me diriez-vous? La reponse est qu’il y a des variations dans les caracteristiques d’un model a l’autre DU SYSTEME. Oui, UN(1) systeme (Comme formule) et plusieurs Applications. Les variations qui deguagent les differences des systemes sont a trouver dans des propriete’s permanantes ou semi-permanantes d’un systeme a l’autre.
Chacun de ces systemes derive’s dans le sens ajuste’ est CAPABLE d’AUTONOMIE. L’Autonomie est la REFLECTION d’une CULTURE et vis-versa. Des que vous parlez ou pouvez identifier une communaute’ vous identifiez une Autonomie socio-culturelle biensur. La moindre gesticulation de ce regime n’a d’autre interet que de detruire cette structure multiforme de la societe’ Algerienne et Amazigh a plus grande echelle. Une communaute’ qui ne peut generer son centre hospitalo-Universitaire ne le merite pas. La question est: Les Chaouis sont-ils capables de contruire leur propre centre sans apport exterieur?
La reponse est Absolument ! En est-il de meme pour toutes les autres communaute’s, c.a.d. Peuples de la region de maniere generale. Leurs propres existences en temoigne.
Un centre Hospitalo-Universitaire est un mini-EcoSysteme, qui se contruit autour d’une personne avec un Capital Intellectuel et Culturel.
Le pays Chaoui de 2024 Descendant et heritier d’une LIONNE s’est retrouve’ CONTAMINE’ par un TRAITRE LACHE qui a change’ meme son nom, et n’a cesse’ de tourner en rond depuis.
Notons que le toubibs les plus aguerris qui trouvent les voix et moyens pour foutre le camps avec armes et baguages quand ils arrivent ici en occident éprouvent toutes les peines du monde à faire valoir leurs diplômes et compétences…certain-e-s marginalisé-e-s finissent aides-soignants et même boucher ou gargotier…Ce nidham de néo-colons incultes et violents a mis l’Algérie en coupes réglées…Et cela est continu depuis 62 années…!!!