27 décembre 2024
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La résistante Madeleine Riffaud, journaliste et poétesse, est morte

Madeleine Riffaud, sage-femme de profession, était entrée dans la Résistance en 1942 au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

La résistante Madeleine Riffaud est morte, mercredi 6 novembre, à l’âge de 100 ans, a annoncé son éditeur Dupuis, confirmant une information du quotidien L’Humanité (Nouvelle fenêtre), pour lequel elle fut correspondante de guerre. « Une héroïne s’en est allée. Son legs : tout un siècle de combats », a salué le journal, dans lequel elle a couvert les guerres d’Algérie et du Vietnam. 

Le 23 août, jour de ses 100 ans, Madeleine Riffaud avait publié le troisième et dernier tome de Madeleine, résistante (éditions Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, avec Dominique Bertail au dessin et Jean-David Morvan au scénario.

Ce dernier lui a rendu hommage sur Facebook(Nouvelle fenêtre) en publiant une photo d’elle, âgée, posant sur un canapé. « Elle était de plus en plus endormie ces derniers temps, c’était difficile. Elle a eu une vie de bataille et de souffrance, mais ce matin, elle a simplement arrêté de respirer », a déclaré le scénariste à Libération(Nouvelle fenêtre).

« Rainer » durant la Seconde Guerre mondiale

Née en 1924 dans la Somme, cette fille unique d’instituteurs rejoint la résistance à 16 ans. Elève sage-femme à Paris, elle devient agent de liaison avec ses compagnons communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) de la faculté de médecine. Elle devient « Rainer », en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke, pour signifier qu’elle « n’est pas en guerre contre le peuple allemand, mais contre les nazis ».

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Le massacre d’Oradour-sur-Glane, un village de sa jeunesse décimé en juin 1944, provoque son passage aux armes. Le 23 juillet, elle assassine de deux balles dans la tête un gradé nazi sur le pont de Solférino, à Paris. « Je regrette, d’ailleurs, d’avoir tué cet homme. Tu es là. Tu regardais la Seine. Est-ce qu’on peut être méchant, quand on regarde la Seine ? C’était peut-être un type bien. Mais ça… Bon, c’est la guerre », disait-elle.

Correspondante de guerre au Vietnam

Après la Libération, elle veut intégrer l’armée, mais n’a pas 21 ans. Son engagement s’arrête là. Sans nouvelle de ses amis déportés, hantée par le souvenir des geôles, elle plonge dans la dépression comme elle le raconte dans On l’appelait Rainer. Touché par sa détresse, Paul Eluard la prend sous son aile, préface son recueil de poèmes Le Poing fermé, en 1945. Il l’emmène chez Picasso qui la peint – petit visage déterminé encadré par une chevelure brune et épaisse –, lui présente l’écrivain Vercors.

Elle débute ensuite à Ce soir, journal communiste dirigé par Aragon. Puis, pour L’Humanité, elle couvre la guerre en Indochine où Ho Chi Minh la reçoit comme « sa fille ». Elle part clandestinement en Algérie où elle échappe à un attentat de l’OAS (Organisation de l’armée secrète). Elle dénonce la torture pratiquée à Paris contre les militants du FLN (Front de libération nationale). Puis elle repart au Vietnam et couvre, pendant sept ans, la guerre. A son retour, elle travaille comme aide-soignante dans un hôpital parisien et dénonce, dans Les Linges de la nuit, vendu à un million d’exemplaires, la misère de l’Assistance publique.

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