Les élections législatives anticipées en Allemagne tenues ce dimanche 23 février 2025 ont vu la victoire des conservateurs de la CDU/CSU, dirigées par Friedrich Merz, avec un score de 28,5 % des voix. Cependant, l’un des faits marquants de ce scrutin est la montée en puissance du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), qui a recueilli près de 20,8 % des suffrages.
La CDU/CSU revient au premier plan sur la scène politique allemande après avoir perdu les élections en 2021. Friedrich Merz, chef de file du parti, a déclaré que son objectif principal était de « former un gouvernement stable rapidement » afin de répondre aux enjeux économiques et géopolitiques actuels. Toutefois, sans majorité absolue, il devra passer par la case des négociations avec les autres forces politiques pour constituer un gouvernement, tout en excluant une coalition avec l’AfD.
Percée historique de l’AfD et déroute du SPD
L’AfD, réalisé par Alice Weidel, a doublé son score de 2021. Ce score traduit la montée en puissance du parti nationaliste et anti-immigration, à l’image de la percée de l’extrême droite en Europe. Dans un contexte de crise économique et d’inquiétudes croissantes sur la sécurité, l’AfD a su capter une frange importante de l’électorat, notamment dans l’est du pays.
Le Parti social-démocrate (SPD), dirigé par le chancelier sortant Olaf Scholz, enregistre un net recul avec seulement 16,4 % des suffrages, l’un des pires scores de son histoire. Olaf Scholz a reconnu un « défaite amère » et a annoncé qu’il tirerait les conséquences de ce résultat. Les Verts, quant à eux, ont obtenu 11,6 % des voix.
Avec un taux de participation estimé à 84 %, cette élection législative anticipée enregistre un niveau de mobilisation jamais vu depuis la réunification de l’Allemagne en 1990.
Rabah Aït Abache