Il promettait de punir le poète du Hirak Mohamed Tadjadit sur « TikTok ». Le tribunal correctionnel de Montpellier a estimé que Doualemn, agent d’entretien de 59 ans, résidant dans l’Hérault s’était rendu coupable de « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ».
Il fait partie de cette poignée d’agitateurs algériens sur Tik Tok qui se promettaient de punir les opposants algériens établis en France. Tout est parti d’une vidéo mise en ligne sur le réseau social TikTok. L’affaire a débuté le 4 janvier, lorsque Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, ainsi que le préfet de l’Hérault, signalent au procureur une vidéo diffusée sur TikTok par Boualem N., suivi par 138 000 abonnés. Les premières traductions de cette vidéo évoquent un appel au meurtre ; les traductions suivantes parlent quant à elles d’une «correction sévère». La personne visée par ces propos est Mohamed Tadjadit, poète du Hirak qui purge actuellement une peine de prison en Algérie.
Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné jeudi 6 mars « l’influenceur » algérien Doualemn à cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ».
Cet agent d’entretien de 59 ans résidant dans l’Hérault avait publié une vidéo dans laquelle il appelait à « donner une sévère correction » à un opposant au régime, selon le parquet. Lors de l’audience du 24 février, Boualem Naman (de son vrai nom) avait reconnu s’être « emporté ».
Une enquête avait été ouverte et « le tiktokeur» avait été placé en garde à vue le 4 janvier. Il avait été remis en liberté trois jours plus tard puis expulsé dès le lendemain, le 8 janvier, vers Alger. Néanmoins, il avait alors été refoulé par les autorités algériennes, contraignant la France à le reprendre sur son sol. Une décision alors perçue comme un camouflet diplomatique pour le gouvernement français, dans un contexte de tensions entre la France et l’Algérie.
Parallèlement, la préfecture avait notifié à Boualem Naman le retrait de son titre de séjour et une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais ce dernier avait contesté en urgence cette décision et obtenu gain de cause le 6 février auprès de la justice administrative, cette dernière enjoignant « à l’autorité préfectorale de réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois ».
Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il faisait appel afin de mener à bien la procédure d’expulsion.
La rédaction/AFP
Religion ou Jurisprudence, la est toute la question.