Le juge d’instruction du Pôle financier et économique du tribunal de Sidi M’hamed a ordonné la mise en détention provisoire de l’ancien ministre de l’Intérieur, Salah-Eddine Dahmoune, à la prison de Koléa.

Selon le média de langue arabe Echorouk Online qui rapporte l’information, cette décision s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte en février dernier, portant sur des affaires de corruption financière impliquant l’ex-ministre.

Dans le même dossier, Mokhtar Reguieg, ancien directeur du protocole à la présidence de la République, a également été placé en détention provisoire. Reguieg faisait déjà l’objet d’une arrestation dans une autre affaire de corruption, actuellement sous enquête.

Une affaire liée au secteur de la publicité

Selon le même source, l’enquête porte sur des irrégularités dans l’attribution et la commercialisation de panneaux publicitaires à Alger. Les investigations ont révélé que Salah-Eddine Dahmoune aurait joué un rôle dans l’octroi de privilèges indus à une entreprise appartenant au neveu (actuellement en fuite) de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Cette société, bénéficiant d’un monopole illégal sur l’affichage publicitaire urbain, aurait accumulé des milliards de dinars depuis 2006 grâce à des transactions suspectes. Malgré d’importantes dettes envers les municipalités et des infractions fiscales, elle a continué à dominer le marché de la publicité sur les routes de la capitale.

Des accusations de corruption et d’abus de pouvoir

L’ex-ministre Salah-Eddine Dahmoune est poursuivi pour abus de fonction et trafic d’influence durant son mandat en 2019. De son côté, Mokhtar Reguieg est accusé d’abus de fonction, trafic d’influence et blanchiment d’argent.

L’enquête s’élargit désormais à d’autres responsables locaux, notamment plusieurs secrétaires généraux et maires d’Alger. Les 22 et 23 août, plusieurs maires, anciens et en fonction, ont été placés sous contrôle judiciaire. Parmi eux figurent les édiles des communes d’El Biar, Chéraga, Sidi M’hamed, Belouizdad, Bab Ezzouar et El Madania.

Les charges retenues contre eux incluent l’octroi de privilèges indus, la corruption, la passation illégale de marchés et le détournement de fonds publics.

L’affaire suit son cours et la chambre d’accusation du Conseil suprême doit prochainement examiner le dossier de Salah Eddine Dahmoune.

Rabah Aït Abache

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