La prestigieuse assemblée sénatoriale, dite Conseil de la nation ou pour signifier sa haute stature, la chambre haute, celle des sages et des gardiens de la vertu républicaine vient de remettre au vote une partie des sièges.

La démocratie est le sang de la vie d’une nation avec ses turbulences et ses débats houleux. C’est à ce prix qu’elle se gagne. Le FLN a été le plus combattif et le plus convaincant par son projet pour le renouveau d’une Algérie souveraine.

Le parti a gagné 19 sièges mais en a perdu 10. Il reste dans une situation majoritaire mais ne s’est pas réjoui de la victoire relative. Il était habitué à l’écrasante majorité. Il avait déjà du mal à retenir ses larmes lorsque sa situation de parti unique avait disparu, la grande époque de ce parti qui a bâti une nation fière, libre et prospère.

Mais ce n’est pas tout, il est devenu le gardien de la bonne moralité des élections. Des cadres du FLN ont confié à El Watan, lui aussi devenu le lanceur d’alerte pour le maintien de la démocratie, « Nous combattons la corruption, l’argent sale, et les gens de la «chkara». Mais nous avons constaté lors de ces dernières élections portant renouvellement par moitié de la composante du Conseil de la nation que ses pratiques persistent toujours ».

Pour le FLN, la victoire est bonne mais la défense des valeurs morales de la démocratie est encore plus haute. La lutte contre la corruption, l’argent sale et les gens de la « chkara », enfin un parti qui ose s’affronter à la gangrène de l’Algérie.

Depuis 1962 nous attendions ce moment de voir enfin se créer un parti politique au service du peuple, combattant toutes les injustices à son égard. J’ai personnellement eu crainte de ne jamais voir arriver ce jour avant ma mort. Il est enfin arrivé avec la victoire du FLN à la chambre haute.

La modestie est la vertu des grands hommes, la victoire électorale ne leur suffit pas si la mission confiée n’est pas celle de la recherche de la pureté et de la noblesse.

Ils iront au combat contre le gouvernement et le Président de la république. Qu’importe si ce dernier nomme un tiers de l’assemblée, ils se mettront debout comme un seul homme pour affronter le despotisme et les déviances. Ils s’opposeront à toute loi imposée par le président qu’ils jugeront contraire aux intérêts du peuple.

Abdelmadjid Tebboune a enfin perdu son hégémonie, il a maintenant en face de lui un contre-pouvoir puissant qui n’entend pas se plier à ses injonctions. Ils ne lèveront pas tous la main comme des moutons mais feront opposition avec force et courage.

Une nouvelle ère s’est ouverte avec le FLN, nous lui souhaitons une longue vie. Nous sommes sûrs que cela sera exaucé car les longues vies, il les connaît.

Boumediene Sid Lakhdar

1 COMMENTAIRE

  1. Les ambiguïtés du le FLN sont transposables au football. Ce sport se pratique avec un ballon; mais le ballon n’a pas la même forme aux USA qu’ailleurs dans le monde. Les règles, les techniques, …, le foot en a, mais ce ne sont pas les mêmes.
    C’est le même flou avec le FLN. Selon que l’on parle de l’avant 62 ou de l’après 62, les mêmes mots, les mêmes formules n’ont pas du tout le même sens; le programme n’a pas les mêmes objectifs, des militants y’en a mais ils ne représentent pas la même sociologie.
    La raison se trouve sans aucun doute dans les sigles : FLN et NFL ont les mêmes lettres d’acronyme. Même si on sucre un peu le truc genre FLèNe et NèFLe, on s’en sortira pas. Ce sont là sûrement des lettres ambiguës.

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