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mercredi 30 juillet 2025
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Hommage à Rachid Boudjedra, la voix indomptable de la littérature algérienne

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Le 5 juillet 2025, à Alger, l’écrivain Rachid Boudjedra a été honoré par le Cercle des anciens de l’information et de la culture qui lui a remis, en sa présence, la médaille du mérite et de l’excellence.

La cérémonie, sobre mais chaleureuse, s’est tenue à la Madrague, en marge des célébrations du 63e anniversaire de l’indépendance. Le Cercle a salué « une bibliothèque rebelle » et une œuvre majeure de la littérature algérienne contemporaine.

À 83 ans, Boudjedra reste l’un des écrivains les plus puissants et les plus dérangeants de la scène littéraire du Maghreb. Auteur de plus de 30 ouvrages traduits dans plus de 60 langues, il a bâti une œuvre marquée par la complexité, l’engagement et l’insoumission. Son style dense, souvent labyrinthique, déjoue les normes et refuse la littérature d’agrément. Il a aussi été l’un des grands scénaristes du cinéma algérien (Chronique des années de braise, Ali au pays des mirages), et un polémiste sans concession.

Fidèle à lui-même, Rachid Boudjedra a profité de cet hommage pour annoncer la parution prochaine d’un nouveau livre consacré à Gaza, écrit en arabe, et à paraître d’abord à Beyrouth. Ce projet s’inscrit dans une continuité : celle d’une littérature qui n’a jamais cessé de se battre contre l’oppression, les hypocrisies, les replis identitaires et le révisionnisme postcolonial.

Sa récente réapparition dans l’espace public littéraire – après une longue période de silence – coïncide aussi avec la réédition de son pamphlet virulent Les Contrebandiers de l’Histoire, où il dénonce les dérives idéologiques de certains écrivains algériens contemporains, qu’il accuse d’instrumentaliser la mémoire coloniale au profit d’un discours néocolonial.

À une époque où le conformisme gagne du terrain, la voix de Boudjedra, rugueuse et exigeante, reste l’une des rares à ne jamais composer avec le mensonge ni le confort du consensus.

Cet hommage, à hauteur d’homme, n’efface ni les controverses ni les critiques. Il rappelle simplement ceci : dans les ruines culturelles d’un pays en crise, certaines voix continuent de porter loin.

Rachid Boudjedra

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