Coup de tonnerre à l’Assemblée : les députés ont adopté, jeudi 30 octobre, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968, avec l’appui des groupes LR et Horizons.
Coup d’Etat du RN à l’Assemblée ! Au prix de mille renoncements de la droite classique, il vient d’assouvir la soif de vengeance des nostalgiques de « l’Algérie française ».
« C’est une journée que l’on peut qualifier d’historique pour le RN », s’est aussitôt félicitée la cheffe des députés d’extrême droite Marine Le Pen, soulignant qu’il s’agissait du premier texte de son parti approuvé par l’Assemblée, en dépit des oppositions de la gauche, des macronistes et du gouvernement.
Pourtant, certains évoquent le retour de l’OAS à l’Assemblée. Cette organisation terroriste qui a assassiné des milliers d’Algériens, de pieds noirs et tenté de tuer Charles de Gaulle.
Si la résolution n’a pas de valeur législative, Marine Le Pen a demandé au gouvernement de tenir « compte » du vote du Parlement sur son texte, qui appelle à dénoncer l’accord qui offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière d’immigration et de séjour en France. « Nous considérons qu’il n’y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention », a-t-elle insisté.
« Honte au RN » qui « continue sans fin les guerres du passé », a grondé en retour le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, sur X. Le texte a été soutenu par l’alliance RN-UDR, la moitié du groupe les Républicains et la moitié du groupe Horizons, parti d’Edouard Philippe.
Le patron du PS Olivier Faure a lui fustigé le groupe macroniste. « Ils étaient où les macronistes ? Gabriel Attal absent », a-t-il écrit sur X, à propos de l’ancien Premier ministre, à la fois patron du parti macroniste et du groupe à l’Assemblée. « Il nous a manqué une voix. Cette voix qui nous a manqué pour faire face au RN, c’est celle de Gabriel Attal », a abondé devant les journalistes Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste.
Des voix manquantes dans tous les groupes
Gabriel Attal a toutefois lui-même appelé à dénoncer l’accord de 1968, en janvier, pour « poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie », notamment à l’aune de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Mais son groupe était contre le texte du RN.
Le macroniste Charles Rodwell, auteur d’un récent rapport accablant contre ce même accord de 1968, avait justifié par avance un refus, au prétexte d’un supposé vide juridique qui risquerait de « provoquer un déferlement migratoire » dans l’Hexagone, analyse dénoncée par le RN. Toutefois, seuls 30 députés du groupe macroniste sur 92 étaient présents pour voter contre et trois se sont abstenus. Gabriel Attal était présent jeudi matin à un forum sur la transformation durable du tourisme.
Il a cependant manqué des voix dans tous les groupes, y compris à gauche (52 députés LFI sur 72 ont participé au vote, 53 socialistes sur 69, 32 écologistes sur 38, six députés du groupe communiste et ultramarin sur 17). Douze députés MoDem ont pris part au scrutin (10 contre, deux abstentions) et trois députés Liot sur 22 (deux pour, un contre).
L’accord-cadre franco-algérien de 1968 et ses avenants
Les relations entre la France et l’Algérie sont dans un moment de fort tension au point que le dossier migratoire, pourtant en veilleuse, est revenu sur le tapis ces derniers mois. Il a été remis sous le feu des projecteurs en 2023 à la faveur d’un rapport à charge pour l’Algérie de l’ancien ambassadeur et âme damnée de l’extrême droite française, Xavier Driencourt. Un rapport destiné au centre de réflexions Fondapol, très marqué à droite, et publié peu après la sortie en librairie de ses mémoires algériennes (L’Énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger, aux Éditions de l’Observatoire, 2022) qu’il conclut en ces termes : « Nous avons trop souvent tendu l’autre joue après avoir reçu une gifle. » Un rapport venu nourrir la volonté exprimée depuis plusieurs mois par des responsables politiques de droite (l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais aussi les ex-Premiers ministres Edouard Philippe et Gabriel Attal, ou encore Marine Le Pen) de dénoncer l’accord-cadre de 1968.
L’accord-cadre de décembre 1968
Signé par Jean Basdevant, haut représentant envoyé par de Gaulle en Algérie, et Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, cet accord à la négociation duquel a activement participé le diplomate et ancien résistant Stéphane Hessel, alors ministre-conseiller à Alger, restreint les dispositions des accords d’Évian de 1962 qui prévoyaient la libre circulation et installation des personnes d’Algérie vers la France, Algériens comme Français. La libre circulation entre les deux pays avait déjà été freinée avant cette date en raison de l’entrée importante d’Algériens sur le sol français en 1962 : la clause de libre circulation des Accords d’Évian est suspendue en 1964 (accords Nekkache-Grandval). Et dans l’accord-cadre de 1968 un certificat de résidence est imposé aux Algériens. Ce certificat est l’équivalent des cartes de séjour destinées aux étrangers du régime général. Ils peuvent l’obtenir après trois ans de résidence (et non cinq pour les autres ressortissants hors UE) et il est valable dix ans. En cas de regroupement familial, les membres de la famille reçoivent une carte de résident de la même durée que le titre de la personne qu’ils rejoignent. En outre, les Algériens peuvent s’installer à leur compte dans une activité libérale sans autre formalité.
Mais les Algériens subissent des contraintes spécifiques. Ainsi, les étudiants peuvent moins travailler (à mi-temps, au lieu de 60 % du temps de travail pour les autres nationalités) et doivent obtenir une autorisation de travail.
► Plusieurs avenants
Au cours des années suivantes, cet accord-cadre de 1968 a été amendé à trois reprises : en 1985, 1994 et 2001. Ces trois modifications ont rapproché la situation des ressortissants algériens des dispositions de droit commun. Après l’amendement de 1985, les Algériens sont soumis à l’obtention d’un visa pour entrer sur le territoire français. Après celui de 1994, le certificat de résidence d’un ressortissant algérien périme si ce dernier passe plus de trois ans consécutifs hors du territoire français, disposition qui s’applique aussi dans le droit commun. Enfin, en 2001, un dernier accord instaure des passe-droits — en particulier hospitaliers – destinés à l’élite algérienne.
En 2007, un aménagement (de niche) signé par Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, et par Mourad Medelci, son homologue algérien, et destiné à faciliter la circulation de détenteurs de passeports diplomatiques en les exemptant de visa, a été « suspendu » par le ministre de l’Intérieur le 17 mars dans le cadre de la « réponse graduée » aux autorités algériennes, répliquant à leur refus d’accueillir leurs ressortissants expulsés du sol français.
Par ailleurs, comme l’accord-cadre de 1968 relève du droit international qui prime sur le droit français, les Algériens vivant en France ne sont pas soumis aux dernières lois (qu’elles soient favorables ou défavorables pour les migrants) votées sur l’immigration depuis 2001. Ils sont ainsi exclus de dispositifs tels que le « passeport talents », qui répond au concept vanté par Nicolas Sarkozy d’une « immigration choisie », ou encore à la régularisation par le travail qui doit passer par le seul exercice d’un métier dit « en tension » ou pour raison humanitaire. « Quand vous mettez tout dans la balance, les ressortissants algériens perdent plus qu’ils ne gagnent et ils auraient intérêt à renégocier ce traité », juge le professeur de droit public Serge Slama.
Que se passerait-il en cas de dénonciation de l’accord-cadre ?
En droit international, seul le président peut dénoncer ou ratifier des traités. « Quand on dénonce un accord international, on n’est pas tout seul à interpréter ses conséquences, explique le politologue Patrick Weil, pour qui une dénonciation serait une erreur. En France, le sénat affirme que les Algériens seraient soumis au droit commun, mais les Algériens, eux, estiment que l’on reviendrait aux accords d’Évian. Dans une situation de tension et de crise, l’Algérie pourrait décider de se replacer immédiatement dans l’esprit des accords d’Évian, et inciter ses ressortissants à se rendre massivement en France. Que ferait la France ? Elle n’a pas intérêt à se placer dans une situation d’incertitude dont la sortie dépendra moins d’elle encore qu’aujourd’hui. »
Avec Rfi/AFP


Je répondrais à P. Weil que les algériens viennent déjà en masse par tous les moyens !
Il serait bon que cessent « ces relations quasi incestueuses « et que les 2 pays aient des relations comme avec les autres pays.
Comme on peut le voir dans la répartition des votes de tous les partis, d’autres que G. Attal étaient abscents car ils ont bien compris que la majorité de la population française ( y compris ceux d’origine algérienne ou étrangère tout court ) est pour cette résolution.
Votre Président et ses gouvernements successifs sont en grande partie responsables de cette situation aiguë.
Tout cela est vraiment désolant !
On ne peut pas passer son temps à insulter la France et les Francais et s’attendre qu’il n’y ait pas de réactions de leur part ,à force de tirer sur la corde elle a fini par casser , tous les Algériens même ceux qui vivait sans poser de problèmes vont en payer les pots cassés et ce n’est qu’un début
L’Algérie est un pays indépendant de la France, depuis 1962.
Il est temps que ce pays se comporte en adulte et arrête de se poser toujours en victime.
Après tout, en France, un Algérien est un étranger, non? Pourquoi aurait-il plus de droits que tous les autres étrangers ?
Oui, je sais, vous me répondrez que ce n’est pas pareil : l’Algérie était un département français, etc, etc.
Mais, que faire alors des postures de NIF, d’honneur mal placé, d’affirmationd e souveraineté à toutes les sauces , … des dictateurs qui nous tiennent en laisse ?
Un peu de courage et pour une fois que l’Etat algérien saisisse cette occasion pour dénoncer lui-même ces fumeux accords de 1968 et affimer par là son indépendance, enfin, totale !
AMEN.
La fascisation a trouvé porte ouverte à gauche. Comme au Vel d’hIv plusieurs bien pensant feignaient de ragarder ailleurs quand on embarquaient des Juifs. Aujourd’hui les fascistes se revendiquent meme du sionisme, parce que les rapports de forces ont bien changé depuis, donc comme de tradition, le facho sait flairer le sous. Bien au contraire cet acte est contre les entreprises francaises lesquelles vont subir les effets boomerang. Bien entendu le parlement francais a le droit de dénoncer cet accords, de meme les algériens dans le choix de partenaires.
On est passé des salamalecs aux ruptures définitives des relations.
La fascisation a trouvé porte ouverte à gauche. Comme au Vel d’hIv plusieurs bien pensant feignaient de ragarder ailleurs quand on embarquaient des Juifs. Aujourd’hui les fascistes se revendiquent meme du sionisme, parce que les rapports de forces ont bien changé depuis, donc comme de tradition, le facho sait flairer le sous. Bien au contraire cet acte est contre les entreprises francaises lesquelles vont subir les effets boomerang. Bien entendu le parlement francais a le droit de dénoncer cet accords, de meme les algériens dans le choix de partenaires.
Le fln poste 1962 n’a jamais reconnu les accords d’Évian , la preuve ces accords ont été complètement truqué pour devenir l’accord de mai 1968 et le gouvernement français de l’époque a été d’accord avec ce trucage pour appuyer cette dictature naissante incarné par les arabio islamo baathist du fln, et le jour d’aujourd’hui face à l’échec de ces dictatures, c’est devenu un enjeu migratoire qui submerge pas uniquement la France mais a l’échelle du continent notamment avec. la libéralisation de libre circulation entre état mbr.