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Louisa Hanoune plaide pour une « année de détente » politique 

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À l’approche d’échéances politiques déterminantes, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, appelle à une détente politique fondée sur une amnistie générale des prisonniers d’opinion.

Dans une intervention devant les militants du bureau Alger de son parti, elle articule revendications démocratiques, défense de la souveraineté nationale et participation électorale, esquissant une sortie de crise par l’apaisement et le jeu institutionnel.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé à une approche plus clémente et à une détente politique face à des dossiers judiciaires qu’elle juge sensibles, lors d’une allocution devant les militants du bureau de wilaya d’Alger de son parti.

Évoquant le dossier des condamnés à mort dans l’affaire du lynchage à mort de Djamel Bensmail à Larbaâ Nath Irathen, survenu à l’été 2021, elle a souligné que plusieurs personnes avaient été arrêtées, jugées et lourdement condamnées, certaines à la peine capitale, y compris, selon elle, des individus interpellés pour leur simple présence sur les lieux des faits.

Louisa Hanoune a également plaidé pour la libération de Chérif Mellal, ancien président de la JS Kabylie, estimant son incarcération injustifiée. Elle a affirmé qu’aucun crime économique ne pouvait lui être reproché et qu’il n’existait, selon elle, aucun lien entre lui et le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

La cheffe du PT a enfin demandé l’élargissement de l’ancien secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, pour des raisons humanitaires, invoquant son âge avancé et son état de santé.

L’amnistie comme socle du « climat de confiance »

Intervenant dans un contexte marqué par une crispation persistante de l’espace politique, Louisa Hanoune a appelé à faire de l’année 2026 une « année de détente nationale ». Selon elle, la consolidation du front intérieur ne peut se faire sans un geste politique fort en direction des détenus poursuivis pour leurs opinions ou leurs engagements. 

La leader du PT plaide ainsi pour une « amnésie générale », destinée à clore les séquences de tension accumulées ces dernières années. Cette mesure, adressée directement aux plus hautes autorités de l’État, vise à restaurer un climat de confiance entre institutions et société, condition jugée indispensable à la crédibilité du processus politique à venir.

Dans cette perspective, elle a également réitéré ses appels à la levée des restrictions pesant sur les libertés syndicales et médiatiques, estimant que l’apaisement ne saurait être uniquement juridique, mais doit s’inscrire dans une ouverture démocratique réelle.

Le choix du terrain électoral

Malgré ses critiques du contexte politique actuel, Louisa Hanoune a confirmé la participation du Parti des Travailleurs aux prochaines échéances législatives. Un choix assumé, présenté comme un pari sur le changement par les urnes plutôt que par la rupture.

Pour le PT, ces élections constituent un moment « charnière », à la fois pour peser sur les orientations économiques et sociales, et pour renforcer la légitimité des institutions face aux pressions internes et externes. La participation électorale est ainsi conçue comme un prolongement du combat pour la souveraineté, et non comme une caution au statu quo.

Souveraineté nationale et front intérieur

Ce plaidoyer pour l’apaisement s’inscrit dans un discours plus large sur la protection de l’intégrité nationale. Réagissant aux tensions liées aux mouvances séparatistes et aux appels à l’ingérence étrangère, Louisa Hanoune a minimisé leur portée réelle, tout en mettant en garde contre les effets contre-productifs d’une approche exclusivement sécuritaire. Une rhétorique ancienne, chère à Louisa Hanoune depuis les années 1990, années depuis lesquelles elle tient le parti d’une main de fer.

Selon l’inamovible patronne du PT, la meilleure protection contre les tentatives de déstabilisation réside dans le règlement des problèmes internes, l’élargissement des libertés et la réconciliation entre l’État et la société. « L’immunité du pays se construit politiquement », a-t-elle insisté, liant explicitement souveraineté et démocratie.

Une lecture critique des dynamiques régionales

Sur le plan géopolitique et économique, la secrétaire générale du PT a parallèlement durci son discours à l’égard de certaines puissances étrangères, notamment les Émirats arabes unis. Elle a appelé à une révision radicale des partenariats économiques jugés sensibles, estimant que certaines présences étrangères dans les infrastructures stratégiques constituent un risque pour la souveraineté nationale.

Ce positionnement s’inscrit dans une vision cohérente : la défense de l’indépendance économique et politique de l’Algérie va de pair, selon elle, avec la consolidation du front intérieur par l’apaisement et la justice politique. Un front largement fragmenté par le pouvoir autoritaire que Louisa Hanoune justement ne critique point. Bien au contraire, n’a-t-elle pas cautionné les 20 ans de règne de Bouteflika et sa clique ? Comme actuellement, après l’intermède du Hirak/Tanekra, son discours est devenu naturellement « compréhensif » avec le pouvoir.

Samia Naït Iqbal

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