Samedi 6 novembre 2021
Gazoduc GME : le Parlement européen appelle l’Algérie à revenir sur sa décision
Rebondissement dans l’affaire du gazoduc Maghreb-Europe fermé par les autorités algériennes. Le Parlement européen a adressé un message à l’Algérie l’appelant à revoir sa décision concernant la rupture de ses exportations de gaz via le gazoduc Maghreb-Europe (GME).
« L’annonce par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, de la suspension des relations commerciales entre la société nationale Sonatrach et l’ONEE (…), ainsi que le non-renouvellement de l’accord d’approvisionnement en gaz qui a expiré le 31 octobre, est une source de grave préoccupation », a indiqué dans sa lettre, le chef de la délégation du Parlement européen, Andrea Cozzolino.
Andrea Cozzilino rappelle à l’Algérie que « cet accord d’approvisionnement concerne directement, non seulement le Maroc, mais aussi l’Union européenne ».
Le chef de la délégation du parlement européen estime que quelles que soient les raisons qui ont motivé une telle décision, « l’utilisation de l’approvisionnement en gaz comme moyen de pression ne saurait constituer une solution appropriée ».
Sur la base de ces éléments, le président de la Délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb (DMAG), appelle le gouvernement algérien à « reconsidérer cette décision et à reprendre la voie du dialogue ». Par la même occasion, il a appelé le Service européen d’action extérieure et la Commission européenne « à engager une initiative diplomatique afin d’encourager les autorités algériennes à revoir leur décision ».
Abdelmadjid Tebboune a ordonné, le 31 octobre, la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), et le non renouvellement de l’accord. Cette décision a mis fin à livraison du gaz algérien au Maroc, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), à partir du 1er novembre 2021. Ce gazoduc fournissait 10 milliards de mètres cubes par an, transitant par le Maroc avant de traverser la Méditerranée par le détroit de Gibraltar. L’Algérie a avancé des garanties d’approvisionnement il y a quelques jours à l’Espagne.
Mais la crise survient à un moment de grosse tension sur le prix du gaz au niveau mondial. Pour rassurer l’Espagne quant à son approvisionnement en gaz, l’Algérie a évoqué la piste de l’augmentation de la capacité d’un deuxième gazoduc et le recours aux méthaniers. L’Espagne, qui reçoit la moitié de son gaz d’Algérie ne semble pas convaincu par la solution proposée par l’Algérie, d’où l’intervention du Parlement européen auprès de l’Algérie.
L’Algérie cédera-t-elle aux pressions du Parlement européen ?