Mardi 9 avril 2019
Abdelkader Bensalah, président par intérim
Le Parlement, réuni en ses deux Chambres (Conseil de la Nation et l’Assemblée populaire nationale), mardi à Alger, a pris acte de la déclaration de vacance définitive du poste du président de la République, à la suite de la démission de M. Abdelaziz Bouteflika.
Comme nous l’annoncions, Bensalah a été intronisé pour mener l’intérim. Par 453, il a désigné Abdelkader Bensalah, président par intérim pour 90 jours. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple », a-t-il déclaré devant le Parlement. « C’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution ». Cette décision est en effet conforme à ce que prévoit la Constitution algérienne, mais va à l’encontre de ce que réclament les Algériens, qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ de l’ensemble du « système » Bouteflika, dont Abdelkader Bensalah est issu.
Mardi matin, à Alger, des centaines de d’étudiants descendus dans la rue scandaient « Dégage Bensalah! » et « Système dégage », devant la Grande poste. Les partis d’opposition ont boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider la nomination de Bensalah.
L’homme a un long parcours dans les arcanes du pouvoir. Abdelkader Bensalah fait partie de ce système aujourd’hui décrié. Il est un cacique du pouvoir FLN. Il a été député en 1977 à l’ère du parti unique. Après avoir dirigé le conseil national de transition de 1994 à 1997, il sera à la tête du RND et au coeur de la monumentale fraude électorale aux législatives de 1997.
De 2002 à 2019, il sera président du Sénat, cautionnant de fait toutes les décisions de l’ancien président Bouteflika.