Jeudi 7 mars 2019
Bouteflika menace les mères algériennes
Alors qu’elle s’apprêtent à se mobiliser contre son 5e mandat, Bouteflika, dans un message diffusé par l’APS ce jeudi par l’APS, menace les Mères algériennes d’un chaos babylonien si d’aventure elles transforment ce 8 mars, Journée internationale de la Femme qu’il veut et entend être «une occasion d’évaluation » en une « journée revendicative ».
Ainsi, après les avoir abreuvées de congratulations aux seules fins de ses égos, «en reconnaissance du fort et inestimable appui qu’elles m’apportent depuis mon accession au pouvoir, dans l’accomplissement de ma mission au service de l’Algérie, ô combien glorieuse est-elle », soulignant sa politique de la Concorde et de réconciliation nationale auxquelles, se plait-il à écrire effrontément, ces mères algériennes « ont été les plus forts soutiens (…) pour le sauvetage de leurs enfants et de leur patrie», voilà qu’il déverse son fiel et les menace de tous les cataclysmes babyloniens.
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Cette menace est toujours aux aguets de l’étranger, et viendrait cette fois, non plus de harkis, ou de forces réactionnaires, mais de « haineux », d’« envieux, et de « conspirateurs » n’ayant pas digéré le fait que l’Algérie ait échappé à « la déferlante du printemps arabe » : « Nombreux sont les haineux à l’étranger à regretter que l’Algérie ait traversé, grâce à vous Algériens et Algériennes, paisiblement et sereinement, la déferlante du printemps arabe. Ces cercles, qui nous envient notre liberté, l’indépendance de notre décision et nos positions justes, n’ont jamais cessé de conspirer contre notre pays ». Autrement dit, celui qui vit présentement cette même déferlante de la Révolution du Jasmin, de manière, dirions-nous, pour le moment, galante, exhorte les Mères algériennes à la responsabilité, à leur sagesse méditerranéenne, afin de contrer toute tentative de récupération du mouvement de protestation pacifique dont il renouvelle son « salut ».
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Il tient à rappeler et à souligner à ces Mères que l’Algérie ( qu’il n’a jamais, dans ses discours élevée symboliquement à l’incarnation de La Mère) est cernée de toute part d’innombrables menaces, de l’intérieur et de l’extérieur, se posant ainsi, en tant que, Président-messie d’un 5e mandat, mort ou vif, comme le sauveur, le Zorro octogénaire d’un pays assiégé : « En rappelant ces glorieuses pages de la mobilisation de la femme algérienne pour la défense de la patrie, je tiens à souligner que l’Algérie continue à être confrontée à plusieurs menaces, de l’extérieur et autant de défis à l’intérieur… »
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Ces menaces, écrit-il, au moment où son ministre des Affaires étrangères annone de vieux textes insipides sur la paix en Syrie, grouillent aux frontières du pays, le disant quitte à nier sa propre politique de la « concorde » et de la paix revenue sous son règne. Ainsi, en sous-entendus, il met la Mère algérienne devant le fait accompli : ou elle rappelle ses fils assagis dans son giron, à l’ombre bienfaitrice du règne du Père de la Nation qui vient à peine de se relever de ses meurtrissures, ou c’est le chaos, le terrorisme qui déferlera du voisinage : « autour de nos frontières se jouent des crises et des tragédies induites par le terrorisme dans certains pays de notre voisinage, alors qu’au niveau mondial, notre nation arabe continue à être en bute à des conflits, des dissensions et même des tragédies sanglantes. Et même si Allah, dans sa grande bonté, a voulu que l’Algérie soit à l’abri de toute cette tourmente, nous nous devons d’être prudents et vigilants afin de préserver notre cher pays… ».
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Enfin, ainsi avertie, la Mère algérienne, prise ainsi en otage, est sommée, ce 8 mars, à lancer ses youyous stridents en faveur d’un 5e mandat lourd de tous ces avertissements. A défaut, ce sera la fitna et le chaos : « … appeler à la vigilance et à la prudence quant à une éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, de l’intérieur ou de l’extérieur, qui pourrait, qu’Allah nous en préserve, susciter la Fitna et provoquer le chaos avec tout ce qu’ils peuvent entrainer comme crises et malheurs… ».
Les scribes de Bouteflika puisent dans la vieille rhétorique discursive de Bouteflika qui, depuis son élection, n’ a cessé de menacer à tout-va. Son règne est en lui-même une menace. Les Mères algériennes, de ces intimidations de dernières minutes, elles ont font des ritournelles…
R.M