25 novembre 2024
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Bouteflika est devenu un risque pour l’Europe

Cinquième mandat

Bouteflika est devenu un risque pour l’Europe

Il y a vingt ans, ils avaient décrété ce qui est bien pour nous. Un civil à la place d’un pouvoir militaire, « pour faire entrer l’Algérie dans la modernité. »

Un civil providentiel, gage de démocratie, d’une République moderne, une République comme on en montre à la télévision justement, avec de belles femmes, la joie de vivre, la souveraineté populaire, le travail pour tous, l’État de droit, le savoir, la culture, l’alternance au pouvoir… La liberté. La liberté de parler, d’aimer, de marcher la nuit, la grâce d’exister… Comme à la télévision. 

Aujourd’hui, les laudateurs d’hier ont changé de langage. « Comment sauver l’Algérie du naufrage ? », s’interrogent les débatteurs, français et allemands, de la chaîne Arte. « Bouteflika était au courant qu’il se représente ? », ironise la journaliste de l’hebdomadaire Marianne. La rédactrice en chef de La Croix va plus loin en écrivant  que Bouteflika est donc appelé à « poursuivre son oeuvre », pour reprendre l’expression du responsable du FLN, une « œuvre », précise la journaliste, qui se solde par une croissance qualifiée de « léthargique » par la Banque mondiale dans son rapport d’avril 2018. Pauvreté, corruption, chômage élevé – avec une moyenne de 11,7 %, mais qui peut atteindre le double ou le triple selon les régions – et touchant surtout les plus instruits, les jeunes et les femmes. Résultat, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) classait l’an dernier les Algériens dans « le top 5 des candidats à l’émigration clandestine…. »

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il y a 20 ans, tout heureux d’apprendre le départ de Liamine Zeroual, et l’arrivée au pouvoir de cet homme superficiel, exultant à l’idée que l’Algérie changeait de carapace, qu’ils n’allaient plus avoir affaire à l’Algérie de Boumediene qui n’avait jamais mis les pieds en France, ou celle de Zeroual qui avait refusé de serrer la main à Chirac à l’ONU, celle, bourrue, des colonels arrogants, ils accompagnaient Bouteflika en train de descendre les Invalides sur un tapis rouge en compagnie de Jacques Chirac, toutes les portes de France s’ouvrant devant lui, les plus prestigieuses portes de l’Hexagone, celles de l’Hôtel de Lassay, du Palais de l’Élysée, et du Palais du Luxembourg !

Bouteflika citait Tocqueville et faisait serment de réaliser l’inimaginable : « Je suis en train de réhabiliter l’État et je suis en train de mettre l’Algérie sur les exigences de l’an 2000, c’est-à-dire une nécessaire et inévitable modernisation. » 

C’était il y a vingt ans, du temps où l’amuseur amusait.

Aujourd’hui plus personne n’a le cœur à rire. À Paris, on semble avoir compris que Bouteflika n’est plus seulement un poids encombrant, il est devenu un risque majeur pour toute la région. À quel prix aura-t-il son cinquième mandat ? L’extinction de l’Algérie sur le plan économique, diplomatique et politique à un coût terrible que l’Europe, la France en tête, n’est pas disposé à payer.

Plus l’Algérie s’appauvrit, plus l’instabilité social et politique va s’aggraver et plus le cauchemar de voir débarquer des centaines de milliers d’Algériens en Europe devient vraisemblable. À Paris, comme à Berlin, en tout cas, il fait l’objet de profondes études et concertations. 

Ces deux capitales disposent des chiffres réels : elles savent que l’Algérie de Bouteflika est ruinée par la corruption et la mauvaise gestion et que l’instant fatidique approche.

Nous y reviendrons.

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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