Mardi 29 décembre 2020
Lounis Aït Menguellet revisité : « Taqsit-ik » ou le récit perpétué
Dans la série des titres peu connus de Lounis Aït Menguellet, nous vous proposons une traduction de « Taqsit-ik » tiré de l’album Aqvaïli sorti en 1984. Mot à mot « Taqsit-ik » signifie ton récit. C’est le récit de la survivance. Celle de nos tribus (au sens affectif) en général, celle du Kabyle en particulier.
Il faut dire que les sujets développés dans Aqvaïli gravitent autour d’une thématique centrée sur le Kabyle et la Kabylie. Le regard est sans appel, Lounis glorifie la langue tout en mettant en relief nos carences, nos petits et nos grands défauts d’humanoïdes.
Au vu de ces malheureuses empoignades entre nos géants de la politique Saïd Sadi et Ferhat Mehenni, il est bon de laisser couler la rhétorique infaillible de Monsieur Aït Menguellet et que nos deux ex-compères réécoutent le titre Aqvaïli. Malheureusement, nous le savons bien, Taqsit enssen tuggi ats’ekfou !
«Taqsit-ik», le récit perpétué
Ton récit n’a pas de fin
Malgré le temps assassin
Si on le transformait en couplets
Il surpasserait les astres en quantité
Ton récit cherche une issue
Même si moult époques il a traversé
Même si nous en rallongeons les épopées
Viendra le jour où par le temps il sera figé
Toute lésion besoin d’un pansement
Tout pansement a besoin d’une lésion
C’est notre chair que nous consommons
Sous les mots nos plaies nous dissimulons
Nous savons exprimer la vérité
Mais nous savons aussi piéger
Notre frère quand il apparait
Ton récit n’a pas de fin
Malgré le temps assassin
Si on le transformait en couplets
Il surpasserait les astres en quantité
Ton récit cherche une issue
Même si moult époques il a traversé
Même si nous en rallongeons les épopées
Viendra le jour où par le temps il sera figé
Quand Il y en a un qui réfléchis
Il y a un autre qui assombrit
Pendant que d’aucuns sont malmenés
Ils ont beau chercher
Rien par eux n’est trouvé
Un Homme parmi eux serait peiné
Il en serait affecté
Vers l’obscurité embarqué
Ton récit n’a pas de fin
Malgré le temps assassin
Si on le transformait en couplets
Il surpasserait les astres en quantité
Ton récit cherche une issue
Même si moult époques il a traversé
Même si nous en rallongeons les épopées
Viendra le jour où par le temps il sera figé
À l’ombre tu cherches le soleil
Ta vie n’est qu’atermoiements
Sous le soleil tu cherches l’ombre
Tu espères le changement
Tu ne sais pas encore
Combien toi le Kabyle tu fais pitié
Combien nous les kabyles faisons pitié