Le Matin d’Algérie a fait état, il y a moins d’un an, de la parution du premier tome d’«Œuvres en partage» de Jacqueline Brenot. Il s’agit d’un recueil regroupant les chroniques parues, semaine après semaine, dans le Chélif et donnant à voir ce qu’est la littérature algérienne d’expression française d’aujourd’hui.

« Œuvres en partage II » vient de paraître aux mêmes éditions pour notre plus grand bonheur. Une trentaine de chroniques littéraires nous offre une lecture détaillée sur ce pan de la culture algérienne qui ne demande qu’à être découverte par les néophytes. Jacqueline Brenot nous convie à approcher certains ouvrages pour mieux les choisir et les appréhender une fois ces mêmes ouvrages achetés. 

Ces chroniques nous ouvrent des fenêtres qui donnent sur un paysage original et divers qui s’étale de plaines en vallées dont la sinuosité déroule pour nous les caractéristiques d’une société que l’auteure de ces mêmes chroniques a appris à connaître de l’intérieur.

Dans sa préface, Djilali Bencheikh assure qu’« Avec sa plume sensible qui perce à jour l’âme du roman et de son auteur, la native d’El Mouradia nous offre des pages goûteuses, d’une rare richesse documentaire. Toutes les œuvres sont empreintes de l’Histoire immédiate qui hante les diverses générations de l’Indépendance, dans la diaspora, comme au pays. On y remarquera la percée des plumes féminines et celle d’une jeunesse dont le talent époustouflant épate les anciens. » 

De Baya, rapsodie algéroise du regretté Aziz Chouaki à Orages de Hedia Bensahli en passant par Le jour où Pelé d’Abdelkader Djemaï, une échappée vers les paysages panoramiques de cette littérature qui nous interpelle et qui nous guide en même temps qu’elle nous fait passer ces moments magiques qui nous rapprochent du centre tellurique de la société algérienne. Et Jacqueline Brenot ne se contente pas de rédiger des papiers uniquement sur le roman, genre-roi par excellence, elle écrit également sur la poésie en mettant en avant le talent d’Amina Mekahli ou les reportages-souvenirs comme Terre de ma mère de Djilali Bencheikh et Sophie Colliex ou des livres collectifs comme La révolution du sourire paru aux éditions Frantz Fanon.

Dans ce livre si bien écrit, on trouve le canevas des romans mais aussi le lien qui unit le livre à l’Algérie. La plume de Jacqueline Brenot est riche, concise, sobre, touchante parfois, cristalline et fluide toujours. Nous avons affaire, à l’évidence, à une amoureuse de l’Algérie et de la littérature algérienne. Et cet amour ruisselle des pages qu’elle nous offre.

Son honnêteté et sa fidélité sont constantes et ce livre en est la preuve.