Vendredi 10 septembre 2021
Corruption et transferts frauduleux de capitaux : les grands travaux d’Hercule
La grande saignée de l’économie nationale au travers des frontières Est-Ouest et Sud de notre pays devenues les passoires de la contrebande des produits subventionnés par l’Etat comme les denrées alimentaires, le lait en poudre pour bébés, la semoule, l’huile, le sucre et les carburants, etc…, a eu son époque glorieuse.
Depuis l’affaire Hadj Bettou jusqu’à de nos jours, cette mécanique de corruption a rendu le système dirigeant inactif et presque dépassé malgré les dénonciations et les alertes répétées jusqu’à un haut niveau contre ce fléau à grands risques.
Ce phénomène qui a pris une grande ampleur avec ses ramifications mafieuses à l’intérieur comme à l’extérieur du pays allait porter un grand coup à l’économie nationale avec ses retombées sur les clivages sociaux et la déstabilisation ans le pays. D’ailleurs c’est ce qui amené l’armée depuis quelques années à prendre le taureau par les cornes en s’attaquant en renfort à ces pratiques criminelles le long des frontières du pays et ces magouilles qui tiennent beaucoup d’un sabotage économique et sécuritaire touchant jusqu’aux intérêts suprêmes de la nation.
Hadj Bettou n’a pas fait que des émules dans la contrebande aux frontières, il a aussi porté l’appât du gain facile et de la corruption jusque dans les arcanes du système politique puisque des ministres en exercice, des barons de l’importation, des oligarques aux dents longues et même des généraux-majors de l’ANP se sont mis de la partie en redoublant d’influence et d’ingéniosité chacun dans son domaine pour profiter au maximum de ce filon en or.
La surfacturation des produits, les transferts triangulaires, les sociétés écrans avec leur réseau d’intermédiaires à l’étranger, rien n’est laissé au hasard pour détourner des sommes colossales de deniers publics où l’Etat algérien et ses banques sont tournés en dindon de la farce dans ces marchés de dupe où il n’ont vu que du feu.
Pourtant, les textes du code des marchés publics interdisent les transferts triangulaires, les sociétés à prête-nom ou intermédiaires dans les transactions commerciales.
Qu’à cela ne tienne, la chasse aux trésors a fait aussi prospérer intra- muros, les pick-pochettes et les pick-valises dans les contrôles aux frontières. Ils ont trouvé leur compte dans ce créneau déshonorant puisqu’ aucune directive administrative n’est venue mettre fins à ces dépassements.
Pour toutes ces raisons, la lutte contre la corruption, les finances triangulaires et les pratiques mafieuses entrent dans les grands travaux d’Hercule que le gouvernement actuel se doit d’entamer en urgence avant d’envisager d’autres perspectives d’avenir, quitte à paralyser toutes les institutions de l’Etat comme cela a été fait en Tunisie.