Lundi 26 avril 2021
Algérie : la longue marche vers la modernité
Un large mouvement populaire et un foudroyant sursaut de dignité du peuple algérien inaugurent l’année 2019, visant à se réapproprier son destin longtemps confisqué. Il amorce une dynamique historique et ouvre une perspective salutaire : la révolution pacifique.
L’émergence de ce mouvement est en fait, l’expression d’une révolte pacifique, parfaitement légitime contre un système qui n’a rien à offrir au peuple et contre la modernité inachevée, tronquée et trompeuse qui l’accompagne depuis le mouvement de libération national.
Le peuple Algérien, depuis, affiche d’une façon émouvante son aptitude collective à accepter le progrès le plus audacieux et revendique, ainsi, son aspiration à vivre dans une société moderne. Il s’agit, en effet, d’un mouvement inédit, l’exemple rarissime qu’ait connus l’histoire contemporaine de l’Afrique du nord, et est devenu, depuis, le lieu commun du peuple algérien.
Si beaucoup ont mis le doigt sur la part considérable d’inspiration, d’énergie et de disponibilité positive qu’il soulève et suscite au sein des masses populaires, très peu ont écrit sur ses insuffisances, les dangers du dévoiement et de récupération qu’il court. Nous sommes, en effet, entrés dans une phase de renaissance des résistances et des flux des luttes d’émancipation dont il nous faut être attentifs pour analyser les directions et les chances de son développement et de son aboutissement. Pour mieux la comprendre et évaluer son impact, nous devons l’envisager sur la longue durée et analyser, ainsi, sa composante et ses rapports avec le système et sa périphérie.
L’erreur fatale du régime est de croire que l’émergence de ce mouvement historique revendiquant une nouvelle république basé sur la restauration de la démocratie véritable, la justice sociale et la souveraineté nationale est la résultante de l’irruption sur la scène nationale d’un peuple culturellement et politiquement arriéré, immature, manipulé, incapable donc de comprendre la portée politique et historique d’un impératif changement. D’ailleurs, cette propagande largement diffusée et relayée par les médias inféodés au système est fondée sur le préjugé que seul le régime peut changer les choses.
Il suffit, pourtant, d’un rétrospectif historique pour se rendre à l’evidence que ni le système, ni les islamistes ne veulent de modernité et de démocratie pour notre pays. Leur objectif exclusif est de faire avorter le mouvement démocratique pleinement assumé et fortement revendiqué par le peuple et, à cette fin, perpétuer à jamais la soumission de l’Algérie aux forces conservatrices et rétrogrades.
On comprend mieux alors que le conflit géostratégique principal de cette révolution soit porté sur cette voie. Voilà, pourquoi la lutte pour la démocratisation laïque prend aujourd’hui une dimension décisive dans le mouvement actuel qui oppose la perspective d’une émancipation du peuple algérien à celle du conservatisme et de l’islamisme politique. La duplicité cynique du discours du système sert parfaitement ses objectifs, et son soutien de fait à l’islamisme politique pense annihiler les capacités de la société algérienne à être au diapason du monde moderne.
Repères historiques
On ne peut comprendre les origines de cette duplicité que par une lecture approfondie des soubresauts historiques et des débats politiques, idéologiques et culturels qui se sont déployés dans l’histoire du mouvement national. Historiquement, le système politique Algérien assoit son hégémonie sur deux fondements : l’exclusivisme identitaire et l’autoritarisme.
L’exclusivisme identitaire qui a constitué le soubassement idéologique et le socle politique sur lequel a été bâti le système a fait son apparition dans les rangs du mouvement national dans les années trente, lorsque les thèmes de l’émancipation et du devenir de l’Algérie s’étaient posés.
Pendant cette crise, deux visions diamétralement opposées s’étaient, alors, affrontées : l’une représentée par Imache Amar qui revendiquait une Algérie algérienne, englobant, de fait, le pays dans sa diversité et pluralité culturelle, linguistique et identitaire, l’autre, incarnée par Messali El Hadj, sous l’influence de Chakib Arslan, qui réduisait l’Algérie à la conception du moule de l’arabo-islamisme, remettant en cause l’histoire plusieurs fois millénaires de l’Algérie.
Cette situation a connu un rebondissement en 1949, pendant la crise berbériste durant laquelle les deux projets se sont de nouveau et violemment affrontés et qui prit fin par l’exclusion des principaux porte-paroles des berbéristes et des partisans d’une nouvelle organisation territoriale du PPA/MTLD.
Quant à l’autoritarisme, son hégémonie s’étale sur deux temps : le premier à l’issue de la réunion du CNRA qui s’est tenue au Caire pendant l’été 1957, mettant en minorité Abane au sein des instances dirigeantes de la révolution (CCE et CNRA), et sa liquidation physique quatre mois plus tard au Maroc ; et le second, en instituant l’Etat-major de l’armée des frontières en 1959.
La résolution autoritaire de cette crise a introduit dans les rangs du FLN /ALN, les germes du césarisme politique qui ne le quittera plus jamais. Depuis, au fil des années, il incarnera la culture dominante du système. En fin de compte, le congrès de la Soummam est une victoire de courte durée de la modernité.
Bouteflika, la fumisterie politique
Pour expliquer la longévité du règne de Bouteflika et ses effets dévastateurs sur le pays dans les différentes strates de la société, il convient de revisiter, d’une part, les conditions historiques et politiques qui ont précédé son intronisation à El Mouradia et déceler, d’autres part, les leviers et les mécanismes d’appuie de l’exercice de son pouvoir.
Après l’ouverture frelatée, issue des événements d’octobre 1988, l’Algérie se retrouve en 1991 au bord d’un gouffre sans fond. L’installation annoncée d’un état théocratique mettait en danger l’état-nation et l’exclusion programmée de la démocratie est alors inéluctable. Profitant d’un désenchantement populaire né de la faillite provoquée du système national, les islamistes intégristes menacent l’identité algérienne dans sa vocation ancienne de progrès, de tolérance et de liberté.
La direction suprême du pays, rappelle alors Boudiaf de son exil marocain pour lui confier la tache difficile de sauver le pays d’un imminent péril national. S’adressant à une jeunesse frustrée et contestataire du système, le père fondateur du FLN historique clame sa fidélité au projet du mouvement national, aux idéaux de la révolution de novembre et à sa doctrine politique. Il croyait à une Algérie libérée de toutes les oppressions et archaïsmes, et tournée résolument vers la modernité.
Au bout de six mois, il est assassiné et l’espoir tant suscité fut de courte durée. Cette brève parenthèse d’enchantement national cède à la folie meurtrière des partisans de l’État théocratique. Des années durant, le peuple algérien fait face à un combat inégal et à une période de dérives et de barbarie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, en dépit du déficit de consensus national contre l’islamisme totalitaire, et souvent, dans l’indifférence totale des sociétés occidentales. Ce moment douloureux a été pour le peuple algérien une grande épreuve nationale suscitant diverses formes de solidarité, de lutte, d’organisation efficace, de prise de conscience nationale, au cours de laquelle ont été tramées des conspirations contre l’Algérie et son idéal démocratique.
C’est à la fois dans les conditions d’une posture victorieuse contre la nébuleuse islamiste armée et face à l’épuisement national que s’installe aux commandes Abdelaziz Bouteflika. Vingt ans de règne, durant lesquels, il substitue le système, par un sous-système, cynique, machiavélique, perfide, paternaliste et falsificateur, dans le même état d’esprit à contester et à nier l’Algérie démocratique. Il le bâtit sur deux fondements : les structures sociales archaïques et la rente.
C’est sur le terrain encore vulnérable des tentations néfastes du conservatisme social et religieux, sous couvert d’initiatives plus partisanes que politiques, et dans un cadre planifié et élaboré, que le sous -système revigorera d’une manière persistante les structures tribales, claniques, ethniques et religieuses. Elles constitueront, d’emblée, le soubassement de la force d’encadrement du sous-régime sociétal, avant de bâtir une oligarchie financière qui s’érige en forteresse de corruption et de prédation, ou se cristallisent plusieurs forces financières aux trajectoires plurielles pour finir par être des détonateurs.
Enfin, l’évolution la plus marquante a trait au transfert de la dominance dans le sous-système politico-social de l’instance politico-idéologique aux forces économiques. Ces dernières sont constituées essentiellement d’une oligarchie compradore qui doit sa richesse à sa collusion à l’appareil politico-idéologique du sous -système, qui s’est approprié des segments importants de l’économie nationale. Pour Bouteflika, le pouvoir de la finance et des structures sociales archaïques ont la vertu -pour lui- de réduire à l’impuissance le peuple algérien.
Plus soucieux par sa longévité au pouvoir que par celui du devenir du pays, Bouteflika, empêchera, incontestablement, l’édification d’une entité nationale liée au progrès moderne sous toutes ses formes et l’émergence d’une conscience positive éclairée du peuple : un idéal algérien qu’il a combattu et sans cesse contesté.
L’Algérie, un pays pourtant, riche de ses hommes, de son passé, de son histoire et de ses ressources vit, vingt ans durant, d’emprunts faits à des idéologies aberrantes et à d’affligeants simulacres culturels et économiques qui ne reflètent aucunement le but digne d’un peuple tourné résolument vers l’avenir. En définitive, le pays a subi deux décennies de régression politique, culturelle et éducative, dont ses répercussions se ressortiront à très long terme.
L’histoire algérienne retiendra, de toute évidence, que ce règne est des plus longs et dévastateurs de tous les pouvoirs post-indépendance, et que par son caractère foncièrement anti-national, porte dans son essence même, les germes de sa propre destruction. Les algériennes et les algériens, depuis l’avènement du mouvement populaire se sont réappropriés leur pays et vivent, depuis, aux rythmes de la révolution du sourire, pendant que Bouteflika, chassé du pouvoir, vit dans la déchéance et que ses courtisans honnis par le peuple croupissent dans les geôles algériennes.
La révolution de la dignité
Cette révolution marque une époque-clé dans l’histoire d’après guerre d’Algérie. Elle a créé une onde de choc nationale et généré un enthousiasme sans précédent. Son importance capitale vient du fait que, dès le mois février, elle a amorcé un mouvement irréversible dans le sens de la transformation politique, revendiquant, ainsi, la rupture avec le système, son mode de gestion, ses pratiques et sa composante.
Si aucun observateur ne se hasarde à prévoir l’issue de cette insurrection citoyenne, force est de constater, qu’elle constitue, d’emblée, un bouleversement bénéfique des temps modernes avec son apport vital, son empreinte nationale et sa conquête progressive dans l’ordre politique et dans l’organisation sociétale.
Elle illustre l’imminence de la fin annoncée de la composante politique actuelle, remise en cause dans toutes ses dimensions politiques, économiques et sociales, et préfigure, ainsi, une nouvelle ère politique. Ce mouvement gigantesque du peuple algérien associe, principalement, trois composantes actives : d’une part, les jeunes, véritable fer de lance, politisés dans des formes modernes ; ensuite les femmes par leur présence massives dans les marches et dans les débats et, d’autre part, celle constituée des couches moyennes issues en partie de l’élargissement de la distribution de la rente. Ils ont appelé à une révolution pacifique anti-système, démocratique et sociale.
Bien que le mouvement demeure diversifié dans sa composition sociale et ses expressions politiques et idéologiques, il se situe dans l’ensemble dans l’émancipation et la modernité. Excepté pour les islamistes, elle porte dans ses différents segments deux objectifs communs : la restauration de la démocratie véritable, c’est-à-dire, l’avènement d’un nouvel ordre politique national et la souveraineté nationale, celle ayant trait à la sortie de la soumission au diktat international.
Depuis février 2019, l’environnement national a changé plus qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire post-indépendance de l’Algérie, il se caractérise principalement, par un éveil politique national et une société très active politiquement. Cette évolution capitale et inédite modifiera en profondeur le statut de l’Etat-Nation : sa façon de traiter les citoyens et de gérer l’ensemble de ses responsabilités à leur égard, sachant au demeurant que l’Algérie est en face d’un déclin du monopole de l’état centralisé. Ce dernier est omniprésent et ne sert qu’à limiter la liberté d’initiative et de création, en dépit d’une flagrante absence de stratégie d’ensemble dans la construction et la gestion territoriale.
Le spectre de l’islamisme politique
Le néolibéralisme, pour combattre les Etats- Nations et affaiblir ses courants d’émancipation a parfaitement intégré l’islamisme politique dans ses approches géopolitiques et soutient activement son épanouissement. Son objectif est de museler les forces démocratiques et de progrès, pour favoriser le développement des forces rétrogrades.
Depuis des années, dans une communication soutenue, ses lobbys politico-médiatiques font la promotion de la compatibilité de l’islamisme politique avec la démocratie. Dans leur stratégie, ils déroulent des défis de natures différentes et des évolutions qualitatives dans les lignes politiques de la mouvance islamiste.
L’expérience algérienne, pourtant, nous enseigne que la dispersion des courants islamistes qui ont entrainés une diversification des lignes d’évolutions des différentes sensibilités, installées dans différents groupes politiques et milieux social imposerait la conclusion que l’islamisme politique, dans son ensemble demeure commandé par des lois d’évolution coranique.
Celui-ci appelle à la soumission, pas à l’émancipation, il récuse le concept de la modernité émancipatrice et refuse la démocratie et le droit à la société de construire son avenir par la liberté qu’elle se donne pour légiférer. D’ailleurs, il ne répond guère qu’aux exigences d’une société archaïque et ultra conservatrice. Son idéologie économique est adossée à l’ordre politique mondial et est acquise à un système totalement dépendant de l’extérieur. Il soutient les politiques néo-libérales et accepte de facto la soumission aux exigences du déploiement du contrôle des puissances supranationales.
Les islamistes demeureront toujours un ennemi féroce des mouvements progressistes et ne sont pas destinés à se rallier à la cause démocratique. Les exemples Turc et tunisien sont suffisamment révélateurs de la régression démocratique que l’islamisme politique continue de causer à travers la guerre menée contre les modernistes dans ses différentes composantes, politiques, sociales et culturelles. Les élites algériennes démocratiques et modernistes accumulent un énorme retard dans l’analyse des enjeux fondamentaux de la crise nationale et dans l’appréciation de l’islamisme politique, et par voie de conséquence, révèlent cette incapacité à se saisir d’une initiative stratégique et historique.
L’opposition démocratique
Force est d’admettre que l’opposition démocratique structurée n’a pas su éviter le déclin et a succombé aux assauts du régime, en dépit de tentatives répétées de sortir du statut périphérique du système, dominé par les forces les plus agissantes. Le fait qu’elle ait été associée au pouvoir a réduit grandement l’importance de sa crédibilité et a porté préjudice au brillant de son projet de société.
Une nouvelle dynamique entre l’affirmation d’un changement radical et ses rapports avec la modernité doit être amorcée car ni au plan politique, ni au plan organisationnel, la classe politique n’apparait en mesure d’assumer un tel objectif.
Pour devenir audible et crédible, elle devra faire face à de nombreux obstacles : d’une part surmonter ses propres faiblesses en construisant des convergences positives entre ses composantes progressistes pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies efficaces d’autre part, exiger l’abandon définitif des illusions passéistes de perspective d’un changement du système de l’intérieur pour mettre en déroute les injonctions du régime.
Les divergences d’approches économiques ne devraient pas empêcher que se maintienne un dialogue stratégique auquel devraient participer les plus brillants esprits et qui fourniraient les jalons intellectuels indispensables pour un ensemble doctrinal adéquat à la hauteur des exigences politiques, défis économiques et réalités culturelles nationales. Cette pensée ne doit plus être celle d’une vision autocentrée, uniforme et univoque.
Pour l’édification de cette œuvre, il faut une élite consciente et désintéressée à plus d’un titre, animée de la passion de tout transformer, de tout créer à partir de l’idéal démocratique. Une telle ambition impose de l’innovation, de la créativité et la nécessité d’une vision d’ensemble des questions stratégiques.
La modernité est un processus, qu’on ne saurait réduire à une formule statique et définitive, comme celle que représente la démocratie contemporaine (pluripartisme, élections, droits de l’homme …etc.). Elle enveloppe tous les aspects de la vie sociale, et non exclusivement la gestion de la dimension politique de celle-ci. La modernisation concerne tous les rapports entre les individus, au sein de la famille, sur les lieux de travail, dans les rapports de ceux-ci avec les décideurs économiques, administratifs et politiques. Elle implique qu’on associe et non pas dissocié modernité politique et progrès social. Il n’y a pas de société avancée sans intégration des droits de l’individu dans ceux des collectifs de travailleurs et du peuple.
Conclusion
Le système, depuis l’indépendance, n’a toujours pas tranché dans les choix fondamentaux qui permettraient une véritable construction nationale. En l’absence d’une réelle politique de consensus démocratique, ce sont les rapports de force qui ont, de fait, déterminé les grandes évolutions du pays. Ce système reflète l’image à la fois multipolaire, homogène et global, mais réellement, il demeure divisé en courants politiques dans les principaux sont bel et bien les forces les plus agissantes ; lesquelles sont hétérogènes mais partagent un intérêt commun : la pérennité du système.
Depuis le tsunami de février 2019, le système et les formes de gestion politique qui lui sont associés sont certainement encore en place, mais sont entrés dans une crise profonde qui en a déjà érodé leur légitimité. Cependant, le manque d’un ensemble doctrinal adéquat et les insuffisances d’un projet démocratique alternatif annihilent l’efficacité de ce mouvement historique. Naturellement, il ne s’agit pas de sous-estimer sa portée, mais de surmonter le défi qu’exige la libération des capacités inventives du peuple algérien, nécessaire pour lui permettre de devenir un acteur actif dans le façonnement du nouveau visage de l’Algérie.
Pour cela, il faut opérer la jonction entre les consciences politiques et sociales et permettre, ainsi, la cristallisation d’une double conscience suffisamment claire et réfléchie pour embrasser, au-delà de l’objectif de la restauration démocratique, les problèmes désormais liés d’une société révolutionnaire.
Cependant, l’évolution politique algérienne, notamment ses récents développements, éclairent brillamment la manière dont les différentes composantes du système cohabitent et composent, pour produire un pouvoir de domination qui contribue à construire dans l’imaginaire du peuple algérien une posture de dominé. Cette évolution montre, après la symbiose populaire réinventée le 22 février, comment le système tente se reconstituer à chaque niveau de la pratique politique, idéologique et sociale. Elle révèle, néanmoins, que la force et l’hégémonie du système sont tributaires, entre autres, de la cohabitation harmonieuse et pacifique de la multitude de courants qui le constituent.
Il n’en demeure pas moins que le long chemin parcouru par le peuple algérien depuis l’invasion française jusqu’ à cet ultime effort national, en passant par la glorieuse révolution de novembre, peut nous confirmer dans le fait qu’il poursuivra, avec la même vigueur retrempée, sa longue marche vers la modernité et la démocratie véritable, qu’il fera face aux menaces géopolitiques qui pèsent désormais sur le devenir du pays et qu’il est toujours prêt à servir les grandes causes dignes de ce nom.