24 novembre 2024
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Les pratiques hors-la-loi dans les campus universitaires

DECRYPTAGE

Les pratiques hors-la-loi dans les campus universitaires

Sait-on que bon nombre d’organisations estudiantines s’efforcent d’imposer leurs lois aux campus ? Sait-on les motifs profonds pour lesquels elles s’évertuent à imposer leurs lois d’airain  aux recteurs des universités ? En effet, les leaders de ces organisations, notamment l’UGEL (l’Union générale des étudiants Libres), d’obédience MSP, ex-Hamas, s’ingèrent en permanence dans la gestion de nos universités, et s’emploient à doubler  même le pouvoir des recteurs dans le but d’infléchir leur conduite dans le sens qu’ils désirent. L’UGEL n’est pas la seule, tant s’en faut, à agir en ce sens. D’autres nébuleuses aux étiquettes politiques bariolées tendent vers les mêmes objectifs plus ou moins avoués.

Sept organisations estudiantines aux couleurs bariolées dominent le campus et font la loi. Outre l’UGEL, il ya six autres dénominations, à savoir : ONEA (l’Organisation nationale des étudiants algériens), SNE (le Syndicat national des étudiants), UGEA (l’Union générale des étudiants algériens) ; LNEA  (la Ligue nationale des étudiants algériens),  AREN (l’Alliance pour le renouveau estudiantin national), ONSE (L’Organisation nationale pour la solidarité estudiantine ; le REA (le Rassemblement des étudiants libres).Toutes ces organisations ne sont en vérité que de simples appendices des partis politiques qui s’en servent selon leurs objectifs stratégiques. 

Les intérêts communs effacent les clivages idéologiques

L’objectif visé par toutes ces organisations est le même : obtenir de l’université des faveurs ( passe-droit, rachat, obtention de notes indues de TD, de cours …). Elles s’ingèrent même dans les concours de recrutement des agents … Si ces demandes ne sont pas satisfaites, elles s’empressent systématiquement de bloquer les accès du rectorat, exigent de « monter voir le recteur » et demandent à ce que celui-ci « descende » les voir en « bas ». L’usage du chantage au suicide et à la grève des cours est souvent agité.

Les exemples de Batna, de Khemis Miliana, de Boumerdès et de bien d’autres établissements, sont l’illustration parfaite de cette quasi-immunité dont bénéficient ces organisations.

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A Khemis Miliana, les étudiants, selon nos sources, ne reconnaissent pas les décisions prises par le recteur, et la section UNEA locale, exige d’être reconnue comme l’unique interlocuteur de l’administration. A Boumerdès, L’AREN, a pu bloquer durant trois semaines le campus au motif qu’on devrait « racheter les étudiants avec six  de moyenne » !! A Bouira, les étudiants mettent la pression sur le recteur pour qu’il accepte de faire passer les étudiants en master. A M’sila, les mêmes revendications et les  mêmes pressions se sont font sentir sur le recteur et le rectorat pour qu’ils accèdent sans rechigner à toutes les demandes émises par les étudiants.

Le type de chantage  utilisé par les organisations estudiantines pour faire plier en quatre les recteur

Les menaces du suicide deviennent une des formes de chantage partout usitée. Le 22 octobre 2018, un étudiant en économie de l’université de M’sila, monte sur le toit de la Faculté muni d’un bidon d’essence, et menace de s’enflammer s’il n’était pas admis à s’inscrire en master. Exploitant cet évènement dramatique, et transcendant leurs clivages idéologiques, les représentants des huit organisations estudiantines déjà citées, se précipitent au rectorat et demandent à être entendus par le recteur, qui les reçoit. Ils lui demandent clairement  et uniment de donner consigne à tous les doyens pour qu’ils inscrivent tout le monde en Master…Ceux-là étaient « trop gentils», comparés à leurs pairs de Bouira…

Laxisme  de l’Etat ou  laisser-faire de la tutelle ?

L’usage de la violence physique et les menaces verbales deviennent presque les seuls modes de « régulation » des rapports sociaux. A Bouira, le 8 février 2018, un étudiant en sociologie, avait été grièvement poignardé au cou par des étudiants.

Dans le même établissement, la section locale de l’UNEA s’est comporté  en mars 2018 envers le doyen de la faculté des sciences économiques et sciences de gestion  de manière franchement  terroriste. En lui promettant de subir le même sort que celui de Mouammar El Khaddafi s’il n’accédait pas à leurs revendication -celles d’augmenter les notes aux étudiants -, le malheureux doyen qui se trouvait déjà séquestré depuis six heures, avait pris peur et sauta du second étage vers 22 heures. Il eut plusieurs fractures de gravité variable et se trouverait toujours en convalescence. Qui plus est , le 23 octobre 2018, s’est tenue une Assemblée générale au campus de Bouira, à l’initiative de huit organisations syndicales aux étiquettes politiques opposées.

A cette occasion, le recteur a été sommé d’accorder le Master à tous, sans quoi on le ferait dégager dans les 24 heures ! ce langage martial de la part d’organisations prétendument syndicales, que dénote-t-il ? Absence de l’Etat ou laxisme de la tutelle ?
Mais que recommande celle-ci ? Rien, sinon le dialogue avec les  boutefeux, pour ne pas dire les « hors-la-loi », et cela au grand dam du respect des lois et de ces pauvres recteurs qui pourraient être sacrifiés à tout moment sur l’autel de la raison d’Etat et comme lampistes en cas de dérapage !!!

(*) Ahmed Rouadjia est Professeur d’histoire et de sociologie politique

Auteur
Ahmed Rouadjia (*)

 




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