Jeudi 3 septembre 2020
Algérie: otage d’insupportables rapports de force
De Houari Boumediène à Abdelmadjid Tebboune, le pouvoir politique, ou celui connu sous le vocable « pouvoir de l’ombre », a connu un seul et même rythme, une seule et même culture: la gouvernance par la force, la violence et le banditisme politiques.
Du vivant du général Gaïd Salah, chef d’Etat-major de l’armée et vice-ministre de la Défense, l’homme qui a géré le pays en empereur pour finir par introniser le revenant Abdelmadjid Tebboune, ex-ministre du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, le corrompu et tonitruant député Baha Eddine Tliba a dénoncé ses fils les accusant d’avoir versé dans des affaires trop scabreuses, malsaines, délictueuses, dans des malversations, dans de la corruption, dans des détournements, dans des dilapidations, dans des abus d’autorité….
Au moment de la fuite du député, on parlait de sérieuse panique générale à bord du bateau du pouvoir qu’incarnait le général. Il fallait alors étouffer l’affaire, il fallait « tuer » la dénonciation: le député devait être arrêté, à tout prix, où qu’il se trouvât.
Mission décidée, mission lancée, mission accomplie : Baha Eddine Tliba, en fuite quelque part, a été « attrapé » pour être jeté en prison.
Maintenant que Gaïd est décédé, ses fils, autrefois intouchables, sont interdits de sortie du territoire pour de graves soupçons.
Le fils de Tebboune, arrêté dans l’affaire du tristement célèbre Kamel Chikhi, dit « El Bouchi », a été innocenté par la justice quelque temps après l’investiture de papa « président ».
Après avoir été condamné à deux ans de prison, la justice de l’après-fraude du 12 décembre 2019 qui a intronisé Tebboune l’a innocenté: on ne condamne pas pour deux « flacons de parfum » offert par El Bouchi, le baron, se défendait l’enfant-ange.
Paradoxalement, El Bouchi, avec lequel il a été accusé pour association, a témoigné en faveur de Khaled Tebboune, le fils du président. Kamel El Bouchi a été condamné à huit ans de prison ferme.