Lundi 17 décembre 2018
Le marxisme et les luttes pour le pouvoir
Karl Marx à Alger.
Le problème du marxisme, enterré définitivement, demeure une question lancinante qui n’a pas encore connu son épilogue.
L’échec de ce qui a été son succédané, le communisme sous la houlette d’un stalinisme impitoyable, ne traduit certainement pas une vérification du non-fondé d’une théorie qui n’a pas connu son cheminement dialectique, déterministe et basé sur des bonds qualitatifs progressifs dont l’aboutissement serait un saut qualitatif amené par cette série de convulsions internes et contradictoires à même de provoquer l’effondrement du capitalisme.
Le triomphalisme du capitalisme ou plutôt de sa dérive qui est aujourd’hui ce capitalisme financier ou cette économie financiarisée devenue spéculative n’ayant de règle que la loi du marché dérégulé obéissant à « la main invisible » sorte de « deus machina » intervenant in extremis pour apporter la solution idoine ,l’absence de souci environnemental et écologique, la surexploitation des ressources planétaires …mènent la planète droit contre le mur.
Il ne s’agit pas, en mettant en avant cet échec, de nier un phénomène patent de lutte des classes qui revient en France à travers les « gilets jaunes » et l’effondrement des classes jusque-là considérées comme moyennes et devenues pauvres aujourd’hui, ou celui de la résurgence des nationalismes qui portent au pouvoir des gouvernements d’extrême droite un peu partout en Europe, au Brésil, aux Etats-Unis… et qui soulignent également la remise en cause , prémisse d’un effondrement prochain, du système ultra-libéral.
Concernant Cevital et Issad Rebrab je ne saurais situer les tenants et les aboutissants d’une ascension fulgurante, née dans un système et d’un système en déliquescence qui était le socialisme spécifique algérien à l’origine du dépècement de l’Algérie post-octobre 1988 dont l’ouverture au multipartisme a planifié la mort des entreprises nationales dont les monopoles ont été repris par les parties en pole position alors.
Ces parties liées aux clans puissants du pouvoir de l’époque qui, en lieu et place d’une ouverture sur la privatisation, ont privatisé, selon le mot de Mohammed Hachemaoui, l’Etat algérien.
Les situations conflictuelles observées aujourd’hui ne constituent pas un combat entre la justice et l’autoritarisme d’un pouvoir mais les manifestations de règlement de comptes entre clans en perpétuelle lutte.
On pourrait épiloguer longtemps sur ces considérations politico-économiques qui nécessiteraient d’autres développements bien plus complexes…