21 novembre 2024
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Elections, piège à cons en France

Kamel Bencheikh

« Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple. » Bertolt Brecht

Ce dimanche 10 avril 2022, la France n’aura d’yeux que pour une douzaine de femmes et d’hommes dont les visages ornent les murs de toutes les villes et de toutes les campagnes.

Plus de 45 millions d’électeurs seront appelés à mettre un bulletin dans l’urne pour départager les candidats dont une demi-douzaine, de Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo en passant par Philippe Poutou et Fabien Roussel à gauche, et de Nicolas Dupont-Aignan à Valérie Pécresse en passant par Jean Lassalle à droite, n’a pratiquement aucune chance d’accéder au deuxième tour.

Il paraît également que près d’un tiers des inscrits a décidé de négliger les bureaux de vote et certains médias parlent d’un pic de près de 40% des abstentionnistes chez les plus jeunes. 

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S’il est vrai que le plateau offert aux électeurs ne suscite aucune appétence, il est tout aussi vrai que les politiques suivies en France depuis belle lurette ne donnent aucunement envie aux jeunes, ou aux moins jeunes, de militer pour la France de leurs idéaux. Tout simplement parce que ces idéaux n’existent plus.

Les souverainistes de gauche et de droite voient les prérogatives de leur nation se faire grignoter par une institution non élue qui n’a absolument aucun compte à rendre au peuple souverain. 

Pire, Jean-Pierre Chevènement, le chantre du souverainisme républicain, a apporté un soutien incompréhensible à un Macron européiste, barde de l’ultralibéralisme. A quelques jours du grand scrutin, les femmes et les hommes politiques s’inquiètent du cataclysme de l’abstention. On prend à témoin les républicains du passé qui ont mis en place, au risque de leurs vies, le suffrage universel.

On met en avant les grands principes de la démocratie. On convoque les pays où le droit de vote n’en est pas un. Et dès dimanche prochain, on mettra sur le dos des gens qui ont été méprisés pendant cinq longues années, la défaite cuisante qui les aura empêchés d’accéder au deuxième tour.

Et puisque le sujet de cette chronique concerne les élections, qu’en est-il de la reconnaissance du vote blanc qui ne doit pas être interprété comme un vote nul ou comme une abstention mais plutôt comme un vote d’hostilité et de défaveur.

Certains voteront par calcul, d’autres par conviction profonde, les troisièmes pour faire barrage et les derniers parce qu’il faut voter, mais tout le monde sait déjà que cette élection ne changera en rien les choses au moment la bureaucratie européenne a pris le pas sur l’État-nation dans lequel le peuple était souverain. Clap de fin.

Kamel Bencheikh, écrivain

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