22 novembre 2024
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Makhlouf Boughareb : au-delà d’un engagement, un style poétique nouveau

Makhlouf Bougareb

La belle poésie de Makhlouf Boughareb impose de s’y concentrer un instant pour bien comprendre qu’au-delà de l’engagement prôné par le poète, il y a ces mots qu’il travaille avec sa plume magique pour leur offrir des formes et des fonctions bien nouvelles et assez surprenantes.

Il est temps de comprendre alors que cette nouvelle façon d’écrire nous dévoile au juste un nouveau et un assez original style poétique de Makhlouf qui, par son haut potentiel intellectuel, n’en fait des mots qu’une matière malléable au service de son éternelle cause qui demeure comme toujours « la culture » qui lui parle sans cesse de liberté à la seule force paisible de ses vers.
Ainsi, c’est avec un plaisir non-caché que nous vous proposons aujourd’hui l’une des sublimes poésies de Dda Makhlouf, cet homme combien sincère et authentique qui aspire plus que nous tous à construire un monde humaniste et solidaire.
Comme le poète a toujours raison, nous avons alors mille fois raisons d’être tout ouïe à notre grand artiste poète.
 
Yazid Sadat 
Vacuité
J’ai souvenir
de moments incertains ombragés et chenus
oublieux bondissant des crasseux gravats
comme des si imprévus
fuyant des guitares qui boudent
chues entre des bras épuisés et nus
tels des troncs d’arbres noueux dans la tragédie
J’ai souvenir de vaines tentatives osées, impromptues
d’atteindre l’étoile
avec cet espoir têtu de parler aux vivants
J’ai souvenir
et ils me viennent souvent comme revient la marée
des moments incertains oublieux et troublants
submerger mon silence et ma quiétude d’enfant
se surprendre dans l’atmosphère de mort
avec quelques rares rires qui grêlent
car le sourire a disparu dans les gemmes
et la houle récurrente
inlassable infatigable comme les vagues millénaires
qui assiègent la mousse
Aujourd’hui
Ni les rues désertes
Ni les iconoclastes
Chasseurs de tourbillons
Ni les vaillantes lunes
Veillant les fiers gardiens
Augurant des aubes glauques
Ni les doigts crochus résignés
Accrochés aux pans du ciel
Dans les jours qui se raidissent
Ni même l’évanescence des sourires
Et des vains départs qui récidivent
Invités par d’impromptus naufrages
Car tout se trace désormais
En déchirures, en zébrures
Et je m’en veux de n’être pas
Makhlouf Boughareb

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