Le Conseil d’État a donné mardi son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen. Il a depuis disparu dans la nature. Mais où est-il donc caché ?
Voilà qui fait désordre pour toutes les personnes, organisation de défense des droits de l’homme qui l’ont défendu. Le domicile de l’imam Hassan Iquioussen, dont l’expulsion a été validée mardi 30 août par le Conseil d’État, a été perquisitionné dans l’après-midi à Lourches (Nord), rapporte France Bleu Nord. L’imam marocain reste introuvable, malgré une importante présence policière dans sa commune.
Son avocate, maître Lucie Simon, dénonce à France Bleu Nord « des interférences extérieures dans ce dossier, une pression sans précédent de l’exécutif sur le judiciaire ». Selon elle, la décision du Conseil d’État « relance véritablement le débat sur l’indépendance » de la plus haute juridiction. Elle y voit « un terrible précédent sur le droit des étrangers » car « ce que disent les juges, c’est qu’un homme né en France peut, du jour au lendemain, être expulsé du territoire français pour des propos. » Elle pointe « une procédure totalement disproportionnée » pour des propos « parfois anciens, parfois récents », mais qui, selon elle, « ne sont pas des appels à la violence ».
De son côté Anne-Lise Dufour-Tonini, la maire PS de Lourches, craint les conséquences de cette affaire : « Cela fait de la publicité et j’espère que chaque fois que l’on cite son nom, il n’y a pas de nouveaux gamins qui se retrouvent devant ses vidéos, à l’écouter ! »
L’imam Hassan Iquioussen est inscrit au FPR, le fichier des personnes recherchées, mais ni sa famille, ni son avocate ne précisent sa localisation, indique France Bleu Nord. Mardi, Gérald Darmanin a assuré qu’il « sera expulsé du territoire national dès son interpellation ». Proche des Frères musulmans l’imam « sera placé en centre de rétention administrative et nous continuerons nos actions contre les discours séparatistes », a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur a estimé que cette décision qui infirme la suspension de cette expulsion par le tribunal administratif est « une grande victoire pour la République ». Il a précisé que « depuis 2017, 786 étrangers radicalisés avaient été expulsés » et que « 74 d’entre eux » l’ont été au cours « des derniers mois ».
Avec Francetvinfo
Iqioussen, un Berbere de service !