La livraison du projet du stade 50 000 places de Tizi-Ouzou est imminente. Cependant les clivages s’exacerbent au sujet du nom qu’il devra porter. Hocine Aït Ahmed, Matoub Lounès ou un autre nom qui sortirait du chapeau des décideurs.
Plusieurs noms ont été avancés parmi lesquels celui de Matoub Lounes. Les porteurs de cette revendication ne manquent pas d’arguments pour faire avaliser une telle option. En plus d’être un chantre engagé de la chanson kabyle et fervent défenseur de la cause amazighe et de la démocratie, Matoub Lounes était aussi un supporter acharné de la Jeunesse Sportive de Kabylie, soutiennent-ils.
En 2020, un des membres de la famille du défunt a même annoncé sur sa page Facebook que le stade de Tizi Ouzou sera baptisé “officiellement” au nom du rebelle.
Entre-temps, le nom du militant nationaliste et membre fondateur du FFS fera son chemin au sein de la voix populi pour s’imposer avec insistance avec celui de Matoub Lounes.
Mais les supporters de ce dernier doivent, vraisemblablement, déchanter. Car, à en croire certaines sources informées, les autorités viennent de faire leur choix: l’édifice sera baptisé au nom de défunt Hocine Ait Ahmed.
C’est ce que laisse entendre le député FLN de Tizi-Ouzou, Meziane Djouzi, qui semble sûr de son fait. « Officiellement, le stade 50 000 places de Tizi-Ouzou portera le nom du défunt Hocine Ait Ahmed », annonce le député sur sa page Facebook. La même information est donnée avec assurance, à partir de Doha, par le journaliste Hafid Derradji.
Sur les réseaux sociaux, la controverse est toujours vive. La décision qui, apparemment, a été prise au plus haut sommet de l’État, n’arrive pas à faire taire entendre raison aux partisans de Matoub qui soutiennent mordicus leur revendication et ne s’avouent pas vaincus. Ils promettent de mobiliser plus de soutiens populaires pour imposer le nom du chanteur engagé assassiné en 1989 pour, espèrent- ils, le voir accrocher au fronton du nouveau stade construit à la périphérie ouest de Tizi-Ouzou.
Pour le moment, les autorités gardent le silence, entretenant ainsi le suspense, préférant annoncer leur décision au moment opportun.
L’ancrage historique de Hocine Ait Ahmed et ce qu’il représente en tant l’une des figures marquantes du nationalisme algérien constitue un solide plaidoyer pour les décideurs. Cependant, donner son nom à un stade c’est réduire sa dimension nationale et son importance, comme nationaliste ayant été un des responsables de la direction du FLN pendant la révolution et homme politique de premier plan. Ce choix va certainement décevoir les fans du chanteur rebelle qui se recrutent majoritairement au sein des milliers de supporters de la JSK.