24 novembre 2024
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Quand un journaliste raconte le grand malaise de nos hôpitaux !

Le journaliste sportif d'Echourouk News Hamza Berkaoui
Le journaliste sportif d’Echourouk News Hamza Berkaoui mort suite à son retour de la CAN.

Comment ne pas pleurer ? Comment ne pas crier à tue-tête toutes les peines de la terre ? Comment ne pas perdre raison et sombrer dans le délire ?

C’est une histoire à déchirer le cœur et, à l’entendre, on n’aura plus besoin de boire du thé pour rester éveillés, car l’insomnie nous étouffera de suite. Un journaliste qui meurt sur le lit d’un hôpital public algérois et qui raconte son malheur, notre malheur à nous tous : l’état de nos hôpitaux qui laisse à désirer.

En lisant ce son poignant témoignage sur les réseaux sociaux, j’ai voulu le reprendre en l’intitulant à la manière de Victor Hugo: « Dernier jour d’un condamné »!  Revenu d’un séjour au Cameroun où il a couvert la CAN 2021 pour le compte d’une chaîne de télévision privée, le journaliste sportif aurait contracté la malaria.

Une fois en Algérie, sa situation s’était sérieusement détériorée, raison pour laquelle il fut admis à l’hôpital des maladies infectieuses d’El-Kettar;  Quelle ne fut sa surprise quand il découvrit le milieu hospitalier avec l’incurie administrative, le laisser-aller, le manque de moyens, la négligence et surtout la « tchipa » et le « piston » qui y règnent en maîtres incontestés.

Dans une langue soignée et assez élégante, le jeune homme trentenaire, poussé dans les bras de la solitude, s’était comme défoulé contre les maux de nos hôpitaux pour oublier les siens propres. Nos hôpitaux ne sont, paraît-il, que des mouroirs à ciel ouvert.

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Rien que pour décrocher un rendez-vous pour un scanner, ça s’avère problématique : une course contre la montre où l’on ne sait plus à qui on a affaire en face. Taper à toutes les portes pour être pris en charge, soigné convenablement, ou somme toute, traité comme humain semble être le parcours de combattant ordinaire de tous les Algériens.

Le tableau dressé par le journaliste fut comme un cri de cœur de cette autre Algérie, celle d’en-bas, des moins nantis, des « zawaliya » comme on dit, de ceux qui n’ont plus rien, confrontés à la dureté du quotidien, à la hogra et à la malvie.

Faut-il fermer les yeux sur tout ce gâchis et croire encore naïvement que les choses vont de l’avant? Quand on sait l’ampleur de l’hémorragie des compétences dans tous les domaines, y compris celui de la santé, où la saignée devient de plus en plus douloureuse, il est peu probable qu’on s’attende de sitôt à un quelconque saut salutaire.

Le décès de ce journaliste dans des circonstances pour le moins « honteuses » et le poignant récit qu’il a laissé derrière lui, en disent long sur le profond abîme où l’on est tombé. Mais jusqu’à quand pardi ? Jusqu’à quand ?

Kamal Guerroua

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