22 novembre 2024
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Quand la société perd sa relation avec sa subjectivité

Image par Szilárd Szabó de Pixabay

Le grand danger dans une société rentière comme la nôtre c’est que « le Nous collectif  » tue à tous les niveaux « le Je créatif », au nom de beaucoup de faux idéaux.

Quand on survit à court d’oxygène, on se sent suffoqué et l’on perd peu à peu notre relation avec le monde du vivant. Le monde du vivant, c’est bien entendu le monde du savoir, des idées, de la culture, des arts, de la technologie, etc. Et l’on est dans l’agonie, en route vers le néant.

Bref, le citoyen est projeté dans une autre dimension : la lutte pour la survie, où l’essentiel (le superficiel dans la vie réelle) prend le dessus sur le superficiel (l’essentiel dans la vie réelle). C’est pourquoi, il ne donne plus de la valeur au temps, facteur important du progrès des nations, mais il le gaspille dans le futile.

Sinon, il le tue. Tuer le temps est une activité favorite et dirais-je ô combien « rentable » dans les sociétés rentières. Combien de fois n’a-t-on pas entendu des jeunes de l’un des quartiers des villes de chez nous répondre à la question : « Que faites-vous dans la vie ? », par « tuer le temps ». Sans doute, des dizaines de fois. Pourquoi? Tout simplement, parce que, lorsqu’on ne réussit pas à « remplir son temps », on le tue.

Or, le temps, il faut bien le remplir, il faut l’arroser, il faut l’entretenir, il faut l’occuper, et non pas le tuer. Car, dans ce dernier cas, on n’est plus en lien avec le monde vivant, mais dans en rupture de ban avec lui. Ainsi construit-on par nos propres mains les murs de notre prison, au lieu de jeter les bases de notre présent. Or, vivre le présent est une étape essentielle pour le « je créatif », afin qu’il (le je) échappe à la dynamique moutonnière du groupe.

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Le groupe qui croit en le « Nous », sans qu’il ne parvienne à comprendre « le Je » détruit le principe du progrès, stérilise les idées en les transformant en dogmes, uniformise dans la conformisme la vision de la société, en lui injectant la morphine de la stupidité et de la banalisation de la (les) réalité (s).

Plus qui est, il empoisonne, et c’est là le danger réel, l’altérité, c’est-à-dire la relation de l’autre avec le moi citoyen et vice versa. La civilisation, la culture, la société meurent quand le « Je » n’arrive pas à être actif, autrement dit, quand il ne parle plus, ne réagit plus, ne manifeste plus et suit la trajectoire du « Nous collectif ».

Si « le Nous » crée le dogme ou l’idéologie, « le Je » favorise la diversité et le débat contradictoire. Cela dit, sans la réappropriation du « Je » de la place qui lui convient dans la société, il n’y aura aucun saut en avant : la société sera en route vers l’abîme, vers le chaos.

Le « Je », ou la subjectivité c’est d’abord la modernité. Et qui dit modernité dit la liberté d’être soi-même, sans entraves ni barrières particulières. En ce sens, donner un caractère presque sacré dans les textes et les faits à la liberté de pensée, la liberté d’opinion et la liberté du culte.

Kamal Guerroua

1 COMMENTAIRE

  1. Azul a l’Auteur. Vous savez quoi faire si ceci vous derange. Pas mal de vos collegues ou peut-etre juste « co-animateurs » au LM.

    Comme contribution, c.a.d. destine’e a tous les lecteurs, je vous suggere de remplacer le very dernier mot de votre essai, c.a.d. « CULTE », par le mot « CONSCIENCE. » La conscience contrairement au culte n’est pas une prison. La conscience, meme si d’ordinaire, elle evolue et est conditionnee par l’environnement, elle preserve sa capacite’ a changer, des qu’elle s’en libere. Le culte par-contre, c’est plutot fixe’ et pour le commun d’entre-nous, gele’ a vie. Le culte advient quand une conscience cesse de resister a la condition qui oprime son(conscience) proprietaire. C’est d’ailleurs pourquoi je pense que les fous sont plus aptes a s’en sortir que les bien-etablis. La follie est un espace neutre, c.a.d. sans normes ou contraintes – qu’on traverse entre deux consciences et/ou les cultes qu’elles produisent, respectivement.

    Puis ceci, plus un message personnel qu’un commentaire, meme si je ne vous connais pas.
    « …« Que faites-vous dans la vie ? », par « tuer le temps ». Sans doute, des dizaines de fois. Pourquoi? Tout simplement, parce que, lorsqu’on ne réussit pas à « remplir son temps », on le tue.
    Or, le temps, il faut bien le remplir, il faut l’arroser, il faut l’entretenir, il faut l’occuper, et non pas le tuer. Car, dans ce dernier cas, on n’est plus en lien avec le monde vivant, mais dans en rupture de ban avec lui. … »

    Considerez vider ce que vous nommez TEMPS de ce qu’on y met. Vous vous rendrez compte, que le temps n’existe pas seul. Par contre, l’espace si. C’est l’espace qu’il y a lieu de remplir, d’occuper. Et j’enttends bien l’exclamation « on ne peut pas etre au four et au moulin a la fois. Y etre, c’est semble impossible, et pourtant pas. C’est essayer de reduire l’espace entre deux iteration d’etre a une. C’est remplir l’espace qui les separe. C’est la matiere qui joint ces iterations qui est temps. Ainsi, le temps devient une espece de mesure de la densite’ de presence a chaque et tout point de 2 points distincts. Dans cette topologie, tout devient mesurable. La vie meme le sera. Par example plus une personne est active, plus elle est vivante. Plus une langue l’est/utilise’e plus vivante elle est. Ainsi, le temps c’est l’espace libere’ de toutes les contraintes, sauf celle d’etre de cette cndition-meme. C’est l’Etat de l’espace. Ainsi liberer un espace, c’est se donner du temps pour etre, pour exister.
    Et bonne fin de semaine pour toutesses

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