Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er mars, avec près de 77.000 personnes incarcérées, selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Justice. 20 220 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement.
Face à cette surpopulation carcérale chronique, le Conseil de l’Europe a exprimé à la mi-mars sa « profonde préoccupation ».
Les autorités françaises ont pris des mesures pour tenter de remédier à cette surpopulation carcérale: interdiction des peines de prison de moins d’un mois, aménagement des peines, détention à domicile sous surveillance électronique ou développement du travail d’intérêt général par exemple. Mais celles-ci s’avèrent insuffisantes.
Le chiffre publié vendredi est le plus élevé jamais enregistré en France, avec 76.766 détenus.
Cela implique une forte augmentation de personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol faute de place.
Au 1er mars, 3 099 détenus dormaient sur un matelas posé au sol contre 2 026 il y a un an. En un an, la population carcérale a augmenté de 6,1%.
Au 1er mars, les prisons françaises comptaient seulement 61.629 places opérationnelles.
La densité carcérale globale s’établit à 124,6% mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 148,7%.
Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 12 établissements ou quartiers. Parmi les personnes incarcérées, 20 220 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement.
Au total, 93.708 personnes étaient placées sous écrou au 1er mars. Parmi elles, on compte 16.942 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur. Il y a 187 établissements répartis en 86 maisons d’arrêt, 94 établissements pour peine (centres de détention et maisons centrales), 6 établissements pénitentiaires pour mineurs en France.
Avec AFP