Le juge d’instruction près le tribunal de Dar El Beida a entendu, pour la deuxième fois, dimanche, 14 avril 2024, la détenue d’opinion, Djamila Bentouis épouse Saad.
Djamila Bentouis est rentrée en Algérie pour faire ses adieux à sa maman. Cette Franco-Algérienne de 60 ans et mère de trois enfants, a été présentée le 3 mars 2024 devant le procureur près le tribunal de Dar El Beida, wilaya d’Alger, puis devant le juge d’instruction, qui a ordonné son placement en détention provisoire à la prison de Koléa, wilaya de Tipaza.
La chambre d’accusation près la cour d’Alger a confirmé le 13 mars 2024 la décision du juge d’instruction, après l’examen de l’appel introduit 9 jours auparavant par la défense.
Djamila Bentouis est poursuivie en vertu de l’article 87 bis du code pénal et pour les accusations suivantes : « L’appartenance à une organisation terroriste activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, l’atteinte à la sécurité et à l’unité nationale et l’incitation à l’attroupement non-armé ».
Toutes ces accusations s’appuient sur des interprétations des paroles de la chanson qu’elle a écrite et chantée pendant les manifestations de solidarité au Hirak en Algérie.
Sa maman agonisante, Djamila Bentouis avait pris le 25 février le vol Paris -Alger pour pouvoir lui faire ses derniers adieux. Elle ne savait ce qui l’attendait à l’arrivée. Même si ces dernières années, tout citoyen un tant soit peu opposant est susceptible d’être broyé par la machine judiciaire.
Elle a été arrêtée et interrogée à l’aéroport d’Alger pendant des heures avant de la laisser partir pour assister à l’enterrement de sa mère, décédée pendant qu’elle était retenue par les services de sécurité.
Son passeport et ses documents de voyage lui ont été confisquée et elle a été sommée de se présenter le 28 février 2024 à la brigade de la police judiciaire près la sûreté de Dar El Beida, à Alger. La vengeance est un plat qui se mange froid. Et en l’espèce, le régime sait y faire avec zèle.
En se présentant comme prévu à la brigade de la police judiciaire, Mme Bentouis a été auditionnée longuement sur ses activités dans l’émigration et sa participation dans le Hirak et sur ses opinions.
L’interrogatoire a été axé notamment sur une chanson qu’elle avait écrite ses paroles et qu’elle a chantée, dénonçant les arrestations et la répression qui s’est abattue sur les activistes du Hirak.
Après des heures d’audition chez la police judiciaire, elle a été relâchée en lui remettant une convocation pour le 3 mars 2024, la date de sa présentation devant le parquet et le juge d’instruction.
Pour la justice algérienne, cette mère de famille est donc dangereuse. Son délit ? Elle est auteure d’une chanson pro-hirak qui dénonce le régime autoritaire. En Algérie, il faut se taire devant l’arbitraire et laisser le pouvoir hybride mettre en coupes réglées ce pays qui fête cette année le 70e année du déclenchement de la guerre d’indépendance. Une guerre menée pour la liberté et la justice. Ceux qui dirigent le pays ont usurpé les valeurs de novembre 1954.
Près de 300 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Des centaines d’Algériennes et d’Algériens sont placés sous interdiction de quitter le territoire national. D’autres, comme le journaliste Farid Alilat, sont expulsés du pays à peine arrivés à l’aéroport. Le règne de Tebboune et son clan auront marqué le pays au fer rouge de l’arbitraire. Aucune citoyen honnête et épris de son pays n’échappe à l’arbitraire. Des journalistes, comme El Kadi Ihsane et Mustapha Bendjama, des hommes politiques comme le général à la retraite Ali Ghediri, des militants de la cause amazighs, comme Kamira Naït Sid, ou Mohand Berrache sont embastillés.
Yacine K./Cnld
Dans un coupelet de la chanson elle accuse clairement l armée nationale d etre responsable du terrorisme des années 90, alors que tout le monde sait que ce sont les groupes terroristes du fis qui en sont responsables.
Arrettez de mentir et de manipuler svp.