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dimanche 21 septembre 2025
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À Alger, la fuite du général Haddad met à nu les fractures du régime

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Un climat de stupeur a enveloppé la capitale algérienne au lendemain de la disparition de l’un des hommes les plus puissants du pays. Selon Le Monde Afrique, Alger et sa périphérie ont connu, les 18 et 19 septembre, un quadrillage sécuritaire d’une ampleur inédite depuis la décennie noire des années 1990.

Barrages policiers et militaires, fouilles de véhicules, hélicoptères survolant la capitale : ce dispositif n’avait qu’un objectif, retrouver le général-major Abdelkader Haddad, plus connu sous le nom de Nacer El-Djinn, ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Limogé en mai dernier, El-Djinn était assigné à résidence dans une villa de Dely-Ibrahim, sur les hauteurs d’Alger, après avoir été détenu dans les prisons militaires de Blida et de Béchar. Mais en milieu de semaine, il a échappé à la vigilance de ses gardiens. Sa disparition a provoqué une onde de choc au sommet de l’État et conduit à la convocation en urgence du Haut Conseil de sécurité (HCS).

Une question : la responsabilité du chef d’état-major, Saïd Chanegriha n’est pas engagée en premier dans ce scandale ? N’est-il pas le chef de l’armée ? Son avenir est sérieusement compromis après cette affaire qui révèle en parallèle les inconséquences des choix de Tebboune.

Un homme clé, écarté brutalement

Nommé en juillet 2024 à la tête de la DGSI, Nacer El-Djinn avait accompagné la réélection d’Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat en septembre de la même année. Il était considéré comme un fidèle du chef de l’état. Tout le monde se rappelle de cette accolade entre les deux hommes au cours de laquelle Tebboune glissait au général Haddad : « Prépare-toi ». Quelques mois plus tard, Nacer El Djinn devenait patron de la DGSI. Néanmoins, son éviction brutale, moins d’un an après sa nomination, avait surpris les observateurs et alimenté les rumeurs de règlements de comptes internes.

Le Monde Afrique souligne que la fuite d’un tel personnage ne peut s’expliquer sans complicités à l’intérieur même des organes sécuritaires. C’est là que réside l’essentiel du problème : plus qu’un simple incident sécuritaire, il s’agit d’un révélateur des fractures profondes au sein du régime.

Une démonstration de force… et de faiblesse

Le quadrillage spectaculaire d’Alger, jeudi et vendredi dernier, a certes impressionné les habitants, mais il a aussi ravivé des souvenirs douloureux de la décennie noire. Les embouteillages monstres, les fouilles répétées et l’omniprésence de forces de sécurité rappellent aux Algériens les heures sombres de la guerre civile.

Derrière cette démonstration de force, c’est la fébrilité du pouvoir qui apparaît. Car si l’appareil sécuritaire était aussi solide qu’il le prétend, comment expliquer qu’un homme aussi surveillé ait pu disparaître ? Et pourquoi infliger à des millions d’habitants le spectacle d’une traque qui prend les allures d’une punition collective ?

La mise en scène sécuritaire traduit un paradoxe : le régime tente d’afficher sa puissance, mais il révèle au contraire ses vulnérabilités.

Le miroir brisé de « l’Algérie nouvelle »

Depuis 2019, le pouvoir n’a cessé de vanter l’avènement d’une « Algérie nouvelle ». Mais cette affaire en est la négation flagrante. Au lieu de stabilité et de transparence, c’est un régime miné par des luttes intestines que la fuite d’El-Djinn met en lumière.

Les observateurs notent que l’appareil sécuritaire, colonne vertébrale du système, n’est plus homogène. Des complicités ont permis l’évasion de l’ex-patron du renseignement, ce qui révèle des fractures béantes entre clans. Le discours officiel, déjà discrédité, se heurte ici à la réalité d’un pouvoir fragmenté, où même les gardiens du système ne sont plus à l’abri des purges et des règlements de comptes.

Un symptôme d’un régime à bout de souffle

Au-delà de l’évasion spectaculaire, cette affaire dit beaucoup de l’état du pays et du système qui le dirige depuis plus de 60 ans. Elle montre un régime qui se déchire en interne, où la loyauté n’est jamais acquise, et où la répression est autant tournée vers les opposants que vers ses propres figures. C’est un système arrivé à son terme qu’il urge de s’aborder avant qu’il n’entraîne dans sa chute tout le pays. Les Algériens, eux, se retrouvent une fois de plus spectateurs de batailles opaques, payant le prix en blocages, en angoisse et en perte de confiance.

Le cas du tristement célèbre général Nacer El-Djinn n’est pas isolé dans l’histoire récente de l’Algérie. Les purges qui ont visé, dans les années Bouteflika, les proches du tout-puissant général Toufik avaient déjà révélé ces luttes de clans. Mais la différence aujourd’hui est que le régime se présente comme rénové, tourné vers l’avenir. Pourtant depuis 2019, le peuple assiste à une valse d’entrées et de sorties de puissants généraux des prisons. Or la fuite d’un général assigné à résidence prouve le contraire : l’« Algérie nouvelle » ressemble de plus en plus à un slogan creux. Un mensonge. Sinon comment expliquer que cet officier supérieur adoubé par Tebboune se retrouve en fuite comme un brigand.

La disparition de Nacer El-Djinn ne sera sans doute pas la dernière secousse interne. Elle restera comme le symbole d’un pouvoir qui se fragilise de l’intérieur, et qui, pour masquer ses failles, n’hésite pas à asphyxier sa propre capitale sous un dispositif militaire.

Mourad Benyahia 

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4 Commentaires

  1. Faites vos jeux… et rien ne va plus. De temps en temps, on lance ces oracles, un général tel est promu, un colonel est président…C’est à cela que les Algériens sont conviés à choisir lesquels des généraux qui sont promus et ceux en chute. Du reste, même le presse-citron et les partis politiques ont été ce fruit amer qui n’a que démultiplié la Prada algérienne et du Baath FLN du temps de boumediene, le journal Moudjahid et la pépinière de partis créés ad-hoc pour occuper le marché des idées, bien entendu la médiane des électeurs fera le reste. Donc, qui croit en ce jugement dernier comme recours judiciaire contre ce qu’on endure, qui doit chercher le non-dit dans cette dynamique du système, dans l’espoir que du nul naitrait l’Algérie meilleure. Le prochain chef, militaire ou civil, devrait moderniser les moyens : comme les mosquées et les partis ne contrôlent plus rien, l’horoscope avait bien fait ses preuves chez l’oncle Sam. Adoptons-le et la paix dans la chaumière de la oumma sera de retour.

  2. Faites vos jeux… et rien ne va plus. De temps en temps, on lance ces oracles,en fuitant des infos « secrètes » un général tel est promu, un colonel est président…C’est à cela que les Algériens sont conviés à choisir lesquels des généraux qui sont promus et ceux en chute. Du reste, même le presse-citron et les partis politiques ont été ce fruit amer qui n’a que démultiplié la Prada algérienne et du Baath FLN du temps de boumediene, le journal Moudjahid et la pépinière de partis créés ad-hoc pour occuper le marché des idées, bien entendu la médiane des électeurs fera le reste. Donc, qui croit en ce jugement dernier comme recours judiciaire contre ce qu’on endure, qui doit chercher le non-dit dans cette dynamique du système, dans l’espoir que du nul naitrait l’Algérie meilleure. Le prochain chef, militaire ou civil, devrait moderniser les moyens : comme les mosquées et les partis ne contrôlent plus rien, l’horoscope avait bien fait ses preuves chez l’oncle Sam. Adoptons-le et la paix dans la chaumière de la oumma sera de retour.

  3. Franchement, je ne comprends walou a votre truc. S’il y a une question ou analyse a mener, ca serait celle que la bagra n’ait pas ete’ attache’e sur une chambre-a-air et foutue a l’eau, direction gaza, turqui, omane ou je ne sais ou avec des Ray Ban et l’inscription « James Bagra Bond. »

    Dire que cela a pris 1 anne’e. Ailleurs, ca se serait produit l’anne’e derniere, a la sortie des resultat de la pseudo-election. C’est cette MASCARADE-LA qui est une BRECHE a la securite’ TOTALE de l’anegerie. Quand au Jenn, sa qualite’ premiere est l’apparition-disparition a l’improviste. Comme un bulletin de vote. Bref, les breches securitaires sont la meilleure mesure securitaire a prendre. Ca oblige a la vigilance.

    Vu qu’il/Jinn connait bien la Bagra, il doit certainnement etre au courrant de ses MALVERSATIONS, ses dances et a quelle musique il secoue les fesses, c.a.d. toutes les CASSEROLES qui font bouger la bagra comme une mere canard… Et c’est pour se debarasser de tout ca qu’elle(bagra) et son chaddi(singe) procedent a l’epuration…

    Vous vous souvenez de son voyage a Moscou? Il a presque regle’ le conflit avec l’Ukraine – pour vous dire a quelle genre d'<Alice au pays des merveilles vous avez a faire !

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