18 avril 2024
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Affaire Chetouane Saïd : pourquoi l’ARAV se défausse sur les médias ?

POLEMIQUE

Affaire Chetouane Saïd : pourquoi l’ARAV se défausse sur les médias ?

L’ARAV, cette autorité de surveillance de l’audiovisuel qui sert accessoirement de père-fouettard pour le régime, vient de s’illustrer par un communiqué dans lequel elle reproche aux médias et activistes d’avoir porté sur la place publique l’affaire de l’adolescent Chetouane Saïd.  

L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) que préside Mohamed Louber a donc condamné, mardi dans un communiqué, « la diffamation médiatique et l’exploitation immorale » des enfants via les réseaux sociaux », appelant les utilisateurs des médias audiovisuels et les usagers des médias alternatifs au respect de la loi. Tremblez honorables activistes !

Le verdict est tombé. L’information doit être tue pour cacher les scandales, estime l’ARAV. Avant toute conclusion de l’enquête censée lever le voile sur l’affaire d’attouchements sexuels dont serait victime Chetouane Saïd dans un commissariat d’Alger samedi 3 avril, l’ARAV vient de pondre un communiqué comminatoire contre ceux qui ont relayé l’information. Autrement dit les activistes et les médias. 

« L’Autorité de régulation de l’audiovisuel a suivi avec une vive inquiétude la question de la diffamation médiatique et l’exploitation immorale, via les réseaux sociaux, de l’enfant Chetouane Saïd qui a été mêlé à des marches de protestation et poussé à brandir des slogans politiques qu’il n’est pas en mesure de saisir vu son jeune âge », condamnant de telles pratiques qui « visent essentiellement à tromper l’enfant et à manipuler ses sentiments et ses émotions ». Soit, l’ARAV nous invite à nous détourner devant la détresse de Chetouane Saïd ! Courageux !!!

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Sous prétexte de protéger l’enfant, la très courageuse ARAV intime l’ordre aux activistes et médias de ne rien dire. En matière de courage, on a connu mieux. Qui est responsable du scandale ? Les réseaux sociaux ou les auteurs d’attouchements sexuels ? Courage fuyons comme dirait l’autre. Les responsables de l’ARAV ferment les yeux sur l’origine du scandale et se montrent courageusement offusqués par « plusieurs dérapages dangereux exercés sur les mineurs en les impliquant dans des mouvements de protestation à caractère politique ». Qui sont ces mouvements ? L’ARAV ne dit mot, elle préfère garder le mystère. 

Après avoir plaidé pour « le respect des lois de la République et la convention internationale sur les droits de l’enfant », l’ARAV a tenu à rappeler aux parents la nécessité « de veiller à la protection de leurs enfants de toute forme d’exploitation et à ne pas les engager dans des questions et sujets quelque que soit leur forme ou contenu, afin de garantir leur bonne éducation et élever une génération imprégnée de valeurs qui inculquent en eux le véritable sens de patriotisme ».

L’ARAV a appelé à « préserver l’enfant de toute forme d’atteinte contre son intégrité physique et morale ». A qui s’adresse par ce message l’ARAV ? A ceux qui ont tenté d’alerter les autorités sur l’agression dont a été victime cet adolescent. Bien sûr, elle ne pouvait pondre un communiqué contre les auteurs, tout aussi présumés qu’ils peuvent être. Le mieux aurait sans doute été qu’elle ne dise rien comme toutes les fois où elle a oublié de s’élever contre les enfumages des médias parapublics et publics. L’affaire des ignobles attaques contre le passé révolutionnaire du regretté commandant Lakhdar Bouregaâ est toujours dans les mémoires.

Auteur
Sofiane Ayache

 




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