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lundi 20 octobre 2025
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Ahmed Al-Shaibani : un homme d’affaires dans l’ombre du pouvoir algérien

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Ahmed Al-Shaibani représente le prototype d’un homme d’affaires dans l’ombre du pouvoir algérien. En clair, un investisseur étranger au cœur du système économique Bouteflika qui a su s’imposer et faire des affaires.

Pendant plus d’une décennie, Ahmed Hassan Abdul-Qahar Al-Shaibani, également connu sous le nom Ahmed Hussein Al-Shaibani, a incarné le profil d’un investisseur étranger discret mais central dans plusieurs dossiers économiques sensibles en Algérie. D’origine yéménite et longtemps présenté comme proche des cercles dirigeants d’Abou Dhabi, il s’est imposé dans les années 2000 comme un partenaire privilégié de certains réseaux du pouvoir sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika.

Son nom est particulièrement lié à la Société algéro-émiratie du tabac (STAEM), structure née d’un partenariat entre l’État algérien et des capitaux émiratis. Présentée comme une opération de modernisation industrielle, cette joint-venture a rapidement été perçue comme une zone d’ombre où s’entremêlaient intérêts économiques privés, proximité politique et réseaux d’influence.

Des réseaux d’affaires tentaculaires

Au-delà du tabac, Al-Shaibani est apparu dans plusieurs dossiers immobiliers de grande ampleur, notamment sur la bande côtière ouest d’Alger. Des sociétés comme Emiral ou Emarat Dzayer ont souvent été associées à son nom dans la presse et certaines enquêtes arabophones.

Bien qu’il n’apparaisse pas directement dans les registres publics comme actionnaire principal, son rôle de maître d’œuvre en coulisses est régulièrement évoqué par des sources proches des milieux économiques et sécuritaires. Ces structures étaient réputées pour leur complexité juridique — chaînes de sociétés écrans, prête-noms et participation indirecte.

Une exfiltration controversée en 2019

Selon plusieurs témoignages rapportés dans la presse arabe, Al-Shaibani aurait quitté discrètement l’Algérie au début de l’année 2019, alors que s’effritait le système politique bâti autour de Bouteflika.

Des éléments d’enquête indiquent qu’il aurait bénéficié de l’appui de membres influents des services de renseignement, facilitant son départ rapide du territoire. Des valises remplies d’euros et de dollars auraient été acheminées lors de cette opération. Par la suite, plusieurs officiers soupçonnés d’avoir participé à cette exfiltration ont été arrêtés et jugés dans le cadre de procédures liées à la lutte contre la corruption et aux affaires de l’ancien régime.

Un symbole persistant de l’ancien système

Bien qu’il n’ait fait l’objet d’aucune poursuite publique à ce jour, Ahmed Al-Shaibani reste une figure symbolique de la connivence entre affaires étrangères et pouvoir politique en Algérie durant l’ère Bouteflika. Son nom revient régulièrement dans les débats publics autour de la captation de rentes et des réseaux d’influence qui ont façonné la trajectoire économique du pays dans les années 2000 et 2010.

L’itinéraire d’Al-Shaibani illustre la manière dont certains acteurs économiques ont pu bâtir leur fortune dans un contexte marqué par l’opacité, les faveurs politiques et la faiblesse des mécanismes de contrôle. Sa disparition du paysage algérien, à la veille d’un tournant historique, continue d’alimenter spéculations et ressentiments.

Samia Naït Iqbal

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1 COMMENTAIRE

  1. Ce n’est qu’un parmis des centaines. L’Algérie de Tebboune désormais préférent les chaînes de sociétés écrans turques ou malaisiennes. Le pays est en train d’être mis à sac par les gangs de Tebboune et Chengriha

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